‘Ata Roa : un nouveau jeu de cartes 100% fenua bientôt lancé

Publié le

Si vous connaissez Blanc manger coco, vous aimerait sûrement 'Ata Roa. Sur le même principe, le jeu recense des expressions 100% polynésiennes. Son auteur, Teiki Kimball, né en Polynésie, est en ce moment en train de tester son unique prototype.

Publié le 04/04/2023 à 16:07 - Mise à jour le 04/04/2023 à 16:16

Si vous connaissez Blanc manger coco, vous aimerait sûrement 'Ata Roa. Sur le même principe, le jeu recense des expressions 100% polynésiennes. Son auteur, Teiki Kimball, né en Polynésie, est en ce moment en train de tester son unique prototype.

Sa mère est Tahitienne, son père est Américain. Teiki Kimball est né et a grandi au fenua. À 15 ans, il part rejoindre son père à Hawaii. L’occasion d’apprendre l’anglais. Il poursuit ensuite ses études aux Etats-Unis. « Hawaii c’était le lycée et, ensuite, j’ai été à l’université en Californie. J’ai fait deux licences, une en psychologie et l’autre en économie, sans vraiment savoir ce que je voulais faire. Juste parce que les sujets m’intéressaient beaucoup. »

Mais après ses études, il ne trouve aucun travail. Teiki enchaine donc les petits boulots avant de tomber sur une annonce de la grande firme Apple. « J’ai eu beaucoup de chance. Ils cherchaient un francophone pour faire de la correction d’orthographe dans leur base de données pour l’itune store, raconte-t-il. J’ai vraiment adoré l’entreprise et je suis resté 13 ans là bas. »

En début d’année, Teiki a donné sa démission. Aujourd’hui âgé de 36 ans, il souhaite voyager et « voir autre chose ».

Mais Teiki a surtout quitté Apple avec un projet : un jeu, 100% fenua. « Ça m’est venu un peu comme ça en fin 2022. Je voulais créer un jeu comme ceux que j’aime bien. J’ai toujours voulu créer un produit local. Et c’est aussi pour m’auto-former. Apprendre l’entrepreneuriat, comment créer un produit, faire le marketing, toutes les choses que je n’ai pas apprises en salariat parce que j’avais un job très spécifique, très ‘niche’ chez Apple. »

« J’ai toujours voulu créer un produit local. »

Son jeu de 500 cartes, ‘Ata Roa (comprenez « rire beaucoup ») est inspiré de Cards against humanity, un jeu américain. Sur le même modèle, le jeu Blanc manger coco est très connu en France. « Dans tous les plus grands pays il y a ce concept. Il existe depuis des décennies. Ça a commencé comme un jeu pour enfant où tu associais des cartes au hasard avec des thèmes d’enfant. Cards against humanity s’est inspiré de ça pour faire un jeu beaucoup plus adulte. Blanc manger coco aussi. Le mien n’est pas dans l’optique du choc. Il est brut, réaliste. »

La particularité de ‘Ata Roa ? Il est entièrement basé sur des expressions locales. « Tu as deux types de cartes, des questions et des réponses. Les questions sont en forme de phrases à trous et les réponses sont juste, soit des mots, soit des lieux, soit des expressions, presque tous locaux. (..) Je veux que le jeu soit drôle mais aussi qu’il soit réaliste, donc j’ai mis de vraies marques, de vraies entreprises. Ça a nécessité de demander l’accord pour ne pas avoir de souci juridique après. (…) » Une carte TNTV fait d’ailleurs partie du jeu…

@ataroalejeu #fromtahiti #tahiti987 #tahitian #polynesiantiktok ♬ I was laughing but suddenly crying (emotional instability)(1263064) – LEOPARD

Pour construire ‘Ata Roa, Teiki a recensé des centaines d’expressions locales. Celles de son enfance, mais aussi les nouvelles. « J’ai fait plusieurs angles d’attaque. J’ai commencé à regarder les journaux télévisés pour être au courant des actualités du moment parce qu’il y a pas mal de cartes politiques, pas mal de cartes d’actualité. Ensuite j’ai passé beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, surtout sur les commentaires sur Facebook et TikTok pour voir comment les gens parlent de nos jours et si de nouvelles expressions sont sorties. Et il y en a beaucoup. » Teiki a lancé un questionnaire via les réseaux sociaux et s’est inspiré d’influenceurs locaux : Christopher Prenat, Ariioehau ou encore James l’acteur. Et d’un autre jeu : Tahiti Zombie, un des premiers jeux made in fenua.

Teiki est en ce moment en Polynésie avec l’unique prototype de ‘Ata Roa. « Je suis là pendant un mois et je joue beaucoup avec ma famille, mes amis, avec différents groupes, avec des gens d’âges différents, d’origines différentes pour vraiment m’assurer que le jeu plaise au plus grand nombre et aussi et surtout pour, faire des changements en fonction des retours des testeurs. » Teiki espère une sortie officielle du jeu en août. Il envisage de produire une centaine d’exemplaires et cherche des revendeurs.

Le but de Teiki n’est pas de faire des bénéfices. Il souhaite avant tout rendre ‘Ata Roa accessible à tous. Et s’il parvient à gagner de l’argent sur les ventes, il compte le reverser via la fondation Anavai.

Dernières news