CESEC : Kelly Asin-Moux estime que la voix de la société civile est plutôt écoutée

Publié le

Kelly Asin-Moux, qui représente l'union patronale de Polynésie française, préside la quatrième institution du Pays depuis deux ans. Vendredi 17 septembre, il devrait passer la main puisque c'est désormais au tour du collège des salariés de mener le conseil économique, social, environnemental et culturel. Au terme de la dernière plénière de cette mandature, il est revenu sur ses deux années à la tête du CESEC, et sur la manière dont l'institution a dû s'adapter à la Covid 19.

Publié le 11/09/2020 à 10:09 - Mise à jour le 11/09/2020 à 10:29

Kelly Asin-Moux, qui représente l'union patronale de Polynésie française, préside la quatrième institution du Pays depuis deux ans. Vendredi 17 septembre, il devrait passer la main puisque c'est désormais au tour du collège des salariés de mener le conseil économique, social, environnemental et culturel. Au terme de la dernière plénière de cette mandature, il est revenu sur ses deux années à la tête du CESEC, et sur la manière dont l'institution a dû s'adapter à la Covid 19.

Le conseil économique, social, environnemental et culturel, s’apprête à renouveler son bureau. La dernière séance plénière de la mandature a eu lieu jeudi. Au programme : l’étude avant adoption d’un texte sur le surendettement des particuliers, et un point sur la situation sanitaire du Pays. A l’issue de l’assemblée plénière : Kelly Asin-Moux nous a accordé un entretien.

Quel regard portez-vous sur cette institution, après l’avoir présidée durant deux ans?

« C’est toujours comme cela lorsqu’on participe aux travaux de l’institution, et que l’on contribue à la piloter: on la voit différemment. C’est une institution qui compte, aujourd’hui. C’est un lieu où il y a des débats qui s’instaurent, où il y a des échanges, où il n’y a pas de lutte de pouvoir… c’est la raison pour laquelle les débats et les discussions sont complètement libres. C’est aussi le lieu où on essaie de convaincre, par ses idées, ses collègues. Au final, dans la plupart des avis qui sont sortis depuis deux ans : on arrive à avoir un consensus, sur nos conclusions. Il n’y a pas eu d’opposition, comme on a pu le voir auparavant, avec d’un côté les patrons, d’un autre, les salariés. On a une richesse dans cette nouvelle représentation du CESEC, qui a permis en fin de compte d’échanger, et de sortir des avis un peu plus constructifs, à mon sens ».

« 56% des avis du CESEC sont pris en compte par le gouvernement »

Ces avis sont-ils écoutés en plus haut lieu?

« 56% de nos avis sont pris en compte par le gouvernement. Je rappelle qu’avant que la loi de Pays ne soit définitivement validée par l’Assemblée de la Polynésie, le gouvernement doit nous la soumettre. On émet alors un avis, ça retourne au gouvernement qui le représente au niveau de l’Assemblée pour la validation. Dans ce processus là, on est très attentifs, et on a regardé si effectivement, une partie de nos préconisations étaient prises en compte. On s’est aperçus que c’était le cas d’un peu plus d’une sur deux depuis 2/3 ans ».

Peut-on parler d’une progression?

« Je pense que oui. On s’est notamment aperçus qu’un avis que le CESEC avait émis nous avait été présenté à nouveau pour requérir encore notre avis après des modifications par rapport à nos préconisations. C’est quelque part une preuve que le gouvernement tient véritablement compte de ce qui est dit, au niveau de la société civile ».

« Le gouvernement a estimé qu’il était en période de crise, et il a souhaité s’exonérer de l’avis du CESEC« 

De quelle manière le CESEC a été impacté par cette crise liée à la Covid 19 ?

« Depuis l’annonce de la COVID, le CESEC a mis en place un plan de continuation de l’activité. En temps normal, nous avons un mois pour nous prononcer sur les textes. Deux semaines en procédure d’urgence. En cette période compliquée, nous voulions pouvoir répondre le plus rapidement possible, et via le plan de continuité d’activité, nous nous sommes engagés à rendre nos avis sous 4 jours. Mais finalement, le gouvernement a décidé de faire abstraction du processus législatif habituel. Il a estimé qu’il était en période de crise, et il a souhaité s’exonérer de l’avis du CESEC. Il a passé immédiatement ses avis, et il a fait fi du CESEC pour se tourner directement vers l’Assemblée. Donc, on n’a pas trop été sollicités. Mais comme on sentait tout de même qu’un débat devait s’instaurer : on a mis en place des conférences débats. C’était une première. On a échangé avec des personnalités qualifiées, en l’occurrence un épidémiologiste, un professeur qui connaît très bien la Polynésie, un membre du conseil de l’Ordre des médecins… ils nous ont apporté des éclairages. J’ai également pu rencontrer les autorités suite à cette conférence débat pour leur relayer un peu les échanges qu’il y avait eu de la part de la société civile, et ce qu’elle était prête à accepter pendant cette période de sortie de confinement ».

Dernières news