26% de jeunes polynésiens en situation d’illettrisme

Publié le

L'illettrisme, un problème qui touche plus de 800 millions de personnes dans le monde et qui a été déclarée cause nationale en 2013. Elle reste trop importante en Polynésie. La journée nationale d'action contre l'illettrisme était l'occasion de dresser un bilan.

Publié le 17/10/2021 à 19:11 - Mise à jour le 18/10/2021 à 8:57

L'illettrisme, un problème qui touche plus de 800 millions de personnes dans le monde et qui a été déclarée cause nationale en 2013. Elle reste trop importante en Polynésie. La journée nationale d'action contre l'illettrisme était l'occasion de dresser un bilan.

Selon les derniers chiffres émanant des services des armées en charge de la Journée défense et citoyenneté, plus de 39% des jeunes polynésiens âgés en moyenne de 17 ans, souffrent de difficultés à la lecture et 26 % sont dans une situation d’illettrisme. Un bilan mesuré sur un panel de 4 052 jeunes adultes, qui doit être manié avec précaution puisque l’illettrisme peut s’exprimer de différentes manières et à différents degrés d’instruction. Néanmoins cet état de fait met en exergue des difficultés spécifiques au Fenua qui ont été confortées et amplifiées par la crise Covid, indique le Vice-recteur Philippe Lacombe. Avec moins d’un enfant sur 2 qui accède à un diplôme et un taux d’absentéisme qui frôle les 12%, la Polynésie doit aujourd’hui réussir à maintenir ses élèves dans le milieu scolaire : « La lutte contre l’absentéisme, la déscolarisation, le décrochage scolaire qui est une vraie particularité de la Polynésie française et cette amplification, nous oblige aujourd’hui à travailler ensemble sur des initiatives ».

Si des structures et classes spécialisées ont été mises en place depuis quelques années, le ministère de l’éducation, souhaite utiliser l’ensemble des leviers à disposition précise Thierry Delmas: « il y a cette nécessité que tout le monde soit conscient de ces difficultés, qu’on repère mieux et qu’on actionne tous les leviers la culture, la langue polynésienne, les media, les réseaux sociaux… Tout ça va permettre aux élèves de se mettre dans un registre de projet ».

Et pour maintenir ces élèves dans un circuit scolaire les langues maternelles sont des passerelles essentielles. A l’image du RSMA (régiment du service militaire adapté) qui depuis sa création utilise ces particularités linguistiques pour valoriser ses recrues. Et les chiffres parlent d’eux même. Puisque si chaque année 60% des recrues sont identifiées comme illettrées, environ 90% d’entre elles arrivent à s’insérer socialement ou professionnellement à l’issue de leur formation. il s’agit pour le Lieutenant-colonel Fabrice Avenel, chef de corps du RSMA-PF de « les aider à avoir une meilleure estime d’eux même et donc pour ça, pour un polynésien, il est important qu’il puisse reconnaitre dans sa culture, des fondations sur lesquelles il peut s’appuyer pour grandir. Et donc des cours sont dispensés pour qu’ils apprennent mieux leur langue maternelle aux Marquises, à Tahiti ou à Tubuai ».

Et dans le but de pérenniser ces différentes actions un protocole Etat/Pays a été renouvelé pour accompagner au mieux ces jeunes recrues. Notons que les chiffres montrent une très légère baisse de ce phénomène en Polynésie, puisqu’en 2011 l’illettrisme touchait environ 45% des jeunes adultes.

Dernières news