« Elle est vraiment gentille, dit Denise, la cliente, au sujet d’Andréa. Si au moins toutes les personnes qui travaillent dans des entreprises comme ça étaient accueillantes comme elle, tous nos soucis vont disparaître… »
Car c’est aussi cela le travail d’Andréa : rassurer et surtout proposer de l’aide aux nombreux clients de la banque, notamment ceux qui ont du mal avec les nouvelles technologies. Un service qui démarre d’emblée dans la bonne humeur.
« J’arrive le matin, je dis bonjour tout le monde, ‘ia ora na, lance Andréa, toute joyeuse. On est une famille, on travaille en équipe et c’est ça notre qualité, cet esprit d’entraide, de solidarité exceptionnelle. »
Mais « je ne cache pas que ça me manque, ce contact avec la clientèle, souffle-t-il. Mais Tahiti c’est petit, quand je vais à Carrefour, je rencontre trois ou quatre clients entre les rayons, il y en a même qui continuent à prendre rendez-vous entre deux rayons parce qu’ils ne savent pas que je suis à la retraite », sourit-il.
La retraite est une réalité à laquelle Andréa est aussi confrontée. Il lui reste un peu moins d’un mois pour décider si elle continue d’exercer ou si elle cède sa place à un nouveau collaborateur. Un choix difficile pour elle, même après 36 ans de métier.
« J’en dors pas la nuit, confie-t-elle. Ce n’est pas évident parce que je suis passionnée par ce que je fais et je me sens utile. »
Quant à Stéphane, il semble y avoir pris goût. « Ce n’est pas si mal de ne pas toujours planifier les choses, concède-t-il. Quand on est banquier, à telle heure on doit exécuter telle tâche avant telle heure et aujourd’hui, je ne planifie plus rien ! »
La réforme de la CPS, c’est aussi ce qui a poussé Stéphane à la retraite. Mais quelle que soit la décision d’Andréa, la banque au fruit de l’arbre à pain devra tout de même anticiper le départ d’une de ses plus anciennes collaboratrices et trouver une personne aussi dévouée pour venir en aide aux personnes âgées.