Cantines scolaires : 70 millions de Fcfp d’impayés

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Publié le 02/03/2015 à 14:03 - Mise à jour le 02/03/2015 à 14:03

Beaucoup de parents d’élèves ne paient pas leurs factures de cantine scolaire. Une situation qui a failli conduire à la fermeture de la cuisine centrale de Papeete. L’établissement doit faire face à un trou de 70 millions de Fcfp dans sa trésorerie. Pourtant, la Polynésie propose les tarifs de cantine parmi les moins chers de la République. 
 
Les associations de parents d’élèves, qui gèrent un peu plus d’un tiers des cantines sur le fenua, ont de plus en plus de mal à réguler la situation. « C’est vrai que le recouvrement est un souci commun à toutes les communes », admet Mihirangi Moeroa, chef de projet Restauration scolaire au Syndicat pour la promotion des communes (SPC-PF). « Mais selon l’organisation des cantines scolaires, c’est plus ou moins important », ajoute-t-elle. 
 
Si le coût des denrées alimentaires d’un repas tourne autour de 150 Fcfp, les charges liées à la structure, au prix de l’énergie et des ressources humaines fait grimper le prix de revient d’un repas à plus de 1000 Fcfp. Or, le coût d’un ticket varie de 150 à 500 Fcfp.
« En Polynésie, il y a vraiment une tendance à proposer des tarifs bas, parce qu’on est dans ce souci que chaque enfant ait un repas le midi. Ce que paient les familles, ce n’est vraiment rien comparé au coût global de l’assiette », estime Mihirangi Moeroa. 
 
Pourtant, malgré les aides sous forme de bourse ou de complément familial, de plus en plus de parents ne règlent pas leurs factures.
« Ce n’est pas uniquement la situation économique d’un certain nombre de foyers, même s’il y en a, mais ce sont aussi des dysfonctionnements qui sont liés à l’existence même d’une association qui doit assurer la prise en charge financière de ces repas », déclare Jacky Bryant, président de l’association Te Fare Rahu Ora no Papeete. 
 
Résultat, la cuisine centrale de Papeete doit faire face à un trou de 70 millions de Fcfp dans ses caisses.
« Il faut que les parents comprennent que, dans un marché difficile, la disparition de la cuisine centrale signifierait le monopole d’une seule entreprise pour la fourniture des repas », explique Jacky Bryant. 
Et qui dit monopole, dit flambée des prix des repas.
Le président du pays pourrait saisir lui-même les institutions sur la question de la gestion des associations de parents d’élèves dans les semaines à venir.
 

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