Vidéo : Quel bilan pour Edouard Fritch 1 an après son investiture?

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GOUVERNEMENT - Retraites, grands projets, tourisme, ou encore égalité avec les archipels : où en sont les projets d’Edouard Fritch, 1 an après son élection à la Présidence du Pays ? Et quelle place pour l’opposition ? Si pour le leader Rouge tous les voyants sont au vert, quelle est sa marge de manœuvre ?

Publié le 21/05/2019 à 15:26 - Mise à jour le 21/06/2019 à 8:43

GOUVERNEMENT - Retraites, grands projets, tourisme, ou encore égalité avec les archipels : où en sont les projets d’Edouard Fritch, 1 an après son élection à la Présidence du Pays ? Et quelle place pour l’opposition ? Si pour le leader Rouge tous les voyants sont au vert, quelle est sa marge de manœuvre ?

Ce dossier avait mis le feu aux poudres quelques semaines avant les Territoriales, et la majorité se savait très attendue sur la question, notamment par les partenaires sociaux: la réforme des retraites est la première grande mesure de cette mandature. 
« Le dossier était compliqué dès le départ », reconnaît Edouard Fritch. « En 2014, cela faisait déjà 10 ans que les politiques s’étaient penchés sur la question de la PSG, et surtout de la retraite. Donc, j’ai voulu montrer un pan de ma gouvernance, qui est celui du dialogue permanent avec les institutions, quelles qu’elles soient. Dialogue avec l’Etat, dialogue avec les états du Pacifique, dialogue avec les partenaires sociaux. Ca a été un dossier compliqué, je n’en fut pas étonné lorsque l’on voit l’évolution de la retraite en métropole encore aujourd’hui…. Effectivement, je crois qu’il fallait laisser passer ces élections, confirmer notre position en tant que majorité à l’Assemblée de la Polynésie française, et vous avez vu que les élections terminées, nous avons réussi, enfin, à faire voter cette loi ».

Mais depuis la reprise économique, si pour Edouard Fritch tous les voyants sont au vert, notamment en terme de notation, les grands projets peinent à se concrétiser…
Où en sont le lycée professionnel de la mer, la création d’une école de la seconde chance, la modernisation des points d’escale pour les navires de croisière et les yachts de luxe, la ferme aquacole de Hao et le Village tahitien, promis par la majorité?
« Depuis que le gouvernement d’Edouard Fritch est arrivé au pouvoir, et cela, ce n’est pas que depuis l’année dernière, nous n’avons cessé de dire haut et fort que les grands projets étaient la seule solution pour donner du travail à ceux qui en attendent : aujourd’hui nous attendons toujours », déplore Teura Iriti, présidente du groupe Tahoera’a Huira’atira à l’Assemblée de la Polynésie française. « Où est le Village tahitien? Où est le projet de Hao? Aujourd’hui, le CAE continue et perdure, mais cela ne peut-être que provisoire. Cela ne suffit plus! (…) Nous sommes là, nous pouvons vous accompagner, mais s’il vous plaît, réalisez de grands projets pour qu’un maximum de personne puissent s’y retrouver. C’est tout ce que nous demandons. »

Le député Tavini, Moetai Brotherson, demeure sceptique : « C’est un peu le cha-cha-cha avec Edouard Fritch ! J’avance d’un pas, je recule de deux ou trois pas… Je crois d’ailleurs qu’il faut prendre un peu de recul, car on parle du bilan d’un an, mais il faudrait faire son bilan sur 4 ans car il a déjà fait 3 ans du précédent mandat, plus 1 an de celui-ci, et en 4 ans, qu’est-ce qu’il s’est passé? Pas grand chose! On attendait Hao, on attend toujours. Je crois qu’on en est à la troisième pose de 1ère pierre… on attendait le Village tahitien : on attend encore… je crois qu’on en est au 3ème report… Donc on multiplie les reports, et à côté de cela, il ne se passe pas grand chose. Si! Des gens sont condamnés dans la majorité! L’emploi ne décolle pas. Le tourisme, c’est vrai, il y a une petite embellie mais elle est plus conjoncturelle que structurelle… Encore faut-il, je pense, en fin d’année, analyser les conséquences, sur ATN, de l’ouverture à la concurrence du ciel Polynésien. Le nombre de touristes a augmenté, mais j’attends de voir le bilan d’ATN à la fin de l’année, et si le Pays va devoir combler un déficit. La question est posée aujourd’hui ». 

« Moi je ne compte pas sur l’argent des autres pour développer mon Pays », répond Edouard Fritch. « Je ne compte pas sur l’argent des autres pour relever ce Pays! On parle beaucoup de résilience, on parle beaucoup de développement durable… je ne pense pas que c’est en injectant massivement de l’argent venu de l’extérieur, comme on l’a fait à l’époque du CEP… lorsque le CEP est parti c’était la catastrophe! Je ne veux pas ce genre de développement pour mon Pays. Bien sûr que nous avons besoin de ces grands chantiers. Mais si possible, si nous pouvions atteindre ces objectifs avec un peu d’investissement extérieur, et un peu d’investissements locaux, je crois qu’on aura tout gagné (…) Hao va se faire. L’aquaculture va rester une des préoccupations mondiales. Ce n’est pas qu’un problème polynésien, ce n’est pas qu’un problème chinois. Mais nous ne pouvons pas éternellement puiser les ressources dans notre lagon et dans notre océan (…) Je suis exigeant. Ce poisson doit être un poisson de bonne qualité ». 

Plusieurs points du programme du Tapura ont été mis en œuvre. Le plus actuel étant le renforcement de la place du fenua au sein de l’Europe et du Pacifique.

La promotion d’un développement agricole raisonné, la modernisation des transports en commun, l’ouverture du ciel à la concurrence, ou encore le déploiement de la 4G et de la couverture numérique sur le territoire, aboutissent.

Le grand dossier de ce second semestre 2019 sera sans aucun doute la réforme statutaire, assortie de la visite du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, dont se rapproche la majorité, qui s’est élargie depuis un an.

Pour cette deuxième année de mandature, le président se fixe un mot d’ordre : « Mon souci,  c’est celui des personnes dont on entend pas toujours les voix. Ces personnes ont besoin du Pays, ont besoin de nous et de vous. C’est une question de solidarité à mon sens. Nous allons développer le logement encore plus. Nous allons tenir le plan « 3000 logements », nous en sommes à 1200 en début d’année… il nous faut nous occuper de ceux qui n’ont pas de domicile fixe. Je suis un peu triste que nous n’ayons pas pu aller plus vite dans cette affaire. Mais c’est compliqué. Il faut trouver des terrains et des gestionnaires. Le problème de la délinquance me préoccupe aussi beaucoup. Nos jeunes ont besoin de toute notre attention. Ils ont besoin d’être encadrés. Il nous faut répondre à tous les signalements des directeurs d’école. Là, je pense qu’on a un petit peu de retard, mais ce retard sera rattrapé au plus tôt, car plus que l’année dernière, j’ai les moyens de répondre à ces urgences ». 

L’interview d’Edouard Fritch, président de la Polynésie française

L’interview de Teura Iriti, présidente du groupe Tahoera’a Huira’atira à l’Assemblée de la Polynésie

L’interview du député indépendantiste Moetai Brotherson

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