Lors de son procès pour prise illégale d’intérêts et abus de confiance, fin avril, dans l’affaire des subventions de la commune à l’association Ia Ora Papara, dont il était le président d’honneur, Putai Taae a tenu des propos incriminant la DGS.
« Je n’étais pas présente lors de l’audience, donc on m’a relaté les propos qu’il avait tenu à mon encontre pendant l’audience, et ensuite des propos qu’il a repris publiquement, confie Christelle Lecomte. Il m’accuse de ne pas avoir fait mon travail, de ne pas l’avoir conseillé comme il faut et de ne pas l’avoir averti des risques et de l’interdiction de ce genre de pratiques. Mais j’ai été la première personne à le déconseiller, d’ailleurs plusieurs élus peuvent l’attester. »
Des attestations qui sont venues en appui de sa plainte. « Jamais, pendant l’instruction de l’affaire, je n’ai été entendue, poursuit la jeune femme. Donc je suis surprise que le jour de l’audience, mon nom a été cité une vingtaine de fois. Je pense que c’est sa seule ligne de défense. Il m’accuse à tort parce que c’est sa seule échappatoire et le bouc émissaire c’est moi. »
La DGS, qui aujourd’hui n’a plus accès à son bureau à la mairie de Papara, le maire ayant fait changer les serrures, « ne comprend pas qu’aujourd’hui il nie que j’ai correctement fait mon travail ». Surtout que « devant son insistance, j’ai même saisi la subdivision administrative des îles du Vent, qui a confirmé tout ce que je lui avais tenu par rapport à cette affaire ».
« Il a voulu faire de moi son bouc émissaire et ce que je trouve dommage c’est que, jusqu’à aujourd’hui, je l’ai soutenu et défendu publiquement, regrette Christelle Lecomte. Je prends ça comme un acte de trahison. Je suis écœurée par sa façon de faire. (…) Il m’accuse de vouloir faire de la politique alors que je ne suis pas faite pour faire de la politique. Dans mon métier, on sait faire la différence. »
« Ceux qui le connaissent savent comment il est entêté, poursuit-elle. Et très souvent, quand je lui disais que ce n’était pas possible, et plusieurs témoins peuvent le dire aussi, il me disait : c’est moi le maire, c’est moi qui décide. C’est vrai, on est que DGS, on est que technicien, on est là pour conseiller, on n’est pas là pour décider, mais dans ce cas-là, qu’ils assument leurs responsabilités quand ils font des erreurs… »
Après sa plainte pour diffamation, Christelle Lecomte a l’intention de déposer une autre plainte, pour harcèlement cette fois-ci.
De son côté, Putai Taae a laissé entendre qu’il porterait également plainte contre elle, pour vol de documents, « alors que je n’ai absolument rien volé… », conclut la directrice générale des services.
A noter qu’on connaîtra ce mardi le délibéré du tribunal correctionnel dans l’affaire Ia Ora Papara.