« Oui, je comprends tout à fait, c’est aussi dans cette optique que je me suis présenté avec Teura Iriti. Mais je crois que Monsieur Laurey change souvent de discours parce que d’un coté, il annonce qu’il est candidat du gouvernement, qu’il va porter les projets du gouvernement, qu’il est le candidat d’Édouard Fritch et puis ensuite, il vous dit « non non je ne suis pas le candidat d’un homme, je ne suis le candidat d’un parti. » Nous, on est candidat du Tahoera’a Huira’atira pour l’élection jusqu’au 3 mai. Mais le lendemain de l’élection, si nous sommes élus, nous serons sénateurs de l’ensemble des Polynésiens et des Polynésiennes et de l’ensemble des élus communaux. C’est une distinction importante, car lorsque nous sommes en campagne électorale, nous sommes candidats d’un parti, mais le jour où nous sommes élus, nous devons exercer un mandat pour la population. »
Pensez-vous aussi que vous êtes le mieux placé pour défendre l’intérêt général ?
« C’est les grands électeurs qui le diront. Nous, nous sommes satisfaits du bilan que nous avons fait pendant nos quatre mois de mandat et du travail que nous avons fait à Paris. Nous avons prouvé aux grands électeurs que la confiance qui nous avait été accordée en septembre a été rendue avec des choses très simples : le travail, l’implication et notre présence effective à Paris. Parce que si on n’est pas capable d’être présent à Paris régulièrement, on ne pourra pas porter les projets au sénat et j’ai du mal à comprendre comment le ministre des Finances, vice-président de la Polynésie française pourra être présent à Paris. »
Quels sont les dossiers que vous allez défendre ?
« Il y a plein de dossiers que nous allons défendre … Il y a celui de la loi Morin, il y a celui de la contribution au service public de l’électricité (CSPE) qui permettra de faire baisser la facture de nos citoyens. Il y a également le sujet du tribunal foncier qu’il faudra faire aboutir et la restitution des terrains militaires. Il y a toute une série de sujets qui au de-là des communes, concernent les polynésiens directement. »
En cas de deuxième tour, est-ce vous serez prêt à soutenir la liste dissidente ?
« Si nous sommes derrière l’autre liste, nous soutiendrons la liste autonomiste, mais je pense que nous sommes confiants et qu’il y aura un soutien comme en septembre pour la liste de Teura Iriti et moi. »
Est-ce qu’on peut dire que cette élection déterminera l’avenir du Tahoera’a ?
« Non je ne pas. Je pense que le Tahoera’a a montré que c’est un parti solide qui a survécu à différentes péripéties. C’est un des plus vieu parti de la Polynésie mais également de la République française puisque cela fait plus de 40 ans qu’il existe. Donc non, je ne pense pas que cela déterminera son avenir. C’est un enjeu plus important pour la population et les communes que pour le parti et nous pensons que nous pouvons apporter quelque chose aux communes demain. »
L’interview complète de Vincent Dubois