Le centre 15 submergé d’appels

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Avant d’arriver aux urgences, c’est au centre 15 mutualisé avec le numéro 18 des pompiers, que les patients appellent d’abord à l’aide. Si la cellule d’écoute a doublé ses effectifs pour traiter le torrent de coup de fils, le Samu prévoit déjà la mise en place d’une salle de débordement en renfort.

Publié le 19/08/2021 à 17:47 - Mise à jour le 20/08/2021 à 10:20

Avant d’arriver aux urgences, c’est au centre 15 mutualisé avec le numéro 18 des pompiers, que les patients appellent d’abord à l’aide. Si la cellule d’écoute a doublé ses effectifs pour traiter le torrent de coup de fils, le Samu prévoit déjà la mise en place d’une salle de débordement en renfort.

La voix qui répond aux numéros 15 et 18, c’est eux. La cellule d’écoute qui filtre les appels d’urgence 24 heures sur 24 traite désormais plus de 400 appels par jour, soit deux fois plus qu’en temps normal. À l’autre bout du fil, des malades avec des symptômes de la Covid pour l’écrasante majorité. « C’est une épidémie extrêmement intense et violente. Je ne sais pas si la population se rend compte de la gravité de la situation. (…) Sachant que tout ça aurait pu être évité, je pense, s’il n’y avait pas eu cette problématique des non-vaccinés parce que la majorité des patients sont des patients non vaccinés » indique Vincent Simon, chef du Samu.

Face à la demande explosive, le centre 15 a plus que doublé son activité et renforcé son équipe : 5 agents de régulation médicale et 4 pompiers. Intervenant en amont des urgences, la cellule atteint elle aussi ses limites : « Le Smur, on ne le déclenche que pour des pathologies vraiment très graves, des patients qui ont fait un arrêt cardiaque… Là aussi, on a des moyens qui sont limités pour déclencher le Smur. Mais c’est surtout les pompiers qui sont extrêmement sollicités, ça aussi il faut le savoir. Parce que ce qu’ils font pour le Covid, ils ne le font pas pour le reste ».

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Bras armé du Samu, le Smur manque de temps pour transporter les patients les plus graves jusqu’au CHPF. Si la plupart des décès Covid intervenaient d’abord à l’hôpital, les patients sont de plus en plus nombreux à succomber à domicile ou dans les structures de soin des îles. « Le problème, c’est qu’il y a beaucoup de décès avant qu’on arrive, donc effectivement, dans les îles, c’est compliqué, surtout aux îles Sous-le-Vent et aux Tuamotu où il y a beaucoup de patients. Il faut pouvoir les prendre en charge. Les rapatriements des îles, c’est un peu compliqué parce qu’on a des moyens limités » précise le chef du Samu.

Inquiet du nombre de morts quotidien et de la prise en charge de plus en plus dégradée des patients, le médecin ne cache pas son scepticisme sur l’efficacité des nouvelles restrictions : « à titre personnel, je pense que c’est une mesure homéopathique qui ne sert absolument à rien. Je pense que si on veut faire un confinement, il faut le faire de façon ferme comme l’ont fait les pays anglo-saxons, en Nouvelle-Zélande ou en Australie ».

Et pourtant, toujours pas de confinement général à l’ordre du jour. Du moins, pas encore…

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