Air Tahiti : pas de grève mais les doutes persistent

Publié le

Publié le 12/10/2015 à 13:31 - Mise à jour le 12/10/2015 à 13:31

Une rencontre a eu lieu lundi soir entre les représentants du syndicat SpenCat et la direction d’Air Tahiti. Une partie du personnel menaçait de se mettre en grève.  En cause ? Une inquiétude concernant la reprise des rotations vers l’atoll de Moruroa. « Dès le départ, nous avons affirmé que nous concernant, il n’y avait aucun risque et que nous n’exposions pas le personnel d’Air Tahiti en les faisant se déplacer à Moruroa. Ces points ont été réaffirmés hier (lundi, NDLR) », déclare Manate Vivish, directeur général d’Air Tahiti, au micro de Tahiti Nui Télévision. « Je pense que la raison a repris le dessus et nous avons pu discuter dans un cadre posé de ces sujets. Nous avons convenu avec les équipages qu’ils subiraient un check up médical qui est de toute façon déjà prévu (…) et que ce check-up servirait finalement de visite avant déplacement sur le site, et de point de référence au médecin du travail qui les suit comme le médecin du travail suit tous les personnels d’Air Tahiti », ajoute-t-il.

Le syndicat SpenCat se dit également satisfait de l’accord concernant un bilan médical avant départ. Mais pour ceux qui craignent une contamination, cela ne change rien. « Nous aurions préféré obtenir également de notre direction, le fait qu’ils se portent garants en leur nom personnel qu’il n’y avait aucun risque. Nous leur avons présenté un document à signer. Ils ne l’ont pas signé. Ce document stipulait qu’en tant que dirigeants, ils se portaient garants en leur nom personnel que les vols d’Air Tahiti sur Moruroa n’exposent ni les équipages, ni les passagers, ni nos familles et agents, pour le présent et l’avenir, à un risque géologique, sanitaire ou de pathologie radio induite », regrette Vaea Tuataa, secrétaire générale adjointe du syndicat SpenCat.

La direction a également refusé la programmation de vol sur la base du volontariat. Pour l’instant, le syndicat ne compte pas faire grève ni poursuivre aucune action en justice. Le SpenCat va consulter un avocat. Le syndicat pourrait mettre en avant la possibilité pour certains employés d’avoir recours au « principe de précaution » afin de refuser de participer à des vols vers Moruroa.  

Dans tous les cas, beaucoup pourraient trouver le moyen d’éviter d’aller sur l’atoll théâtre des essais nucléaires. « Dans la vie de tous les jours et dans le cadre de la gestion de nos plannings, nous avons des personnels qui échangent les vols, les jours de travail, pour convenance personnelle ou autre. Donc les gens continueront de vivre conformément à ces principes bien établis au sein de la compagnie », remarque Manate Vivish. 

Rédaction Web (Interviews : Thomas Chabrol / Tauhiti Tauniua Mu San)

Vous pouvez encore répondre à notre question de la semaine en cliquant ICI 

Manate Vivish, directeur général d’Air Tahiti

Vaea Tuataa, secrétaire générale adjointe du syndicat Spencat

Dernières news