Le séjour de l’enfant et de sa mère risque de durer. Six mois, tout au moins… Se retrouvant seule au chevet de Haanui, la maman a lancé un appel aux dons pour que son mari puisse la rejoindre.
Au fenua, Tahiti Nui Télévision a rencontré la famille de l’enfant. La grand-mère, Stéphanie, explique que, depuis sa naissance, Haanui est régulièrement malade. Il a peu de défenses immunitaires. « Depuis la naissance, il n’est pas protégé, il n’est pas immunisé, il n’a pas assez de globules blancs », explique-t-elle.
Tout a commencé à Raivavae. « Le petit a fait une grippe, un pied main bouche. Il n’a pas été pris en charge tout de suite par la CPS. Il a été maintenu à Raivavae deux bonnes semaines. Après, il a été évacué sanitaire en urgence, ce qui a coûté 5 millions au Pays au lieu de 27 000 Fcfp pour l’enfant et la mère », raconte Stéphanie. « Ils sont restés 3 semaines au centre hospitalier de Taaone où le petit a suivi une trachéotomie. Ils sont ensuite partis sur la métropole la première semaine du mois de mars ».
Là, les médecins font plusieurs découvertes : « On lui a fait une greffe. On lui a pris du cartilage dans les côtes et on lui a greffé au niveau de la trachée parce qu’il avait une trachée molle… C’est quelque chose qu’on n’avait pas vu à la naissance. »
Mais Haanui a également des soucis de croissance. « Autre chose, qui a été découverte à l’hôpital Robert Debré : on s’est aperçu que ses os n’ont pas grandi normalement. Il va devoir porter un corset jusqu’à l’âge de 16 ans avec une visite tous les 6 mois sur la métropole. Sans compter que là, rien que pour la trachéotomie et la greffe du cartilage, cela prendra 6 mois sur la métropole », explique la grand-mère de Haanui.
Malgré une consultation chez un spécialiste, et même un test génétique, ces problèmes n’ont pas pu être découverts avant.
Loin, le père et les grands-parents se sentent impuissants. « On a un manque de moyens aussi. Je suis la seule à travailler dans la famille », explique Stéphanie. « Mon mari a perdu son travail en 2004. J’ai une fille qui est encore scolarisée. Je n’ai pas d’autres revenus. Je ne peux pas m’endetter… Je ne peux pas subvenir aux besoins pour payer le billet. Le billet est une chose, pour mon beau-fils, mais il y a le reste, la nourriture, le logement, le quotidien aussi. Six mois ce n’est pas facile, surtout sur Paris. »
Et la présence du père au côté de sa femme devient vitale : « Là c’est nécessaire parce qu’elle n’arrive plus », confie la grand-mère. « Elle aura besoin de quelqu’un quand ils sortiront de l’hôpital. Haanui a toujours sa trachéotomie ».
La Caisse de prévoyance sociale (CPS) a pris en charge le départ de la mère et de son enfant. Ils recoivent également, sur place, des coupons repas. Mais Stéphanie ne comprend pas pourquoi son gendre n’a pas pu partir avec sa famille. « Ils ont pris en charge la mère et le petit. Pour le père, c’est vrai que c’est annexe. Mais il ne faut pas oublier que le père a été greffé du rein il y a dix ans. Est-ce que la CPS n’aurait pas pu faire le nécessaire pour le faire partir ? Il doit faire une visite à Paris également. Il a rencontré son médecin, une spécialiste. On lui a donné les coordonnées à Paris mais le billet est à ses frais. Je ne comprends pas… », soupire-t-elle.
La famille lance donc un appel. « Même 1000 Fcfp » peuvent aider. Et une fois en métropole, Haanui et sa famille auront également besoin d’un logement. « C’est une condition sine qua non à la sortie du petit », déclare Stéphanie.
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