Attaques de chiens : le danger de l’effet de meute

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Un SDF mordu par des chiens et retrouvé mort... Le drame de Raiatea n’est pas un cas isolé. Comment peut-on expliquer les attaques de chiens ? Et que faire lorsqu’on se retrouve dans une situation dangereuse ?

Publié le 09/08/2023 à 5:15 - Mise à jour le 09/08/2023 à 15:27

Un SDF mordu par des chiens et retrouvé mort... Le drame de Raiatea n’est pas un cas isolé. Comment peut-on expliquer les attaques de chiens ? Et que faire lorsqu’on se retrouve dans une situation dangereuse ?

Il est le plus fidèle ami de l’homme, mais il reste un animal. En Polynésie, les spécialistes s’accordent pour dire qu’ils seraient plus de 50 000 chiens sur le territoire. Errants, lorsqu’ils n’ont pas de propriétaire, divagants, lorsqu’ils franchissent les limites de leur territoire, nos amis à quatre pattes peuvent être à l’origine d’agressions, voire causer la mort d’une personne dans le pire des cas, comme samedi dernier à Raiatea.

« Le contexte des attaques de chien est toujours différent de l’une à l’autre, parce que ça dépend du chien, de comment il a grandi, de ce qu’il a dans la tête, explique le docteur Olivier Betremieux, vétérinaire. Et ça dépend de l’humain en face, quel comportement il a eu, est-ce qu’il a eu un comportement agressif, est-ce qu’il a pris la fuite ? Clairement prendre la fuite, c’est toujours le pire. Trois chiens ou plus, c’est très compliqué de se défendre parce qu’ils vont aller de tous les côtés. Ils ont un interrupteur dans leur cerveau qui va s’éteindre et ils ne vont plus répondre à rien du tout si ce n’est à l’excitation entre eux. C’est comme une bagarre entre chiens où il y a plusieurs chiens, ils perdent le contrôle. »

Lire aussi : Le SDF de Raiatea s’est bien fait dévorer par les chiens

La frénésie liée à l’effet de meute peut donc expliquer l’acharnement des chiens, sur un homme comme sur un animal. Et si la maîtrise de la divagation animale relève de la compétence des communes, majoritairement dépassées par la problématique, les propriétaires sont les principaux responsables.

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« La première solution, c’est : on a un chien, on s’occupe. On le stérilise si on ne fait pas de l’élevage. Sinon, ils se reproduisent dans la nature. Les chiens errants ne sont pas devenus errants tout seuls. Ça veut dire qu’il y a forcément un moment où l’homme n’a pas fait son job, a laissé le chien tout seul et après, il fait sa vie le chien. »

Outre la stérilisation, l’éducation est primordiale. Au fenua, quatre clubs canins et plusieurs structures privées proposent leurs services et leur accompagnent.

« On répète à nos adhérents que même si quelqu’un habite en bord de mer et qu’il a une maison clôturée, le chien n’a pas à aller faire sa balade tout seul sur la plage, c’est comme ça qu’il commence à s’approprier le territoire qui ne lui appartient pas et c’est comme ça qu’arrive un accident, déclare Véronique Munsch, présidente du club canin de Pirae. Cette agressivité est un comportement impulsif, instinctif. C’est-à-dire qu’il ne réfléchit pas, le chien, quand il agresse. Soit parce qu’il pense qu’on veut l’agresser, soit parce qu’il y a un intrus sur son territoire et instinctivement, il va le dégager, il va l’attaquer. »

Des attaques qui sont fréquentes au fenua. En 2022, les forces de l’ordre en ont constaté plus de 160.

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