Allo Qui Sait Quoi « désactivé », une page se tourne

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Allo Qui Sait Quoi, c'est terminé, du moins pour l'instant. Le groupe qui réunissait plus de 155 000 abonnés, a été "désactivé" par le réseau social jeudi dans la matinée. Malgré la vigilance des administrateurs, des posts et commentaires ne répondant pas aux standards de communauté auraient pénalisé le groupe.

Publié le 09/06/2023 à 16:34 - Mise à jour le 09/06/2023 à 16:55

Allo Qui Sait Quoi, c'est terminé, du moins pour l'instant. Le groupe qui réunissait plus de 155 000 abonnés, a été "désactivé" par le réseau social jeudi dans la matinée. Malgré la vigilance des administrateurs, des posts et commentaires ne répondant pas aux standards de communauté auraient pénalisé le groupe.

AQSQ était devenu un incontournable de la Toile polynésienne. Où trouver tel produit, tel magasin, tel professionnel de santé, comment se rendre à tel endroit… Quiconque se posait une question allait chercher sa réponse dans le groupe créé en décembre 2014 par Rarahu Cheong et son frère. AQSQ a même permis à des personnes de retrouver d’anciens amis, voire des membres de leur famille, ou encore de connaitre l’origine du prénom de leur futur enfant… « À l’origine, c’était l’idée de mon frère. C’était pour aider d’abord nos amis, raconte la jeune femme que nous avons contactée. On ne savait pas où poser nos questions (…) On ne savait pas que ça allait prendre autant d’ampleur ». Une ampleur considérable. Au point que les créateurs ont reçu des offres d’achat de leur groupe…

Rarahu, co-créatrice du groupe Allo Qui Sait Quoi. Crédit : Rarahu Cheong

Au départ, Rarahu et son frère gèrent d’abord le groupe seuls, puis font appel à des modérateurs et rédigent même un règlement intérieur. À la suite de désaccords, ils se séparent des modérateurs et décident de continuer l’aventure tous les deux. Une aventure qui vient donc de prendre fin.

Rarahu explique avoir reçu quelques avertissements de Facebook, liés à d’anciennes publications. « On a toujours fait en sorte que les publications respectent les standards. On les lit une par une… Mais on nous a pénalisé sur des publications anciennes, qui datent de 2015, 2016, 2017 parce qu’il y a eu des termes comme « pistolet ». Par exemple, un parent va demander où trouver un pistolet à eau, et Facebook va retenir le terme pistolet. » Le réseau social aurait également bloqué certains posts automatiquement, avant validation des administrateurs.

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Sur Facebook comme sur d’autres plateformes, les règles sont strictes, mais la modération peut rapidement devenir compliquée. Des commentaires déplacés sur des posts datant de plusieurs années peuvent passer inaperçus au milieu de centaine d’autres, et pénaliser les administrateurs. « Depuis deux ans et même un peu avant, je demandais aux membres de signaler les écarts pour nous aider à gérer au mieux. »

Rarahu et son frère ont demandé une réexamination de la décision. Mais la récupération du groupe semble compliquée. « On n’est pas sûrs que cela aboutisse. (…) Ils proposent un recours, mais c’est devant les tribunaux… (…) Ce qui est désolant, c’est qu’on perd les données que les Polynésiens ont mis sur le groupe. »

Si les administrateurs n’arrivent pas à récupérer le groupe d’origine, Allo Qui Sait Quoi pourrait revenir sous une autre forme. « Depuis l’arrêt, mon téléphone n’arrête pas de sonner. On a énormément de demandes d’inconnus pour revenir. Des échanges, des témoignages, de personnes que le groupe a aidé (…) On pourrait peut-être revenir sous une version améliorée. Je ne sais pas encore si on aura la force. Ça va être long de revenir à tout ça et il faut voir si on est prêts à se réinvestir. C’était quand même huit ans de travail.« 

En attendant, même si elles ne sont pas aussi importantes, d’autres communautés Allo Qui Sait Quoi sont toujours disponibles sur le réseau social.

Facebook propose des conseils pour administrer les groupes. Une page d’aide est disponible ici.

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