TNTV : Qu’est-ce que cette explosion des cas de Covid et du variant en Polynésie implique pour nos enfants dont la rentrée scolaire est prévue mardi prochain ?
Christelle Lehartel, ministre de l’Éducation : « Cela implique toute une organisation spéciale pour cette rentrée scolaire. Comme l’année dernière, nous allons encore avoir une rentrée particulière, sauf que cette année nous avons rouvert notre Etex suite à ce qu’il s’était passé l’année dernière et nous avons commencé déjà à anticiper tous les dispositifs que nous allons mettre en place à partir de la rentrée. »
Justement, quels sont ces dispositifs ?
« Tout au long de la semaine, nous avons commencé à rencontrer les différents partenaires du monde de l’éducation. Nous avons commencé par les chefs d’établissement du second degré, des archipels éloignés, et de Tahiti, puisque les dispositifs ne seront pas tout à fait les mêmes. On peut bien le comprendre. Ensuite, nous avons rencontré les représentants du personnel, les représentants syndicaux. Ensuite, nous avons rencontré aussi tous les inspecteurs du premier degré. Et enfin, nous avons terminé notre rencontre cette semaine, hier après-midi (vendredi 6 août, NDLR) avec les nombreuses associations de parents d’élèves et lundi, nous allons poursuivre une réunion avec tous les directeurs généraux des services des communes. »
Qu’ont-ils demandé ?
« Ils ont demandé quels étaient les dispositifs que nous allons mettre en place dans les établissements scolaires, si on allait effectivement organiser la rentrée des classes, et puis surtout [ils avaient besoin] d’être rassurés. Ils avaient besoin d’avoir tous ensemble le vade-mecum que nous avons mis à leur disposition. »
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« En ce qui concerne cette rentrée des classes, elle est organisée pour la semaine prochaine. »
Christelle Lehartel
Qu’est-ce que le vade-mecum, pour rappel ?
« C’est un guide qui va permettre à tous les personnels enseignants et non-enseignants, et à tous les partenaires du monde de l’éducation, à suivre des consignes, des préconisations à suivre selon les différentes situations que l’on pourra retrouver dans les établissements scolaires. »
Si la pandémie n’arrivait pas à être maitrisée, est-ce que l’école pourrait être suspendue après la rentrée scolaire, les enfants devront-ils repasser en distanciel ?
« À l’heure où on se parle, il n’est pas question encore de cela. Nous verrons au moment venu. Mais comme l’année dernière, on ne sait pas trop ce qu’il va nous arriver demain, mais en ce qui concerne cette rentrée des classes, elle est organisée pour la semaine prochaine. »
Le Pays avait demandé à ce que les enfants de plus de 12 ans soit vaccinés. Ils pourront être vaccinés dans leurs collèges et lycées comme cela a été annoncé ? Comment cela va-t-il se passer ?
« En ce qui concerne la vaccination des enfants de 12 ans à 16 ans, il nous faut absolument l’autorisation des parents, et surtout la présence impérative d’un parent. En ce qui concerne les enfants de 16 ans et plus, il nous faut une autorisation parentale sur feuille et on pourra organiser les vaccins des enfants dans les établissements scolaires. Je rappelle encore une fois que c’est du volontariat, ce n’est pas une obligation. C’est fortement recommandé. »
Mais cela ne veut pas dire qu’à la rentrée des vaccinodromes seront placés dans les établissements scolaires ?
« Alors, la semaine prochaine, nous allons recevoir sur toute la semaine un accueil échelonné dans les établissements scolaires. On pourrait, éventuellement, organiser un vaccinodrome, un site de vaccination, dans un lycée en priorité, où on trouve des élèves de 16 ans et plus. »
Et ça serait le lycée du Diadème ?
« On pense au lycée du Diadème. Aujourd’hui, on n’a pas encore défini si ça serait ce lycée, mais on pense à lui parce que c’est le plus grand lycée au fort effectif, qui a plus de 2 000 élèves qui pourraient démarrer. »
Est-ce que tout le personnel pédagogique des établissements a été vacciné ?
« Je ne peux pas dire tous. Il a été fortement recommandé à nos personnels enseignants et non enseignants depuis l’année dernière de se faire vivement vacciner. Aujourd’hui, selon la législation, cela reste anonyme. »
À la rentrée scolaire l’an dernier, le dispositif de gestion de crise sanitaire dans les établissements scolaires a montré plusieurs faiblesses. Il était notamment question d’absence de clarté dans les directives et de manque de moyens humains et matériels pour protéger les enfants, comment allez-vous corriger cela cette année ?
« Justement, comme je vous le disais tout à l’heure, et grâce aux réflexes que nous avons établis l’année dernière, on va éviter de faire les mêmes erreurs. Cette année encore, avec ma collègue du ministère du Travail, et grâce aussi à l’appui de notre président et de notre gouvernement, il y aura encore des CAE qui seront mis à disposition des établissements scolaires du premier degré et du second degré. Nous aurons aussi nos guides sanitaires qui vont tourner aux alentours des établissements scolaires, parce que ce n’est pas tant à l’intérieur que l’on rencontre des difficultés, mais c’est bien aux alentours parce qu’il y a des regroupements. Donc tous ces CAE seront mis à la disposition des communes, des établissements scolaires, pour aider les agents qui sont déjà en place, pour l’entretien des locaux et pour la surveillance. »
Il y a les enfants qui arrivent directement de chez eux pour aller à l’école, mais il y a aussi les enfants des îles qui doivent retourner dans les internats. Comment sont-ils pris en charge pour éviter un cluster comme celui qu’il y a eu au lycée du Diadème ?
« On va éviter le cluster qu’il y a eu l’année dernière au lycée du Diadème. Et on va tirer les leçons que l’on a eues l’année dernière encore une fois. On a prévu dans pratiquement tous les lycées de Tahiti et de Raiatea, ce que l’on appelle un site tampon en attendant que l’enfant soit placé dans un site dédié aux cas positifs. Je vous rappelle que pas plus tard que ce matin encore, nous étions en réunion avec l’équipe de la DGEE, et je vous rappelle aussi qu’au sein de la DGEE, nous avons depuis l’année dernière une conseillère technique infirmière qui est missionnée pour cette tâche-là, et elle a déjà travaillé avec les établissements essentiellement les lycées, pour préparer les sites tampons. Et nous repartons aussi en collaboration avec les associations de jeunesse qui sont missionnés pour nos way et nos play pour nous accompagner dans cette mission. »
Hormis la gestion de cette crise sanitaire, un des nombreux soucis qui revient chaque année, c’est celui du transport scolaire. Y aura-t-il assez de bus pour transporter les enfants à des heures convenables ? Je parle des enfants de Tautira ou encore Teahupoo par exemple, et qui vont à l’école à Taravao.
« Il faut remarquer que depuis l’année dernière quand même, il y a de moins en moins de difficultés avec les transporteurs scolaires. Il y a eu beaucoup de progrès. Je ne dis pas aujourd’hui que le transport scolaire est parfait, il nous reste encore des choses à régulariser, mais je sais aussi que cette année comme l’année dernière, on va être encore plus vigilant avec les gestes barrières à l’intérieur des bus. »