A Ti’a i mua veut une stèle pour les travailleurs polynésiens

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Jean-Marie Yan Tu, le secrétaire général du syndicat A Ti'a i Mua, était notre invité en plateau. Comme chaque année depuis 7 ans, son syndicat a commémoré mercredi la journée internationale des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail. Ils étaient au Monument aux morts, avenue Pouvana’a a O’opa avec la confédération syndicale Otahi. Cette année encore, A Ti’a i mua a demandé qu’une stèle soit érigée sur cette même place spécialement pour les travailleurs polynésiens.

Publié le 29/04/2021 à 11:55 - Mise à jour le 29/04/2021 à 11:55

Jean-Marie Yan Tu, le secrétaire général du syndicat A Ti'a i Mua, était notre invité en plateau. Comme chaque année depuis 7 ans, son syndicat a commémoré mercredi la journée internationale des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail. Ils étaient au Monument aux morts, avenue Pouvana’a a O’opa avec la confédération syndicale Otahi. Cette année encore, A Ti’a i mua a demandé qu’une stèle soit érigée sur cette même place spécialement pour les travailleurs polynésiens.

Vous êtes le seul syndicat, accompagné spécialement cette année par Otahi, qui chaque dépose une gerbe au Monument aux Morts à l’occasion de la journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs blessés ou décédés sur leur lieu de travail. C’est un devoir pour vous de ne pas les oublier ?
« Oui, ça fait 7 ans maintenant que nous faisons ça à la demande de notre partenaire de métropole, la CFDT, et de la CSI, qui est le plus grand syndicat mondial. Cette journée-là n’appartient pas à A Ti’a i mua, je l’ai toujours dit. On invite les organisations syndicales à venir, mais ils ont peut-être des empêchements. Et on invite même le ministre du Travail, mais ils ne sont pas venus, c’est pas grave. »

Qu’en est-il de cette demande d’ériger une stèle pour ces personnes ?
« Il y a des associations qui ont une stèle et pourquoi pas les travailleurs blessés et morts sur leur lieu de travail. Parce que chaque année, on va sur la stèle des militaires. Alors nous souhaiterions avoir une stèle à nous pour les travailleurs. »

Et vous n’avez pas encore reçu de réponse ?
« Ben non, peut-être cette année. On verra bien le 1er mai. »

L’année dernière, plus de 1 700 accidents du travail ont été recensés, contre plus de 2 000 l’année d’avant. Quels sont les secteurs les plus touchés ?
« J’ai appris que c’est le secteur du commerce. Et c’est vrai que dans ce secteur-là, il faut du matériel adéquat et il y a des petits commerces qui n’ont pas le matériel pour ça. Et il se pourrait que ce personnel-là porte des charges lourdes. »

Au niveau de la CPS, ces dépenses représentaient l’année dernière déjà 2 milliards de Fcfp. Est-ce qu’il y a des solutions pour limiter ces coûts ?
« Vous savez, il y a des formations. Toutes les années, les entreprises cotisent au fonds paritaire de la formation, mais n’emmènent pas leurs salariés en formation, parce qu’il n’y a pas assez de personnel pour remplacer ces agents qui vont en formation. Mais il faudrait aussi que l’inspection du travail, qui manque de moyens, qui manque de personnel, il faudrait qu’ils fassent un peu plus que d’habitude. »

Ça ne vous choque pas ces 2 milliards ?
« Si, c’est énorme. Pour l’accident de travail, c’est énorme. Ce qui veut dire qu’on a des choses à faire, aussi bien syndicales que gouvernementales, et les employeurs aussi. »

Vous venez d’être nommé membre du Cese à Paris. Plusieurs candidats ont postulé. Qu’est-ce qui a joué en votre faveur ?
« Tous les candidats avaient des soutiens en métropole. Moi j’avais un soutien de taille, qui est la CFDT, qui est le premier syndicat de métropole. »

Vous allez représenter les pays du Pacifique. Est-ce qu’il y a déjà des dossiers que vous souhaitez faire passer ?
« Alors j’ai deux dossiers. Il y a le dossier de Moruroa, la dépollution en profondeur de Moruroa. Et le deuxième dossier, c’est la montée des eaux dans nos îles et peut-être ailleurs. Je ne sais pas comment ça se passe. Arrivé là-bas, je verrai comment on va faire. »

À l’occasion du 1er mai, fête du travail, des rencontres sont organisées entre les syndicats et le gouvernement. La rencontre est-elle maintenue pour ce week-end ? Et si oui, quels sont les sujets que vous allez aborder ?
« En 2018, nous avions plusieurs revendications à soumettre au gouvernement, dont certaines ont été acceptées. Et cette année, c’est la suite de nos résolutions 2018. Je prends un exemple, c’est surtout au niveau des conventions collectives du commerce, de l’hôtellerie, etc. il faut tout revoir parce que c’est obsolète. Ça et au niveau des salaires, comme d’habitude, et revoir le code du travail. »

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