Bientôt un pass vaccinal dans les bars et restaurants de Polynésie ?

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Fini le pass sanitaire, il faudra bientôt montrer une preuve de vaccination. En métropole, le pass vaccinal a été adopté à l’Assemblée nationale. Son application à la Polynésie ne fait aujourd’hui plus de doute. Le pays et l’État y sont en tout cas favorables et s’y préparent. Parmi les lieux concernés où il sera exigé : les restaurants et les bars. Pour en parler, Maxime Antoine-Michard, le président du syndicat des restaurateurs, bars et snack bars de Polynésie, était l'invité du journal.

Publié le 07/01/2022 à 11:16 - Mise à jour le 07/01/2022 à 11:31

Fini le pass sanitaire, il faudra bientôt montrer une preuve de vaccination. En métropole, le pass vaccinal a été adopté à l’Assemblée nationale. Son application à la Polynésie ne fait aujourd’hui plus de doute. Le pays et l’État y sont en tout cas favorables et s’y préparent. Parmi les lieux concernés où il sera exigé : les restaurants et les bars. Pour en parler, Maxime Antoine-Michard, le président du syndicat des restaurateurs, bars et snack bars de Polynésie, était l'invité du journal.


Avec le pass vaccinal, seul un certificat vaccinal ou de rétablissement sera exigé pour se rendre dans les lieux recevant du public. Ce projet de loi pourrait aussi être appliqué en Polynésie. Mais si rien n’est encore joué, le Pays et l’État se sont déjà positionnés en faveur du texte. « Nous verrons s’il est nécessaire d’élargir l’utilisation du pass sanitaire, et bientôt du pass vaccinal. Parce que c’est cet outil qui va nous permettre d’éviter le confinement. Et ce qu’on veut éviter à tout prix, c’est le confinement, le couvre-feu. On veut éviter de retomber dans ce type de situations, donc nous allons utiliser ce type de moyens. Le président Edouard Fritch m’avait d’ailleurs demandé de solliciter l’application en Polynésie française de ce dispositif » déclarait Dominique Sorain, le haut-commissaire, le 30 décembre dernier.

Et si aucun changement n’est apporté par l’État et le Pays, il faudra alors montrer son pass vaccinal dans les restaurants, pour les activités de loisirs, dans les débits de boissons, dans les foires, dans les séminaires, dans les salons professionnels et dans les transports inter-îles. Il pourra aussi être exigé dans les stades et les salles de spectacle, en fonction de la situation sanitaire et des caractéristiques des établissements concernés. Une liste non exhaustive.

Et pour les bars et les restaurant ?

TNTV : Il y a eu une réunion mercredi entre les partenaires sociaux et l’État sur l’application du pass vaccinal en Polynésie. Est-ce que cela veut dire que les jeux sont faits ?
Maxime Antoine-Michard, président du syndicat des restaurateurs, bars et snack bars : « Cela veut dire qu’on va vraisemblablement vers la mise en place du pass sanitaire ou du pass vaccinal. C’était le sujet de la discussion hier. Il a été question de recueillir les avis des différents secteurs, donc c’est ce qui a été fait. Maintenant, on attend de se revoir dans les semaines qui viennent pour savoir dans quelles mesures ce pass sanitaire ou vaccinal va être mis en place. »

Comment vous réagissez à cette annonce ?
« Ce que je leur ai dit, concernant mon secteur, c’est que tout dépend du moment où on le met en place. Si on le met en place pour éviter le confinement, pourquoi pas, parce que ça nous permettra de continuer à travailler et d’éviter de fermer comme ça a été le cas dans les précédents confinements. Maintenant, le mettre en place à titre préventif alors que la situation sanitaire ne le justifie pas, de notre point de vue, ce n’est pas une bonne mesure, parce que cela nous priverait aujourd’hui d’une clientèle. »

