8 mois seul sur un atoll : Matthieu Juncker raconte son pari fou

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Si vous deviez partir seul, sur une île déserte, qu’emporteriez-vous ? Cette question, que nous nous sommes tous posés un jour, Matthieu Juncker, biologiste, l’a mise en pratique. Ce scientifique calédonien, qui se décrit aussi comme « explorateur naturaliste », a passé 240 jours, seul, sur un atoll des Tuamotu. Une expérience destinée à dresser l’état des lieux d’un environnement vulnérable, notamment face à la montée des eaux. De retour à Tahiti, il revient sur son périple pour TNTV.

Publié le 26/02/2025 à 9:37 - Mise à jour le 12/03/2025 à 5:32

Si vous deviez partir seul, sur une île déserte, qu’emporteriez-vous ? Cette question, que nous nous sommes tous posés un jour, Matthieu Juncker, biologiste, l’a mise en pratique. Ce scientifique calédonien, qui se décrit aussi comme « explorateur naturaliste », a passé 240 jours, seul, sur un atoll des Tuamotu. Une expérience destinée à dresser l’état des lieux d’un environnement vulnérable, notamment face à la montée des eaux. De retour à Tahiti, il revient sur son périple pour TNTV.

Seul pour une retraite de 240 jours. Matthieu Juncker préparait cette aventure humaine et scientifique depuis près de 2 ans. Le scientifique s’est installé sur l’un des atolls inhabités des Tuamotu. Une île dont il tait le nom pour préserver sa quiétude.

Il y a monté un fare surélevé et a exploré une quarantaine d’atolls voisins à l’aide d’un kayak à pagaie, voile, et pédalier. 8 mois plus tard, les cheveux mi-longs, et 12 kilos en moins, il a fait son retour à la civilisation.

« J’avais du matériel comme un dessalinisateur. Donc avec l’eau du lagon, je pouvais faire de l’eau douce. J’avais aussi une bâche de récupération des eaux de pluie, du matériel pour pêcher, bien sûr, et j’ai appris auprès de Paumotu quels poissons je pouvais manger, car cela dépend des atolls », témoigne le biologiste pour qui « la survie n’était pas une fin en soi ».

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« Je n’étais pas intéressé par un trip survivaliste. Ce qui m’intéressait, c’était d’observer sur un temps infini cette faune sauvage extraordinaire. La décrire, la filmer et la photographier pour partager ce caractère exceptionnel », ajoute-t-il.

Privé d’internet, le scientifique ne disposait que d’une connexion satellite en cas d’urgence, et a pu avoir quelques échanges furtifs avec sa famille par SMS et courriers.

Au fil des semaines, Matthieu Juncker a collecté des centaines de données pour alimenter une série d’études scientifiques.

« Cet oiseau qu’on appelle le ‘Chevalier des Tuamotu’ est une espèce endémique, protégée par le code de l’environnement de la Polynésie française, et elle est vraiment en déclin. Les effectifs ont été divisés par 2 ou par 3 en 20 ans. Donc, on s’aperçoit que si l’on ne prend pas des mesures de gestion qui visent à conserver l’espèce, et plus largement l’espace sur lequel elle vit, on risque de la voir disparaitre. Cette espèce était présente sur 17 atolls il y a 30 ans. Aujourd’hui, on la trouve sur environ 5 atolls, dont 3 ont une population significative », constate le biologiste.


« Ki Mua ki Te kopape, à contrecourant », fera l’objet d’un film. Et peut-être même d’un ouvrage. Des supports pour inciter encore davantage la communauté à s’engager pour que ce patrimoine puisse être préservé.

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