29ème congrès des communes : la « crise de vocation des élus locaux » au cœur des débats

Publié le

Publié le 16/09/2018 à 16:06 - Mise à jour le 16/09/2018 à 16:06

Quel avenir pour les maires et leurs élus de Polynésie française ? Quelles fonctions doivent-ils assumer ? Surtout, comment faire pour continuer à avoir des candidats aux élections municipales ? C’est autour de ces différentes questions que sont réunis les maires de toutes les communes de Polynésie françaises adhérentes au Syndicat pour la promotion des communes (SPCPF), tout au long de cette semaine à Teva-i-Uta.

A l’occasion du congrès annuel des maires, le SPCPF a décidé d’orienter les débats sur le statut de l’élu. Une thématique qui s’inscrit au cœur de l’actualité puisqu’une réforme du statut est en préparation par le gouvernement central.

« Nous sommes sollicités pour tout »

Pour beaucoup, le siège de maire, d’adjoint ou même de conseiller municipal fait de moins en moins rêver. Frédérix Teriiatetoofa, élu de Tikehau, a longtemps été maire délégué de la commune. Aujourd’hui, il n’est que conseiller. Mais les choses n’ont pas beaucoup changé selon lui. Il indique : « Dans les Tuamotu, les élus sont sollicités 24 h sur 24. Nous sommes sollicités pour tout. L’élu est une boîte à réponse… »

Même constat du côté de Maupiti. Selon Woullingson Raufauore, l’édile, le maire est sur tous les fronts. L’édile le sait : être maire conduit parfois devant le tribunal. Le premier élu de Maupiti regrette : « Parfois, nous n’avons pas les moyens pour faire face : moyens financiers, personnels… Nous devons prendre des décisions dans l’urgence sans consulter untel et untel. J’espère que nous allons sortir grandit de ce congrès. »

« Il faut qu’il y ait encore des gens qui soient prêts à s’engager » 

Le Sénat a lancé une réflexion autour du statut de l’élu. Un questionnaire a été envoyé à tous les édiles de France pour recueillir leurs idées et leurs doléances. 17 000 réponses ont été adressées au groupe de travail. Jean-Marie Bockel, sénateur du Haut-Rhin et président de la délégation aux collectivités locales du Sénat, est en Polynésie dans le cadre de cette mission de travail.

Le sénateur va assister au débat de ce congrès des communes. Il explique : « On constate depuis quelques années, une crise de vocation des élus locaux qui s’est accélérée avec cette multiplication de lois, ces problèmes, ces contradictions et la baisse des dotations… Le président du Sénat, Gérard Larcher, m’a demandé d’engager un travail de fond sur les réponses que nous pouvons proposer pour améliorer la situation des élus. Aux prochaines élections municipales, il faut qu’il y ait encore des gens qui soient prêt à s’engager… »

> Une indemnité à revoir

En Polynésie ou ailleurs en France, tous les maires s’accordent sur l’urgence à réformer le statut de l’élu. Parmi les choses à revoir : l’indemnité. Woulingson Raufauore souligne : « Par exemple, un maire, par rapport à un représentant à l’APF (Assemblée de Polynésie française NDLR), ne touche pas les mêmes indemnités et pourtant, il a plus de responsabilités en tant que premier magistrat. Il y une inégalité dans ce sens-là… »

Tous ces points seront débattus jusqu’à jeudi. Les réponses apportées par le groupe de travail du Sénat devraient être connues dans les prochains jours. Cela permettre d’esquisser les contours du futur statut de l’élu. Jean-Marie Bockel rappelle cependant : « On peut avancer très vite sans même faire de nouvelles lois. Mais maintenant c’est le gouvernement qui a la main… »

 

Rédaction web avec Laure Philiber et Jeanne Tinorua-Tehuritaua 

Dernières news