Justement, il est à craindre une baisse de fréquentation ? Le pass sanitaire avait d’ailleurs été mis en place le soir du 31 décembre, cela a été un mauvais coup du sort ?
« Un mauvais coup du sort, non, mais ce qui a été regrettable, c’est qu’on a eu des discussions mi-décembre avec les autorités et où on avait demandé la possibilité d’organiser des soirées le 31 avec pass sanitaire et cela nous avait été refusé. Et la veille du 31, on nous annonce que finalement ça sera possible, mais avec pass sanitaire. Donc très honnêtement, on n’a pas très bien compris l’intérêt de cette mesure, à part pour simplement justifier les contrôles qui ont été effectués. Maintenant, il faut regarder vers l’avenir et travailler sur les modalités de mise en place de ce pass. »


En métropole, le texte évoque également la possibilité de contrôler les pass qui sembleraient frauduleux. Une charge supplémentaire pour les professionnels ?
« Déjà, il faut qu’on sache dans quelle mesure on va être en capacité de démontrer que c’est un pass frauduleux ou non. »

Probablement avec la carte d’identité ?
« Aujourd’hui, il n’a pas été question de ces détails-là, donc c’est pour ça qu’on est amené à se revoir dans les semaines qui viennent pour qu’on nous en dise plus. (…) Mais oui, nécessairement, ça serait une charge supplémentaire pour nous. »

Les professionnels des secteurs concernés devront eux aussi se soumettre à cette obligation. Comment réagissent-ils ?
« D’un côté, on a un texte sur l’obligation vaccinale qui n’est pas clair, -on a eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises- et de l’autre côté, on a le pass vaccinal. Aujourd’hui, je ne sais pas si dans le cadre du pass vaccinal, on a une obligation pour nos secteurs que tous les salariés soient vaccinés. Dans le texte qui régit l’obligation vaccinale en Polynésie pour les restaurants, seuls les serveurs et les caissiers sont soumis à cette obligation. Demain, est-ce qu’il en sera de même avec le pass vaccinal ? Je ne sais pas. »

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Que préconisez-vous ?
« On n’a pas de préconisations, mais ce qu’on souhaiterait, c’est qu’au moins, les choses soient claires. C’est-à-dire qu’on n’ait pas d’un côté un pass vaccinal qui obligerait tout le monde à se faire vacciner, et de l’autre côté, un texte sur l’obligation vaccinale qui n’obligerait qu’une partie de nos salariés à se faire vacciner. Ce qu’on veut, c’est simplement que les choses soient claires. (…) Pour la foire agricole, quand on a demandé le pass sanitaire, la fréquentation a été quasiment nulle. Il a fallu faire sauter ce pass sanitaire pour que les gens reviennent. Idem pour le salon de Noël. (…) Malheureusement, utiliser le pass vaccinal comme un outil pour encourager les gens à se faire vacciner, je crains que ça ne fonctionne pas aussi bien en métropole qu’ici. »

Vous n’avez pas donc pas de solution à proposer à ce jour ?
« Non, pas de solution à proposer. On sait que ça va être mis en place. Ce qu’on attend, ce sont les modalités avec lesquelles le pass va être mis en place. Ce qu’on ne veut surtout pas, c’est qu’on nous impose un pass vaccinal ou sanitaire alors que la situation sanitaire ne le justifie pas. C’est surtout ça qu’on craint. Parce qu’on anticiperait une vague éventuelle, et pendant cette période-là, nous, on ne serait plus en capacité de travailler normalement alors même que la situation sanitaire ne le justifie pas. »

D’autres réunions sont prévues avec l’État ?
« Elles ne sont pas encore calées, mais a demandé à ce que se tiennent de nouvelles réunions pour qu’on puisse en savoir plus sur les modalités d’application de ce pass vaccinal en Polynésie. »

Le texte de l’obligation vaccinale doit encore passer entre les mains des sénateurs le 11 janvier. Il reviendra ensuite entre les mains de l’exécutif qui espère une entrée en vigueur en métropole d’ici le 15 janvier.
Pour rappel, l pass sanitaire, encore applicable en Polynésie, ne peut rester valide qu’à condition d’avoir fait sa dose de rappel vaccinal.

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