Budget 2018 : le Pays veut garder le cap de sa politique en faveur de l’emploi

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Publié le 19/10/2017 à 8:18 - Mise à jour le 19/10/2017 à 8:18

La croissance devrait s’installer « durablement » au fenua en 2018 selon le document d’orientation budgétaire que TNTV s’est procuré. « Les derniers comptes économiques présentent une progression du Produit Intérieur Brut (PIB) de 1,8 % en volume après 1,5 % en 2015, la consommation des ménages, soutenue par l’augmentation du pouvoir d’achat, en étant désormais le principal moteur », explique le document. « Les perspectives économiques mondiales sont propices à notre économie (prix du pétrole, croissance mondiale stabilisée à 3,3 %, évolution positive du tourisme mondial, …). (…) La politique de désendettement progressif initiée depuis 2015 par le gouvernement est respectée », assure le gouvernement. 

Selon le Pays, la politique actuelle « fonctionne et donne des résultats ». « Les orientations en matière de politique de développement économique en faveur des entreprises, des ménages et des secteurs productifs ainsi que la politique d’investissements publics montrent que la stratégie porte ses fruits. Désormais, les conditions sont pleinement réunies pour que l’économie polynésienne soit en mesure de créer davantage d’emploi durable. »
Le document suit donc la même ligne que le budget 2017 : « Le BP 2018 consolide les orientations du Gouvernement en faveur d’un soutien confirmé à l’activité économique et notamment en faveur de l’emploi, l’ensemble des indicateurs de la bonne santé de l’économie confortant désormais les choix retenus par le gouvernement. »

Dans le détail, le projet de budget primitif 2018 « projette une augmentation des recettes fiscales, permettant la mise en place de mesures incitatives à la création d’emploi et à l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages »

Parmi les objectifs du programme consacré au travail, le Pays souhaite lutter contre le travail illégal en vue d’assainir « la concurrence déloyale entre les entreprises respectueuses du droit et les autres, de protéger les salariés recrutés illégalement en les rétablissant notamment dans leurs droits à la retraite et aux indemnités journalières et de participer à l’équilibre des finances publiques ainsi qu’au redressement des comptes sociaux de la CPS par le rétablissement de l’assiette des contributions sociales et fiscales.
La réalisation de cet objectif passe notamment par une coordination renforcée des acteurs du dispositif interinstitutionnel de lutte contre le travail illégal (COLTI), impliquant des échanges d’information dont le cadre juridique sera précisé.
Les réflexions engagées en 2016 ont abouti en 2017 à deux projets de loi du pays sur ce sujet. L’année 2018 sera celle de la mise en oeuvre. »

En matière d’emploi et d’insertion professionnelle, le Pays souhaite : 
– Améliorer le service public de l’emploi en favorisant l’accompagnement des entreprises et des
chercheurs d’emploi
– Soutenir l’embauche de longue durée et la professionnalisation par l’alternance
– Encourager l’entreprenariat grâce à l’Insertion par la Création ou la Reprise d’Activité

Par ailleurs, le Pays compte poursuivre le développement de la formation professionnelle pour la rendre « efficace et efficiente ». 

 

En matière de santé, on note la volonté du Pays d’accroître les capacités de soins en dialyse.
Concernant la prévention, le Pays souhaite prioriser les actions de prévention sur la lutte contre surpoids et l’obésité. 
Autre objectif pour la santé : renforcer la Veille et la sécurité sanitaire des produits et des services. 

Point important : concernant le suivi des conséquences des essais nucléaires. L’objectif affiché est de « déterminer les conséquences sanitaires transgénérationnelles des essais nucléaires. (…) La feuille de route pour 2018 de ces entités s’articule autour de trois principaux axes :
– L’assistance aux victimes des essais nucléaires ;
– La mémoire de la période du centre d’expérimentation du Pacifique, notamment l’exploitation des
archives et le redémarrage du projet de centre de mémoire ;
– Les études d’impact sur les conséquences des essais nucléaires dans les domaines de la santé, de
l’environnement et des sciences sociales. »
 

Sur le plan social, le Pays s’oriente vers une réforme en deux temps de l’assurance maladie. 
« Dans un premier temps (2018/2019) :
– des actions sur les dépenses en sélectionnant des actions significatives sur le plan des économies qui
répondent tant aux propositions des ateliers et de l’intersyndicale et aux conditionnalités de la convention
Etat/Pays sur le RST ;
– des actions sur les recettes ;
– la résorption des déficits des régimes en préparation du régime unique ;
– le pilotage du déploiement graduel des projets du SOS par l’ARASS, le pôle de santé privé unique,
l’établissement public des soins primaires, la communauté hospitalière, la télémédecine, le médecin traitant,
les paniers de soins
– la réforme de la gouvernance interne de la PSG (CA unique).

Et, dans un second temps (2019/2020):
– la création de la Branche Universelle Maladie avec son cadre juridique et règlementaire, financier,
organisationnel et informatique ;
– la résorption des déficits dès lors que la Branche Unifiée entraine le cloisonnement des branches ainsi que
la révision de son mode de financement afin que ce dernier ne repose pas principalement sur le travail ;
– la régulation des dépenses de santé moyennant leur encadrement par un taux directeur qui fera l’objet
d’un vote à l’Assemblée de la Polynésie française. »

Concernant les retraites, le Pays estime que « la réforme à venir doit prioriser la consolidation de la retraite de base dite « tranche A », qui constitue depuis 50 ans le socle d’une mutualisation solidaire du « risque vieillesse » entre tous les polynésiens. Ainsi, la réforme de la retraite B pourra être envisagée dans un second temps »

Concernant le foncier, le Pays souhaite « améliorer l’efficacité de la mesure d’aide individuelle à la sortie d’indivision (AISI) » mais aussi « la poursuite de l’évolution des outils du Cadastre ». Autre objectif : « a perspective de cession des remblais déclassés ». « La réglementation en vigueur permet sous certaines conditions la cession d’un remblai qui aura préalablement fait l’objet d’un déclassement. L’un des préalables à la mise en oeuvre d’un telle mesure est de procéder au cadastre de toutes ces emprises concernées sur le domaine public maritime littoral. L’objectif premier est de disposer d’une photographie fiable des occupations privatives sur le domaine public afin de poursuivre la démarche de cession et contribuer activement au chantier de définition du trait de côte. Il est prévu de lancer les chantiers des îles de la société à fin 2017 pour être achevés en 2018. »

Du côté de l’habitat, les principaux objectifs de l’OPH pour 2018 sont :
« – la construction de 400 Fare individuels ;
– la distribution de 2 000 aides en matériaux ;
– la livraison de 250 logements en habitat groupé ;
– le lancement des travaux de réhabilitation de 400 logements du parc ancien de l’OPH ;
– l’acquisition de 200 logements en VEFA. »
Cela dans le but d' »atteindre une augmentation significative de l’offre locative de logements sociaux au 31 décembre 2018″

​Le document sera présenté à l’assemblée de la Polynésie pour servir de base au débat d’orientation budgétaire préalable au vote du budget primitif pour l’exercice 2018.

M D-M Rédaction web 

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