Tahiti Nui Télévision : Il est difficile de présenter les travaux du docteur Louis Rollin en quelques lignes seulement, mais on retient son implication pour le peuple marquisien et polynésien plus globalement…
Docteur Jean-Louis Boissin, président de la section Bougainville de la société des membres de la légion d’honneur : « Il faut savoir qu’il a commencé sa carrière comme médecin à Makatea. Ensuite, il s’est engagé avec le Bataillon du Pacifique et il a été blessé en Syrie. Il a œuvré aux iles Marquises Nord en particulier parce qu’il n’y avait pas de médecin, pas de bateau alors que les Marquises Sud avaient un médecin, un bateau. Il a relevé le challenge d’aller inverser la courbe, c’est-à-dire qu’il y avait plus de décès que de naissances. Il est allé faire sa mission aux Marquises avec des antibiotiques, tous les médicaments qu’il fallait, et avec un bateau. Il s’est appuyé sur les locaux, les trois iles, Ua Pou, Ua Huka et Nuku Hiva. Grâce à cette stabilité, il a réussi à persuader la population marquisienne du Nord de mieux se soigner. »
TNTV : Aujourd’hui, un concours lui est donc dédié. Il était ouvert aux établissements scolaires de l’archipel marquisien. Vingt-cinq candidatures reçues pour 360 élèves au total. C’est primordial que cette jeunesse se saisisse de son histoire et des personnes qui ont contribué à son écriture.
Dr Jean-Louis Boissin : « Exactement, et ça rentre dans les objectifs du ministère de l’Éducation, de faire, avec ce prix du Dr Rollin, que les enfants des iles Marquises s’approprient ce sujet et savoir qui il était, qu’est-ce qu’il a fait. Il faut savoir que ce médecin était bien sûr dans le domaine médical, mais était aussi dans le domaine culturel, était anthropologue. Donc non seulement il a sauvé les Polynésiens d’un point de vue de la santé, mais aussi de leur culture. Il a mis en œuvre beaucoup de travaux et il avait même une salle au Musée de l’Homme à Paris. Une salle d’anthropologie qui porte son nom au Trocadero, la salle Louis Rollin. »
TNTV : Et cela, vous l’avez découvert lors de vos travaux…
Dr Jean-Louis Boissin : « J’ai fait mes travaux de thèse d’anthropologie socio-culturelle polynésienne grâce à sa fille Marie-Louise qui m’en avait parlé. Elle m’a donné des classeurs. Il avait tapé tous ses travaux sur une machine à écrire, et donc Marie-Louise m’a donné tous ses travaux dans un classeur que j’avais ouvert comme ça, feuilletés. Et quand j’ai vu qui il était, là, j’ai été très intéressé. C’était un exemple pour les jeunes Polynésiens. »
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TNTV : Vous décollez demain (mardi, NDLR) pour Nuku Hiva où se tiendra la cérémonie de remise des prix. Quel sera le programme sur place ?
Dr Jean-Louis Boissin : « On sera accueillis par les autorités, et surtout par le milieu scolaire et éducatif donc les principaux de collèges et des écoles pour honorer la participation des élèves marquisiens du nord d’abord la journée de mardi. On va remettre des livres de culture et les remercier. Et chaque élève, même s’il n’est pas premier, a un certificat comme quoi, il a passé le concours du docteur Louis Rollin. Et mercredi, on va à Hiva Oa faire la même chose et récompenser les élèves qui ont participé à ce concours. En définitive, (…) j’ai l’impression que le mana du docteur Rollin est ressorti parce qu’ils se sont appropriés ça et se disent « si on est là, c’est grâce à ce monsieur parce que peut-être que nos ancêtres seraient décédés sans ce monsieur ». Tous les travaux qui ont été donnés sont en marquisien majoritairement. «