Tous ces Polynésiens partagent le goût du service, de l’excellence et de l’exigence. Ils ont quitté le fenua, il y a parfois de longues années, dans le but de s’accomplir professionnellement à Paris. Et ils y sont parvenus en gravissant rapidement les échelons grâce à leur travail et leur détermination. Comme Bruno Teikiteetini, passionné par les métiers de l’hôtellerie depuis l’enfance.
« Petit, je suivais mon père qui aimait bien cuisiner. Il cuisinait pour un grand nombre de personnes, à la paroisse, ou lors de soirées. Cela m’a donné envie de voir un côté plus approfondi de la cuisine. Le CAP me permettait de voir les deux côtés du métier, c’est-à-dire le service et la cuisine », explique celui qui est aujourd’hui responsable des relations clients au sein du groupe Accor
L’hôtellerie est un métier exigeant et complexe, qui demande des sacrifices. Pour Otime Tauira, directrice marketing et communication chez « Polynesia Consulting », savoir être à l’écoute de l’autre est l’une des qualités essentielles pour embrasser cette carrière.
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« Il faut être polyvalent, que ce soit pour le marketing, la compatibilité ou le management. Il faut aussi être très intéressé et passionné parce que, sinon, c’est un peu compliqué. Il est aussi nécessaire d’avoir la valeur de l’humain, avoir beaucoup d’empathie pour essayer de comprendre les situations de tout le monde », souligne la jeune femme.
Ces jeunes Polynésiens ont tous de grandes ambitions. Vaimanu Rey en est un symbole. Travailleur et obstiné, il a été distingué par son établissement, le luxueux hôtel « Cheval Blanc » à Paris. « Le prix qui m’a été décerné par le Comité de direction, c’est le ‘meilleur ambassadeur de l’année’. C’est une grande fierté. Cela montre qu’un Polynésien, à l’étranger, peut faire ses preuves et arriver à un parcours comme celui-là », témoigne-t-il.
Karl Teriipaia, originaire de Bora Bora, est, lui, titulaire d’un BAC Pro ‘Construction et aménagement du bâtiment’. Mais il a préféré faire carrière dans l’hôtellerie à Paris.
« Le conseil que je peux donner aux talents polynésiens, c’est de partir à l’étranger, se former, se forger. En Polynésie, il y a beaucoup de talents. Les personnes que je connais ont gravi des échelons et, maintenant, elles ont des places assez élevées », indique l’homme, devenu directeur technique adjoint du « Mandarin Oriental ».
Malgré leur parcours sans faute et l’amour de leurs métiers, tous envisagent pourtant de revenir un jour au fenua, comme ils l’ont confié à Moetai Brotherson qui les a rencontrés.
« C’est une belle inspiration », a salué le président du Pays, « ce sont des jeunes qui viennent de Tahaa, de Bora Bora, de Tahiti. Ils ont fait leurs formations initiales en Polynésie. Ils ont ensuite un peu bourlingué dans les hôtels de la place et se sont lancés dans le grand bain ».
Au « Mandarin Oriental », où s’est déroulée cette rencontre, il y avait d’ailleurs une touche de Polynésie. De la nacre de Tahiti a en effet été subtilement intégrée au décor du luxueux établissement.