À Papara, Vehia et Maui vivent de leur passion, la pêche sous-marine

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Après un mois d’arrêt dû au covid-19, certains continuent de vivre de leur passion malgré tout. Vehia, 20 ans, et Maui, 27 ans, sont deux jeunes pêcheurs sous-marins professionnels de Papara. Ils nous dévoilent leur quotidien.

Publié le 03/05/2020 à 15:04 - Mise à jour le 04/05/2020 à 9:08

Après un mois d’arrêt dû au covid-19, certains continuent de vivre de leur passion malgré tout. Vehia, 20 ans, et Maui, 27 ans, sont deux jeunes pêcheurs sous-marins professionnels de Papara. Ils nous dévoilent leur quotidien.

Depuis quatre ans, Vehia se rend chez Maui à Papara dès 5 heures du matin. Avant chaque sortie de pêche, le matériel est rassemblé et vérifié. Landry, le père de Maui, leur rappelle quelques conseils de sécurité : « Faites attention les jeunes, comme d’habitude, la sécurité, ne prenez pas de risques. Revenez en entier. Allez, bonne pêche ! » 

Vehia et Maui prennent la direction de la pointe Tehoro à Mataiea. Arthur les accompagne pour s’occuper du bateau.

Vehia et Maui sont de jeunes pêcheurs professionnels, sociétaires du club de Tefana. Ils en ont fait leur métier et, pour eux, la pêche sous-marine n’est pas une activité à prendre à la légère.

« Toute la journée on pêche à deux, on ne se quitte pratiquement pas des yeux, confie Maui. C’est le plus important, celui qui plonge, il ne faut pas le quitter des yeux, il peut lui arriver n’importe quoi. »

« Très récemment lors d’une pêche de nuit, sur fond de 25-30 mètres, quand je suis remonté je me suis pris le bateau sur la tête, du coup j’ai eu 2-3 secondes d’inattention, raconte Vehia. Heureusement que Maui était là pour me tirer hors de l’eau. Il m’a tenu à la surface, du coup j’ai pu bien reprendre. S’il n’avait pas été là, je pense qu’il y a de forte chance que je ne sois plus là aujourd’hui. »

La stratégie de Vehia et de Maui est de pêcher des rougets le matin et le gros poisson en fin de journée. Ils pratiquent ce qu’on appelle la pêche sélective. Ce sont eux qui choisissent le poisson.

Le jour de notre rencontre, Vehia et Maui ont réalisé une bonne performance avec près de 40 kilos de poissons pêchés. Ils ramèneront notamment des espèces de nasons, difficiles à attraper, pêchés entre 27 et 32 mètres de profondeur.

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Au retour chez Maui, le poisson est minutieusement pesé. Le prix de vente est fixé selon le poids et le type de poisson. 2 000 francs le kilo en dessous de 3,5 kg. 1 500 francs le kilo, au-delà.

« Le moins fond qu’on a dû plonger pour voir un ume herepoti ou un kuripo, c’était 27 mètres, le plus fond c’était 32 mètres, et il fallait attendre le poisson au fond, explique Vehia. Donc il y a beaucoup de gens qui disent que c’est cher le poisson, mais ils ne se rendent pas compte de ce qu’il faut faire pour aller le chercher. C’est plus comme avant. Avant tu mettais ton masque-tuba et tes palmes, tu allais juste là dans le lagon et il y avait beaucoup de poisson, maintenant c’est plus pareil. Ça se mérite, ça se mérite vraiment. »

Après chaque sortie de pêche, Vehia et Maui arrivent à écouler leurs poissons. Ils disent même ne pas pouvoir satisfaire toute la demande. En effet, les deux pêcheurs sous-marins ne sortent pas en mer tous les jours, car la chasse sous-marine est une activité éprouvante physiquement.

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