Allègement du confinement : les précisions du haut-commissaire

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Les Polynésiens sont confinés depuis cinq semaines, ce qui a pu déclencher quelques frustrations. Le haut-commissaire Dominique Sorain rappelle que nous sommes dans un allègement du confinement, et non déconfinés, et que les mesures barrières doivent être rigoureusement maintenues. Interview :

Publié le 01/05/2020 à 11:22 - Mise à jour le 01/05/2020 à 11:22

Les Polynésiens sont confinés depuis cinq semaines, ce qui a pu déclencher quelques frustrations. Le haut-commissaire Dominique Sorain rappelle que nous sommes dans un allègement du confinement, et non déconfinés, et que les mesures barrières doivent être rigoureusement maintenues. Interview :

Est-ce que vous craignez que la libération des frustrations de la population déclenche des mouvements de panique et de grands rassemblements qui pourraient être fatals à l’évolution de l’épidémie ?
« De panique non, mais c’est vrai que tout le monde est confiné depuis 5 semaines. C’est humain de penser qu’on veut fêter la fin, or on n’est pas déconfinés, c’est un allègement des mesures de confinement. Et je voudrais en profiter pour passer à nouveau des conseils forts, c’est-à-dire qu’il faut toujours avoir des gestes barrières, c’est important. Porter le masque est une recommandation forte, se laver les mains, se tenir à distance de ses interlocuteurs et ça il faut le faire en permanence. Il y aura peut-être des tentations d’aller dehors, d’aller sur la plage, mais il faut préserver cette distanciation. »

Donc on peut aller à la plage, mais sans entrer en contact avec les autres, c’est ça ?
« Voilà, c’est ça. On ne va pas faire un barbecue à la plage, pour être plus précis. On a encore besoin de ces gestes barrières pour se sécuriser tous. Il faut attendre encore, en espérant qu’on reviendra vers une vie, non pas complètement comme avant, mais en allégeant encore les dispositifs. Mais pour l’instant, il faut garder cette rigueur. »

Pourquoi avoir autorisé le retour des week-ends à Moorea ? Est-ce pour le tourisme ? Parce que ça va quand même faire beaucoup de brassage de population…
« Entre Moorea et Tahiti, c’est une même zone de vie. Depuis le début, dans les mesures que nous avons prises, on a considéré la zone Tahiti-Moorea. Les autorisations de déplacement se sont faites dans ce sens. Donc la vie va revenir, mais là aussi, même si on va à Moorea, il faut garder les mêmes consignes en matière de sécurité, de préservation des distances, des gestes barrières. On a l’impression de rabâcher à chaque fois, mais c’est nécessaire, c’est pour la protection de tous. C’est pour la santé de tous que nous le faisons. »

L’A400M s’est posé aux Marquises, mais ce n’était que pour une mission de reconnaissance. Des missions opérationnelles sont-elles prévues ?
« Des missions sont prévues. L’A400M est venu pour la Polynésie, pour la Nouvelle-Calédonie aussi. Il aura l’occasion de faire un vol vers la Nouvelle-Calédonie. L’A400M va aussi apporter du fret de première nécessité vers les Australes pour du ravitaillement, mais l’A400M est venu principalement pour le cas où il aurait été nécessaire de faire des évacuations sanitaires -nous ne sommes pas tellement dans ce cas aujourd’hui- ou pour transporter du fret médical. Mais il va aussi transporter des produits de première nécessité. C’est exceptionnel, je tiens à le dire. L’A400M n’est pas là pour se substituer aux transporteurs privés, que ce soit des transporteurs aériens ou maritimes. Ça ne peut être qu’exceptionnel et à la demande des maires. »

Que va ramener le prochain vol de continuité territoriale ?
« Ce vol va rapporter, comme les deux vols précédents, principalement des médicaments, parce que nous avons toujours besoin de ce flux de médicaments pour assurer la santé, la sécurité des habitants de la Polynésie française. Mais nous allons prendre aussi quelques passagers. Des personnes qui avaient été évasanées sur la métropole et qui vont revenir. (…) Pour les prochains vols de continuité territoriale, avec le Pays nous allons définir les principes d’accueil d’un tout petit peu plus de passagers, mais nous sommes limités à cause du fret. Nous allons prendre quelques passagers en plus dans les prochains vols, mais il faut que cela se fasse en fonction de critères extrêmement précis que je verrai avec le Pays pour définir qui doit rentrer. On sait qu’il y a des attentes à Paris de résidents polynésiens, des étudiants également. »

Il y a d’autres personnes que l’on attend en Polynésie, ce sont les fonctionnaires d’Etat. Il y a 1500 fonctionnaires d’Etat et leurs familles qui doivent arriver en Polynésie dans les trois mois qui viennent. Est-ce que c’est vraiment possible, et pourquoi ne pas prolonger les contrats de ceux qui sont déjà ici ?
« Parce que ce n’est pas toujours possible… Ces personnes viennent pour servir le pays. Ce sont des militaires, des gendarmes qui concourent à notre sécurité, ce sont des enseignants. Nous en avons besoin. Il y a des cas où les mouvements doivent se faire parce que c’est toute une chaîne de mouvements aussi qui est en cause. Mais là aussi, il faut que ces mouvements se fassent dans la plus grande sécurité. Si on fait revenir des résidents polynésiens de métropole, c’est les mêmes règles qui vont s’appliquer à ceux qui vont venir travailler au fenua. Donc on va s’assurer de ce respect des règles. On a un peu de temps, parce que ça ne va pas se faire tout de suite, mais ça va arriver rapidement. Mais toujours dans la plus grande sécurité, j’insiste bien sur ce point. Il faut rassurer nos concitoyens. Il y a toutes les mesures qui ont été prises localement qui nous ont permis de contenir le virus, et notamment l’arrêt de la circulation inter-îles. Et de la même façon nous continuerons à respecter ces règles de précaution pour ceux qui viennent de l’extérieur. »

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