Vidéo – Le grand projet du Tavini s’il revient au pouvoir : un aéroport aux Marquises

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Publié le 10/03/2018 à 10:05 - Mise à jour le 10/03/2018 à 10:05

Pour la première fois, vous avez lancé un appel à candidatures pour la constitution de la liste. On comprend la démarche démocratique, mais, en fin de compte, ce sont les mêmes visages qu’on retrouve. Pourquoi aussi peu de renouvellement finalement au tavini ? 
« Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette analyse. Il y a énormément de renouvellement. C’est vrai que certaines des têtes de liste sont évidemment des gens connus. On ne peut pas faire table rase de tout non plus. Il faut garder un niveau d’expérience, des gens expérimentés. Et à côté de ça il faut faire monter des jeunes, des visages nouveaux. Vous avez Steve Chailloux, John Tefan, Frangellica Bourgeois… Il y a un taux de renouvellement assez impressionnant et surtout une place faite aux jeunes. Aux Raromatai, la tête de liste est la plus jeune candidate des 148. »

Vous ne faites pas d’alliance avec d’autres partis. Pourquoi ? Stratégiquement, ça aurait pu être intéressant…
« Il suffit de regarder ce qui se passe en ce moment : c’est la soupe aux alliances de gauche et de droite. Nous on n’a plus envie de faire ça quand on voit ce qui se passe, les aller-retour, les cha cha cha, un jour « je t’aime », le lendemain « je t’aime plus ». Ce n’est pas sérieux. Je crois que les Polynésiens sont fiu de ce comportement-là. On n’a fait les choses dans la transparence, on a fait cet appel à candidatures, on a dit : c’est une liste tavini, mais ouverte. Donc il n’y a pas que des adhérents du tavini sur cette liste. »

Le Here ai’a qui rejoint Gaston Flosse et prétend aujourd’hui que Pouvanaa n’était pas si indépendantiste que ça…
« Je pense que le Here ai’a aujourd’hui n’est que l’ombre de ce qu’a été ce grand parti. »

Vous dévoilez un programme qui, vous l’avez indiqué vous même, n’a pas vraiment varié depuis la création du parti. Et la grande priorité c’est l’emploi avec la préférence locale. Est-ce que ce sera suffisant pour offrir du travail à tout ceux qui en cherchent ?
« Ce n’est certainement pas suffisant, mais c’est nécessaire. Je crois que de plus en plus de jeunes Polynésiens prennent conscience de ça. Quand je dis Polynésiens, j’inclus tous ceux qui sont ici, qui aiment ce Pays, qui sont nés ici… Ce n’est pas une connotation ethniciste. Ceux qui veulent construire ce Pays. 
Les fondamentaux du programme du tavini sont toujours les mêmes : le tourisme et le secteur primaire. Parce que nous sommes convaincus que ces deux secteurs à eux seuls peuvent permettre, si on ne confond pas comme on l’a fait pendant 30 ans, spéculation fiscale et développement touristique. On veut un vraiment développement du tourisme et un vrai développement du secteur primaire. On peut se substituer aux transferts de l’État. »

Vous êtes opposés à la totalité des grands projets proposés par le gouvernement et l’autre parti autonomiste. Quels sont les grands projets du tavini ?
« On est opposés aux grands projets démagogues. Aux projets irréalistes. Le Mahana beach : on ne serait pas arrivés à produire suffisamment d’eau ou d’agrégat pour construire les bâtiments. C’était de la poudre aux yeux. Comme les 15 000 emplois promis à une autre époque. 
On a un grand projet c’est celui de l’aéroport des Marquises. On n’est pas contre le béton, le bitume, on n’est pas contre le BTP. On ne veut pas faire des investissements stupides. On a tous vu ces dernières années des ronds-points se transformer en carrefours avec des feux rouges et puis se retransformer en rond-point pour se retransformer en carrefours. Ça, on n’en veut plus, les Polynésiens n’en veulent plus. C’est 250 millions à chaque fois qui sont dépensés. 
Il faut faire des grands investissements, mais qui sont de nature à réorienter l’économie et permettre un développement des archipels. Aujourd’hui le gros problème de la Polynésie c’est la concentration qu’on a sur Tahiti (…) Il faut que les gens des archipels puissent rentrer chez eux (…) Encore faut-il pouvoir développer ces archipels économiquement. Nous pensons que l’aéroport des Marquises est typiquement le projet qui va permettre ce développement. Sa proximité de Hawaii va permettre de capter une partie des 7 millions de touristes qui y vont tous les ans (…) »

Un mot sur l’actualité de ces derniers jours. On a vu quelques membres du tavini parmi les manifestants. Quel est votre regard sur les événements de ces deux derniers jours et que deviendra la PSG si le tavini est élu ?
« Le tavini n’a pas l’exclusive des syndicats. Il y avait des membres de tous les partis (…) En revanche, nous sommes d’accord sur un point avec les manifestants : c’est qu’il n’y avait aucune urgence à vouloir examiner ce texte avant les élections. C’était une manière de ne pas respecter la population. Il y a une nécessité (…) à prendre une réforme cette année. Mais que je sache, l’année 2018 ne s’arrête pas le 22 avril ou le 6 mai. Imaginez qu’on ait voulu faire passer le texte à la hussarde comme c’était le cas au début, et que le gouvernement issu de ces élections ne soit pas celui qu’on connait actuellement. Eh bien on aurait fait tout ça pour que finalement le prochain gouvernement démantèle ça le lendemain. C’est stupide. La sagesse veut qu’on attende les élections et que la majorité qui sera issue des urnes, qui aura une légitimité assise et nouvelle et le gouvernement qui en découle, représente son projet de réforme et à ce moment-là on en discutera. » 

 

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