Bruno Barrillot est décédé

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Publié le 24/03/2017 à 11:40 - Mise à jour le 24/03/2017 à 11:40

Bruno Barrillot était un ardent opposant des essais nucléaires mais surtout un véritable chercheur reconnu dans ce domaine. Avant de s’investir pour cette cause, très peu de personnes le savent, mais Bruno Barrillot, originaire de Lyon, était un prêtre catholique.

Dans les années 60 et jusque dans les années 90, la France procède à 210 essais nucléaires. Alors en fonction au sein du clergé, Bruno Barrillot interpelle l’église à ce sujet mais il n’est pas entendu. Ses convictions ne sont alors plus en adéquation avec son sacerdoce, il décide de démissionner et de débuter des recherches sur les essais nucléaires français.

Après plusieurs années au sein d’organisations anti-nucléaire, il arrive en Polynésie dans les années 90 en tant que journaliste à Libération.

Bruno Barrillot intègre le mouvement des jeunes indépendantistes et mène en parallèle des recherches à Mangareva. Il écrira plusieurs livres sur les essais nucléaires avant d’être à l’origine de l’association Moruroa e Tatou.

Spécialiste des armements et notamment des armes nucléaires, Bruno Barrillot a été le co-fondateur, en 1984, du Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits, devenu depuis l’Observatoire des armements.

En 2001, c’est avec Roland Oldham et John Doom qu’il fonde l’association des anciens travailleurs et des victimes de Moruroa et Fangataufa, Morurora e tatau

De 2009 à 2013, sous les gouvernement Tong Sang et Temaru, Bruno Barrillot est délégué polynésien pour le suivi des conséquences des essais nucléaires en Polynésie française. La Délégation polynésienne pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (DSCEN) avait été créée en décembre 2007.

Sous la direction de Bruno Barrillot, la DSCEN est chargée « d’assurer le secrétariat général, technique et scientifique du Conseil d’orientation pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (COSCEN) ; de coordonner l’action des services administratifs et établissements publics en ce qu’ils interviennent dans le suivi des conséquences nucléaires des essais ; de faire toutes propositions et recommandations en matière environnementale, sanitaire, sociale, économique, foncière, immobilière et culturelle, dans ce domaine de compétence ; et d’être l’interlocuteur du Délégué de l’Etat pour le suivi de ce dossier ainsi que du Comité de liaison pour la coordination du suivi sanitaire des essais nucléaires français (CSSEN) ». 

Bruno Barrillot est licencié de ce poste au retour de Gaston Flosse au pouvoir en 2013. En août 2016, le gouvernement Fritch le remet dans ces fonctions. Le mois précédent, il confiait à Tahiti Nui Télévision son souhait de voir les conditions d’éligibilité à l’indemnisation des essais nucléaires français calqués américains. « La loi américaine fonctionne sur ce principe de présomption, c’est à dire qu’il faut être atteint d’une des maladies de la liste et avoir été sur les sites ou à proximité des sites, c’est à dire ici, sur l’ensemble de la Polynésie. Dans la mesure où on remplit ces deux conditions, on est éligible pour une indemnisation et il y a une commission qui se réunit pour fixer le montant de l’indemnisation. » 

Bruno Barrillot laisse derrière lui un fils adoptif d’origine Béninoise qu’il avait pris sous son aile à l’âge de 20 ans. 
 

Rédaction Web
 

Une veillée aura lieu ce samedi soir à 19 h au temple protestant de Punaauia. Une messe sera également célébrée lundi à 14 heures au temple protestant de Punaauia , suivie des obsèques à 16 h au cimetière de Papeari.

L’hommage à Bruno Barrillot de la Présidence

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