C’est une situation qui perdure depuis des années : les chiens abandonnés ou laissés en liberté sont devenus un véritable fléau à Mahina.

« On a énormément de problèmes avec les chiens », raconte Jacques Teaotea, chef de la brigade municipale. « Énormément de plaintes aussi, surtout par rapport à la divagation de chiens. Notamment des chiens qui ont des propriétaires, mais qui les laissent libres. À l’heure actuelle, on privilégie la médiation, on fait un rappel à la loi.
Mais à partir du 1er décembre, au moment où la Patrouille Animale de Tahiti va travailler avec nous, on leur laissera plutôt cette partie là, et nous, mutoi, on assurera davantage de répression. C’est à dire des amendes. Ça peut aller de la 2ème classe (4 100 Fcfp) jusqu’à la 4ème classe (16 100 Fcfp). On a eu des cas de morsures sur les gens, et entre chiens. Il est important et nécessaire d’agir. En règle générale, les maîtres sont réceptifs ».
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« Certaines personnes de Mahina ont subi des morsures, et on relève aussi la présence de meutes de chiens au sein des établissements scolaires de Mahina », ajoute le maire, Damas Teuira. « La situation commence à être alarmante. À la Pointe Vénus, il y a des touristes… c’est un haut lieu culturel, on se doit aussi de réagir en terme d’image et de sécurité. Il y a une présence importante de chiens errants à la Pointe Vénus ».
Le conseil municipal prend des mesures
Le conseil municipal s’est donc saisi de cette question, le 29 octobre, et a voté une délibération à l’unanimité. Il a également pris un arrêté portant interdiction de divagation des chiens errants et dangereux dans la commune. Et ce mardi, la mairie a signé une convention avec la Patrouille Animale de Tahiti, société qui intervient déjà sur l’ensemble de la Presqu’île de Tahiti.


« Nous venons de signer une convention avec la PAT », explique le maire. « Nous allons d’abord informer sur cette problématique. Et cette société va en premier lieu faire de l’accompagnement, de la capture, et du placement en famille d’accueil. Je lance d’ailleurs un appel : s’il y a des familles qui sont prêtes à accueillir des chiens sans propriétaires, nous sommes preneurs. Les bénévoles des associations sont déjà très actifs et prêtent main forte à la commune. C’est précieux. »
La stratégie communale s’appuie sur deux autres volets moins immédiats
« Dès 2020, nous nous lancerons dans une campagne de stérilisation, et nous souhaitons nous lancer dans la construction d’une structure d’accueil pour ces animaux, à Mahina. Il faut bien réfléchir à ce que l’on va faire demain. Nous constatons que la structure montée sur la côte Ouest n’est toujours pas opérationnelle. Donc, la commune de Mahina doit réfléchir à des moyens percutants, en accord aussi avec la défense de la cause animale. On a fait régulièrement des constats de maltraitance animale ici, les membres du conseil municipal y sont sensibles aussi. On doit se voir à nouveau avec les associations de protection des animaux à mon retour de métropole, dans deux semaines, pour se mettre d’accord sur le dossier que l’on va déposer au FIP, en vue d’un financement ».

Damas Teuira conclut :« Nous regardons aussi ce qu’il se passe à Gisborne, commune Neo-Zélandaise avec laquelle nous sommes jumelés. La réglementation est différente. Là bas, je n’ai vu aucun chien errant dans la localité. Ils étaient tous en laisse, avec leurs propriétaires. L’ancien maire m’a expliqué qu’aucun chien non identifié et sans laisse n’est permis. Chaque chien doit être déclaré à la mairie. C’est une démarche qui permet de mieux contrôler et encadrer »
