Audiovisuel : des difficultés entre secteurs privé et public

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Publié le 13/11/2014 à 10:25 - Mise à jour le 13/11/2014 à 10:25

Patrice Gélinet, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), est en visite en Polynésie. En charge de l’outre-mer au sein du conseil, sa visite lui permet de se rendre compte des réalités du paysage audiovisuel local. Avec 24 radios et 2 télévisions, la Polynésie rencontre quelques difficultés, notamment dans les rapports entre secteurs public et privé. 

Le dossier chaud du moment dans les territoires d’outre-mer, et spécifiquement en Polynésie porte sur la concurrence entre le secteur audiovisuel privé et public. Patrice Gélinet le reconnaît : “Les télévisions privées ont du mal à vivre. C’est assez difficile pour elles d’être en concurrence face à une entreprise publique telle que les Outremers première“. Les acteurs privés dans les différents territoires ont déjà saisi les tribunaux de commerce pour dénoncer un abus de position dominante du groupe public France Télévision dans l’outre-mer, et le CSA souhaite la mise en place d’un code de bonne conduite entre les télévisions d’Etat et privées “pour que les sociétés privées puissent survivre dans ce contexte très difficile“. 

Patrice Gélinet a déclaré au journal de Tahiti Nui Télévision, attendre des propositions de France télévision afin que la réunion qui se tiendra au CSA ne soit pas stérile. « Le CSA est chargé de veiller au pluralisme de l’information et notamment de faire en sorte qu’elle ne soit pas distribuée par un seul opérateur radio ou télé. Nous veillons à ce que subsiste en Polynésie une chaine privée », a-t-il déclaré. Une réalité en Polynésie mais également dans d’autres territoires d’outre-mer qui rencontrent aujourd’hui le même problème. 

Mais Patrice Gélinet, ancien directeur de France Culture et ex-producteur animateur de 2000 ans d’histoire sur France Inter jusqu’en 2011, est également venu sur le territoire pour relancer la convention entre le CSA et le Pays. Cette convention avait été passée entre le CSA et la Polynésie dans le cadre de la compétence partagée de l’audiovisuel. Elle avait pour but la mise en place d’une commission de travail permettant d’échanger et de faire des propositions afin de mieux prendre en compte les spécificités locales. Cette commission ne s’est réunie, comme l’a fait remarqué Béatrice Lucas, représentante Tahoeraa à l’Assemblée de la Polynésie, que 5 fois entre 2005 et 2010. Selon elle, aucune proposition n’a été formulée à l’époque. La convention n’a ensuite pas été renouvelée. 

Jeudi 13 novembre, l’Assemblée de la Polynésie française s’est dite favorable à la signature d’une convention mettant en place une nouvelle commission. Celle-ci composée de six membres, dont un représentant du CSA, Patrice Gélinet, permettrait de faire des propositions allant dans le sens de la préservation du pluralisme de l’information. 

Par ailleurs, comme l’a fait remarqué la représentante Béatrice Lucas à l’Assemblée de la Polynésie, cette nouvelle commission permettra de réfléchir à la promotion de nos langues polynésiennes mais également aux spécificités d’ordre horaire. « Comme l’a très justement souligné Mme Marie-Christine Lubrano qui préside le Comité territorial de l’audiovisuel de Polynésie française (CTA-Pf), non seulement l’audience n’est pas la même ici qu’en métropole, il convient également de prendre en compte le problème du décalage horaire à prendre en compte, avec certains programmes réservés aux adultes qui sont diffusés la nuit en France et qui se retrouvent sur nos grilles de programme à midi », a-t-elle déclaré.  

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