Annoncée en conseil des ministres fin novembre, la revalorisation de 5000 francs des allocations familiales et du minimum vieillesse est aujourd’hui effective. Une mesure » saluée par les familles« , comme le souligne Heirani Panai, chef de service des prestations aux familles. Pour rappel, la revalorisation fait passer les prestations sociales de 7000 à 12 000 Fcfp pour les salariés et pour le RNS, selon leur quotient familial, et le RSPF de 10 000 à 15 000 Fcfp d’allocations par enfant et par mois.
Une réévaluation bienvenue pour les familles polynésiennes. Cette aide financière n’avait pas été recalculée depuis 18 ans : « Les dernières revalorisations pour le régime des salariés et des non-salariés datent du 1er janvier 2004« , affirme Mme Panai.
Sur le principe, Thierry Mosser, chef d’entreprise et administrateur de la CPS, estime qu’une revalorisation des allocations était normale compte tenu de l’inflation. C’est plutôt son montant, décidé « sans concertation » avec le gouvernement, qui a fait réagir : la réévaluation représente selon ses calculs « environ 3 milliards et demi de Fcfp supplémentaires sur l’ensemble de la PSG pour les prestations familiales« . Un financement d’autant plus compliqué que les comptes de l’assurance maladie et de la retraite ne sont pas bons.
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Il aura fallu que les membres du Conseil d’Administration budgétaire trouvent une solution de financement en 2023, sans que cela ne lève les doutes à long terme : « Il faudra se poser des questions sur l’avenir du système à partir de 2024« , souffle M. Mosser.
Une harmonisation des prestations dans l’ensemble des régimes
Par ailleurs, si pour les ressortissants du RNS et du RSPF des conditions d’attributions sont imposées, a contrario, aucune condition de revenu n’est imposée aux 43 000 salariés que compte la Polynésie. Un écart de traitement qui pose question du côté des patrons.
Le CA a donc émis le vœu que les prestations familiales soient harmonisées dans l’ensemble des régimes, « et notamment sous conditions de ressources« , dans un souci d’équité, assure M. Mosser. Un vœu qui pourrait donc modifier les conditions d’attributions pour les ressortissants du RGS.
Si le Ministère de l’Économie et des Finances ne l’a pas officiellement confirmé, les comités stratégiques créés par le CA devraient ainsi soumettre au Pays des recommandations allant dans ce sens, courant avril 2023.