37,2 milliards : l’épargne « inquiétante » des ménages

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Avec plus de 37 milliards de Fcfp d'épargne cumulée depuis mars 2020, les ménages adoptent un comportement attentiste face à la crise selon l'IEOM. Une précaution louable, mais qui n'est pas favorable à la croissance économique du fenua.

Publié le 02/09/2021 à 17:34 - Mise à jour le 03/09/2021 à 17:49

Avec plus de 37 milliards de Fcfp d'épargne cumulée depuis mars 2020, les ménages adoptent un comportement attentiste face à la crise selon l'IEOM. Une précaution louable, mais qui n'est pas favorable à la croissance économique du fenua.

Le premier confinement avait déjà restreint la consommation des ménages, confrontés à la fermeture de nombreux commerces, restaurants ou infrastructures de loisirs. Si au premier semestre 2021 des restrictions sanitaires sont toujours d’actualité, leur assouplissement progressif portée par une éclaircie sanitaire, a favorisé « un regain de dépenses de la part des ménages dès le deuxième trimestre » note l’IEOM dans son dernier bulletin sur la situation financière des ménages et des entreprises. Les paiements par carte auprès des commerçants affichent des dépenses trois à quatre fois plus importantes en avril 2021, que l’année précédente à la même période. Mais si les Polynésiens ont fait chauffer leur carte bleue en 2021, « ils conservent une certaine capacité d’épargne » constate l’institut.

Les économies « forcées » de 2020 se consolident donc en 2021. « Fortement excédentaire », le flux d’épargne nette (dépôts-crédits) des ménages atteint 12,7 milliards de Fcfp, indique l’ISPF. Au total, les familles ont accumulé 14,7 milliards de Fcfp de dépôts bancaires sur 6 mois. C’est moins qu’au premier semestre 2020 (+17,6 milliards), mais plus qu’au premier semestre 2019 (+11,3 milliards). « En cumul depuis mars 2020, le flux d’épargne nette des ménages atteint ainsi 37,2 milliards » relève l’institut. Un chiffre que le directeur de l’IEOM, Fabrice Dufresne qualifie « d’inquiétant ». « C’est autant d’argent en moins dans l’économie, c’est un comportement de précaution et d’attentisme qui s’inscrit dans la durée et qui n’est pas favorable à la croissance ».  

Du côté de l’activité des entreprises, le flux d’endettement net (crédits-dépôts) est négatif à hauteur de 6 milliards. « Après la dynamique observée en 2020, générée par les octrois massifs de prêts garantis par l’État (PGE), l’endettement brut des entreprises se contracte de 2,7 milliards de Fcfp sur le premier semestre 2021 » poursuit l’IEOM. Un recul qui s’explique par : le « ralentissement des crédits à l’investissement dans un contexte économique encore incertain », mais aussi le « tarissement des PGE (1,5 milliard accordé au premier semestre 2021 contre 25,9 milliards le semestre précédent) et de l’amortissement de l’encours ».

En cumul depuis mars 2020, le flux d’endettement net des entreprises diminue pour atteindre deux milliards de Fcfp. La décélération des aides, les organisations patronales l’ont ressentie depuis le début de l’année. La venue du président de la République fin juillet, leur avait notamment permis d’obtenir des garanties pour la reconduction de ces aides.  

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