À Paea, le chanvre s’invite à la semaine du ra’au Tahiti

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Reconnu pour ses vertus thérapeutiques, le cannabis reste illégal sous toutes ses formes au fenua. Malgré cette interdiction, de nombreuses personnes ont recours à son usage médicinal. Ils sont également de plus en plus nombreux à enfreindre la loi pour proposer des produits à base de cannabis ou plutôt de chanvre.

Publié le 04/08/2022 à 16:28 - Mise à jour le 04/08/2022 à 16:40

Reconnu pour ses vertus thérapeutiques, le cannabis reste illégal sous toutes ses formes au fenua. Malgré cette interdiction, de nombreuses personnes ont recours à son usage médicinal. Ils sont également de plus en plus nombreux à enfreindre la loi pour proposer des produits à base de cannabis ou plutôt de chanvre.

La semaine du ra’au Tahiti attire du monde à Paea. Et parmi les plantes médicinales vantées, on retrouve le chanvre. Edouard Legeay commercialise des compléments alimentaires et des cosmétiques à base de chanvre depuis trois ans. Il milite pour la légalisation de ces usages. Malgré l’illégalité de ses produits, il ne se cache plus. Au fil des années, la demande n’a cessé de grandir. « Mes clients sont de plus en plus nombreux et il y a beaucoup de demandes parce que les gens recherchent quelque chose de plus naturel qui n’a pas d’effets secondaires et qui permet de soulager des dizaines, voire des centaines de symptômes. Là, on est à la semaine du ra’au Tahiti, apparemment il y a un texte de loi qui est en train d’être écrit pour encadrer l’usage du ra’au Tahiti, eh bien le chanvre qui est une plante sans effets secondaires peut très bien s’intégrer dans cette législation ».

Du côté des visiteurs, nombreux profitent de l’occasion pour s’informer. Certains utilisent déjà ces produits. « Ça a beaucoup marché pour moi quand j’avais quelques blessures au dos. Il faut que ça soit légal, parce qu’il y a beaucoup de gens qui prennent ces médicaments en cachette, maintenant c’est le moment » admet Mike. « J’en ai a la maison, j’utilise du monoi, ça aussi et puis du baume de monoi. En cas de douleurs, c’est bien » confie Agnès.

« Ça se fait de plus en plus. Le problème, c’est que ça m’interpelle au niveau de la règlementation, parce que la règlementation tarde à évoluer et que les gens n’attendent plus » indique de son côté Philippe Cathelain, président du syndicat polynésien du chanvre.

« En tous les cas, on ne peut plus occulter aujourd’hui la nécessité de recourir à des principes actifs qui relèvent de ces produits. On va parler de l’opium, aujourd’hui sa traduction au niveau thérapeutique c’est le valium. C’est comme ça qu’il faut voir les choses, il ne faut pas uniquement rester et camper sur cette image que le cannabis nous a donné dans sa forme d’usage récréatif » déclare Antony Géros, maire de Paea.

Malgré cet engouement, le cannabis reste illégal sous toutes ses formes et sa présence à cet événement organisé par la commune et le Pays interroge.

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