Ce samedi, le réalisateur et le producteur du film ont rencontré des propriétaires terriens de la Presqu’île ainsi que le collectif « Au nom de la morale ». Ses membres se questionnaient sur le choix de leur commune pour ce film, et sur les messages que souhaitait faire passer la production. « On a manqué beaucoup d’information et notamment de la part de la mairie qui n’a pas dès le départ communiqué à tout public de ce qui se passait à Tautira », explique Tafaiura Frogier, porte-parole du collectif.
Ce samedi, l’équipe du film a donc répondu à toutes les interrogations du collectif. « On a posé la question des scènes érotiques par exemple. Est-ce qu’on ne va faire que ça ? Le réalisateur nous a dit « non, pas du tout ». Bien sûr, il y aura quelques scènes parce que ça fait partie de la vie de Gauguin. Mais de là à imaginer que les personnages vont défiler à moitié nus, ce n’est pas ce que le réalisateur recherche », se réjouit Tafaiura qui assure que « tout est rentré dans l’ordre ».
Au micro de Tahiti Nui Télévision, le réalisateur Edouard Deluc explique qu’il souhaite, au-delà de la vie de Gauguin, raconter l’histoire de Tahiti. « Ce qui m’a plu très tôt, c’est l’ensemble des facteurs. Il y a des enjeux politiques, des enjeux intimes, des enjeux artistiques qui sont très forts et qui se cristallisent autour du personnage de Gauguin, qui est plus un prétexte qu’autre chose pour raconter l’histoire tahitienne, raconter l’histoire de France dans sa volonté de dominer politiquement sur le territoire… », explique Edouard Deluc.
Le film traitera du premier voyage de Gauguin, « le moment où il a déjà été en Martinique, il a été au Panama. Ça fait une dizaine d’années qu’il peint vraiment. La vie est difficile à Paris pour lui. Il gagne très peu d’argent et il a un rêve en tête c’est de cueillir, chasser et ne faire que peindre », raconte le réalisateur. « Il a en lui un désir de lointain qui est très fort dû à sa prime enfance. Sa mère est née au Pérou, son père est mort très tôt au Pérou. Il a passé ses 6 ou 7 premières années au Pérou. Il a un désir de lointain et de primitif très fort en lui. Il a lu Loti et d’autres livres sur la culture tahitienne et vient se confronter à ses rêves. »
C’est Vincent Cassel qui interprétera le rôle du peintre. « Bien sûr que c’est l’histoire du peintre qui nous intéresse ici. Mais à jouer, on ne joue pas le rôle d’un peintre. C’est l’histoire d’un type qui part pour des raisons bien données, à cet endroit précis (…) La peinture va être présente, mais c’est l’histoire d’un homme surtout. Ce qui nous intéresse c’est comment il se situe en tant qu’homme de son époque, à l’âge qu’il a, quand il voyage », explique l’acteur.
Concernant l’homme qu’était Gauguin, Vincent Cassel commente : « de toute façon il y a beaucoup de grands peintres qui étaient des gens extrêmement complexes, qui avaient des failles et qui n’étaient pas des anges non plus. Mais est-ce qu’on va faire des films seulement sur des gens biens ? », lance Vincent Cassel. « Ce qui est intéressant justement chez Gauguin, c’est que d’un côté il y a cet esthète, cet artiste incroyable, et de l’autre côté il y a, je ne dirais pas ce fou, mais disons ce type qui prend des risques énormes et qui des fois embarque des gens avec lui de manière inconsidérée : sa famille, ses proches… ».
Lundi, l’aventure va démarrer pour la vingtaine de comédiens et les 600 figurants. La sortie du film sur grand écran est prévue pour le mois de mai 2017.
Vincent Cassel
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Edouard Deluc, réalisateur
Tafaiura Frogier, porte-parole du collectif Au nom de la morale