21 décès en deux semaines : Mahina pleure ses morts

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Elle est l'une des communes les plus touchées par la covid : Mahina prend de plein fouet cette vague épidémique. Un tsunami pour la plus peuplée des villes de l'Est de Tahiti. Le ballet des véhicules d'intervention est incessant. Les équipes municipales sont ultra-mobilisées, mais aussi éprouvées par cette situation inédite.

Publié le 26/08/2021 à 14:31 - Mise à jour le 26/08/2021 à 18:02

Elle est l'une des communes les plus touchées par la covid : Mahina prend de plein fouet cette vague épidémique. Un tsunami pour la plus peuplée des villes de l'Est de Tahiti. Le ballet des véhicules d'intervention est incessant. Les équipes municipales sont ultra-mobilisées, mais aussi éprouvées par cette situation inédite.

Il est sur tous les fronts; discret, mais combattif. Comme beaucoup de maires en Polynésie et depuis plusieurs semaines, Damas Teuira essaie tant bien que mal de coordonner au mieux les services de Mahina tout en jonglant avec des interventions qui ont explosé.

Ce maintien du service public est avant tout l’œuvre d’un personnel impliqué qui ne compte pas ses heures. Cet engagement, et ces drames humains quotidiens affectent profondément le tavana.

« Nous sommes à 5/6 interventions par jour. Essentiellement des gens qui sont en détresse respiratoire à cause de la covid. Pour Mahina : c’est un niveau très élevé ». Ces événements ont un impact fort sur les équipes qui sont éprouvées. Le maire le sait bien. Et c’est les yeux remplis de larmes que Damas Teuira raconte : « Mes agents, ils aiment leur métier. Au dela des difficultés, ils portent assistance, ils soutiennent, ils épaulent. Ce matin, à 1 heure et demie, j’ai été réveillé par l’annonce du décès de l’un de mes administrés. Une personne âgée que j’admire beaucoup ».

Prévention et information sont les armes de Mahina pour lutter contre les ravages de ce virus. Comme à son habitude : le premier magistrat se rend directement auprès des familles. Il accompagne le deuil et épaule les personnes démunies économiquement mais aussi et surtout affectivement. C’est le cas de Liliane, une administrée qui attend patiemment le rapatriement du corps de son papa décédé la veille au CHPF. Une épreuve affrontée avec dignité et courage alors même que la maman est elle aussi diagnostiquée covid. Un virus qui se serait propagé au sein de la cellule familiale.  « C’est une cousine qui est venue un week-end ici. C’est comme ça que nous avons été contaminés. Mes parents sont malades depuis mercredi dernier. »

« En tant qu’élus, nous ne sommes peut-être pas toujours préparés à ce type de situations. Emotionnellement et psychologiquement c’est énorme ».

Damas Teuira

La crise pourrait durer encore quelques semaines. Damas Teuira constate qu’au sein de la population, il n’y a pas toujours de prise de conscience de la gravité de la situation. Il demande à ses administrés de faire preuve de sens des responsabilités. « C’est vrai que c’est difficile de rester confiné. Ce n’est pas agréable de rester toute la journée à la maison. Mais qu’est-ce que ça représente à l’échelle d’une vie ? Il faut que les gens remettent les choses en perspective. La collectivité, toute seule, ne peut pas tout porter. Nous avons besoin de la contribution de chacun ».

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