Chikungunya : plus de 37 000 cas et 9 décès

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Publié le 16/12/2014 à 16:13 - Mise à jour le 16/12/2014 à 16:13

La Polynésie française connaît depuis le début du mois d’octobre une épidémie de chikungunya. Malgré les dispositions prises par le ministère en charge de la Santé, l’épidémie n’a cessé de progresser. 
 
On compte aujourd’hui plus de 37 000 Polynésiens qui ont consulté dans les structures de santé pour le chikungunya, et malheureusement 9 décès, en seulement 10 semaines. Actuellement, on estime que plus de 8 000 personnes sont touchées chaque semaine par la maladie, ce qui laisse penser que le pic épidémique est très proche, même s’il va falloir probablement pendant encore quelques semaines faire face à un nombre important de malades.
 
Le système de santé est de ce fait soumis à de fortes tensions, maximales en fin de semaine, au moment où l’offre de soins de ville est nécessairement réduite. Les établissements de santé ont su faire face à l’afflux de patients se présentant dans les services des urgences, notamment ceux du Centre hospitalier de Polynésie française (CHPF) et de l’Hôpital de Taravao. Les cliniques et médecins libéraux ont également vu augmenter leur activité depuis le mois d’octobre, en relation avec cette épidémie.
 
Dans ce contexte, plusieurs mesures ont déjà été mises en place :
 

  • Une ligne de garde supplémentaire a été instaurée au CHPF durant toute la semaine, avec la déprogrammation de nombreuses interventions, afin de libérer des lits d’hospitalisation  nécessaires pour accueillir certains malades à risque ou fragiles ;
  • Un renfort médical a également été mis en place le week-end à Taravao ;
  • La subdivision des Tuamotu-Gambier, par sa proximité géographique avec le CHPF, a complété l’accueil spécifique des malades atteints de chikungunya lorsque cela a été nécessaire, en réalisant des consultations au sein de ses locaux ;
  • Les structures de la Direction de la santé fonctionnent avec une priorité donnée aux activités de soins, au détriment des activités de prévention ;
  • Parallèlement à ce dispositif, les gardes de week-ends des médecins libéraux ont été doublées depuis deux semaines dans les zones du grand Papeete et de la presqu’île.

 
En prévision des vacances de fin d’année qui démarrent, un appel au volontariat a été effectué auprès de l’ensemble des médecins de Tahiti, libéraux et salariés, afin de combler les gardes du CHPF et de Taravao, notamment le week-end et les jours fériés à venir.
 
Cette situation est suivie attentivement par la cellule de coordination et les dispositions ont été prises afin de garantir la permanence des soins dans les structures hospitalières sur une base volontaire, en évitant au maximum de recourir à des mesures de réquisition. Celles-ci ne seront mises en œuvre, en lien avec le haut-commissariat, que si, en dépit de tous ces efforts, la continuité des lignes de garde hospitalières ne peut pas être assurée. Une attention particulière a été accordée à la situation des îles, qui ont reçu de nombreux enfants en provenance de Tahiti depuis le week-end dernier, augmentant le risque d’une diffusion accrue de l’épidémie au niveau des archipels. La situation des structures de santé est suivie quotidiennement.
 
De façon complémentaire, il a été rappelé que le chikungunya est une arbovirose, comme la dengue et le zika, et que l’ennemi est le moustique. Contenir l’épidémie est donc l’affaire de tous. Ceci passe en premier lieu par le dégîtage régulier, et il faut souligner la responsabilité de chacun à cet égard et le rôle déterminant des communes dans cette action. En second lieu, chacun doit aussi se protéger des piqûres de moustique, les malades pour ne pas transmettre la maladie à de nouveaux moustiques, les autres pour ne pas risquer de contracter la maladie à leur tour. Enfin, une vigilance particulière s’impose pour les femmes enceintes, les nourrissons et les personnes souffrant de maladies chroniques, déjà fragilisées. Ces différents éléments ont fait l’objet d’une intense communication dans tous les médias, qui ont apporté leur concours, parfois à titre gracieux, pour relayer ces informations de protection à toute la population.
 
Ceci a été complété par des actions de pulvérisation anti-moustiques ciblées, coordonnées par le centre d’hygiène et de salubrité publique de la direction de la santé, en lien étroit avec les communes et les services du Pays (Service du Développement Rural et direction de l’Equipement), qui ont apporté un concours précieux à ces actions. Le haut-commissariat a pour sa part sollicité les maires afin de procéder à l’activation de leur plan communal de sauvegarde (PCS), ainsi qu’il est prévu en cas d’évenement épidémique majeur.
 
Enfin, de manière à rendre accessible au plus grand nombre les moyens de lutte contre les moustiques, les répulsifs cutanés, les moustiquaires et les diffuseurs électriques vont être inscrits sur la liste des PPN. 
 

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