Et pour cause : les équipes du ministère de l’Enseignement supérieur ont réalisé jeudi que « des erreurs de paramétrage » avaient été commises par quelque 400 formations (sur les 14 500 recensées sur le site) et les avaient conduites à envoyer des messages erronés d’admission aux candidats.
> Confusion entre liste d’appel et liste d’attente
Les équipes du ministère « ont été alertées par des taux anormalement élevés de propositions d’admission formulées par certaines formations par rapport à leurs capacités d’accueil », a expliqué la ministre Frédérique Vidal lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte vendredi matin. Une erreur due à une confusion entre « liste d’appel » et « liste d’attente ».
Le rang d’un candidat sur liste d’appel indique à quelle place il se situe parmi tous les dossiers « acceptés » par la formation. Son rang sur la liste d’attente indique combien de candidats auront une proposition d’admission (un « oui ») avant lui, au fil des jours et des désistements.
« On n’avait pas prévu que les formations », dont certaines ont intégré la plateforme cette année, « se trompent sur le vocable », a déclaré la ministre, qui a présenté ses excuses.
Ces notions de « liste d’appel » et de « liste d’attente » avaient déjà désarçonné une partie des candidats lorsqu’ils avaient découvert les premières réponses mercredi soir.
Les formations concernées par ce bug sont quasiment toutes des formations sélectives, avec notamment des BTS mais aussi quelques écoles d’infirmiers (IFSI), de travail social, d’arts appliqués ou d’arts plastiques, d’ingénieurs, etc.
> Les étudiants polynésiens poursuivant leurs études en Polynésie, pas concernés par le bug
En Polynésie, la DGEE informe que les bugs de la plateforme n’a aucune incidence sur les étudiants polynésiens poursuivant leurs études au fenua. En revanche, ceux qui ont émis le voeu d’aller étudier en métropole ont pu être touchés. C’est le cas d’Adrien Tapii, un élève de Terminale ES : « Hier, j’ai été consulté mon Parcoursup. J’ai bien reçu une offre d’appel par l’Université de Versailles, mais dans la soirée en allant me connecter, j’ai reçu un message de Parcoursup et j’ai été basculé en liste d’attente alors que j’avais été accepté. »
La plateforme a été réactualisée vendredi à la mi-journée et tous les candidats ont désormais « les réponses qu’ils auraient dû avoir », a précisé Frédérique Vidal. « L’objectif était de faire l’ensemble des corrections avant que la plateforme se remette à tourner ».
Ceux qui avaient reçu un « oui » peuvent donc se voir répondre un « en attente », voire un refus, et ceux en attente voir leur rang reculer sur la liste. S’ils s’étaient désistés de formations qui les avaient acceptés ou placés en liste d’attente, la plateforme annule ces réponses.
« Je suis déçu. Ça fait de faux espoirs quoi », regrette Adrien. Le jeune homme avait émis 8 voeux. 4 ont été acceptés et 4 sont en liste d’attente « On a été suivi par nos professeurs. Ils nous ont conseillé de toujours avoir un plan B et de s’inscrire tout de même à l’UPF. »
> En Polynésie, 73% des élèves ont obtenu une proposition d’admission
La ministre n’a pas donné le nombre de candidats concernés par ce dysfonctionnement. Près de 900 000 lycéens de Terminale, étudiants en réorientation ou adultes en reprise d’études sont inscrits cette année sur Parcoursup, qui en est à sa deuxième année d’existence, après avoir succédé à APB.
En Polynésie, selon la DGEE, 73% des élèves ont obtenu une proposition d’admission dont 90% de Bac généraux, 65% de Bac technologique et 50% de Bac pro.
La DGEE informe tout de même que les étudiants n’ayant eu que des réponses négatives doivent impérativement se rapprocher de leur établissement. Ceux qui n’ont que des réponses en attente : « Les élèves qui n’ont que des réponses en attente, il faut vraiment qu’ils se connectent régulièrement à la plateforme Parcoursup, aller sur leur dossier, parce que toutes les 24 heures, Parcoursup se met à jour. Donc toutes les 24 heures, en fonction des réponses de tous les étudiants, la mise à jour se fait, les élèves peuvent remonter dans la liste supplémentaire, passer en liste principale et être appelés. S’ils ratent les délais, ils perdent leur place. Jusqu’au 19 mai, ils ont 5 jours pour répondre et à partir du 20 mai, ils n’auront que 3 jours. S’ils ratent ces dates-là, ils perdent leur place. On pourra remettre dans une liste complémentaire mais ce n’est pas garanti qu’ils obtiennent une place derrière », explique Moeragi Rey, chargée de mission à la DGEE.