« J’avais promis depuis longtemps de venir en Polynésie. Notre mouvement politique se développe à toute allure en métropole, mais aussi sur le territoire au fenua avec maintenant plus de 220 adhérents. J’avais promis de venir. Je viens au moment des territoriales. C’est encore mieux. Ça me permet de soutenir la liste de Jérôme Gasior et ses 72 colistiers qui sont présents dans les 8 sous circonscriptions. Nous avons été une des 6 listes et la seule liste avec un parti d’importance nationale qui soit présent sur le territoire. »
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Vous avez fondé l’UPR en 2007 avec 3 idées fondamentales : la sortie de la France de l’Union européenne, l’abandon de l’euro et la sortie de l’OTAN. Ce sont des idées qui ne concernent pas directement la Polynésie. Pourquoi vouloir développer l’UPR ici ?
« D’abord parce que la Polynésie fait partie de la République française, deuxièmement, ça ne vous concerne pas directement, mais indirectement. Parce que le franc pacifique est lié par un lien fixe à l’euro. Or, l’euro est trop cher pour la compétitivité de l’économie française, a fortiori aussi pour la compétitivité de l’économie polynésienne. On a de gros problèmes d’exportation depuis le fenua. Deuxièmement, nous sommes partie prenante de l’Union européenne. La conséquence c’est que les Français sans qu’ils ne sachent, donnent beaucoup d’argent à des pays européens ou non européens au détriment notamment de l’outre-mer. Je vais vous donner un chiffre : les Français donnent chaque année à peu près 2 milliards d’euros à la Pologne, donnent 250 millions d’euros à la Turquie pour qu’elle gère les migrants syriens. Et pendant ce temps-là, qu’est-ce qu’on donne au fenua ? Qu’est-ce qu’on donne à la Polynésie ? On ne donne pas grand-chose alors qu’il y a des problèmes énormes ici sur le territoire. 55% des gens qui sont en dessous du seuil de pauvreté, le problème des dédommagements suite au Centre d’expérimentation du Pacifique qui n’est pas réglé… Nous sommes là pour dire qu’il faut donner moins d’argent aux pays d’Europe avec lesquels nous ne sommes pas en guerre, avec lesquels nous avons des liens d’amitié, mais nous voulons sortir de l’Union européenne pour donner plus d’argent notamment à l’outre-mer français. »
Vous avez également été candidat à la présidentielle en 2017 avec un score de 0.92% au plan national et près de 2% en Polynésie. Lors des législatives l’année dernière, vous avez presque atteint 1% des voix. Comment vous comptez faire mieux pour ces élections territoriales ?
« Ce qu’il faut rappeler c’est que l’année dernière, c’était la première fois que je me présentais à l’élection présidentielle. Et puis les règles de répartition de temps de parole sont quand même assez scandaleuses en métropole puisque j’ai eu droit à 1% du temps de parole quand monsieur Macron a eu droit à peu près à 30% selon le CSA. Évidemment quand vous entendez quelqu’un très très peu, vous avez moins de voix surtout lorsque c’est quelqu’un de nouveau. Depuis on s’est beaucoup développés. Je me permets de souligner que notre parti politique UPR.fr est désormais le site le plus consulté de tous les partis politiques français, ce sont les classements internationaux qui le montrent. »
Vous êtes très présents sur Internet. Mais comment vous espérez faire plus ici en Polynésie ?
« Eh bien d’abord parce que je m’intéresse à la Polynésie. J’y suis venu quand j’étais étudiant, j’y ai passé 3 semaines quand j’avais 22 ans, j’étais allé dans toutes les îles Sous-le-Vent. Ensuite, je suis un investisseur, j’ai acheté ici des biens immobiliers. Je m’intéresse à la culture et à l’histoire du peuple polynésien qui est une histoire assez fantastique, assez formidable. Et puis parce que nos idées, nous sommes nouveaux et je pense que nous avons beaucoup de choses à apporter. »
Vous misez sur la nouveauté…
« La nouveauté et puis je vais vous dire quelque chose : « mafatu », le coeur. Parce que nous sommes un mouvement sincère et honnête. On a beaucoup de choses à apporter aux Polynésiens. »
Vous évoquez une corruption généralisée en Polynésie dans une vidéo que vous avez postée sur votre compte YouTube pour annoncer votre arrivée en Polynésie (…) C’est un peu sévère alors qu’en métropole les affaires de corruption et d’atteinte à la probité font aussi la une des médias…
« Je n’ai pas dit le contraire. Mais nous en métropole, nous avons fondé une partie de notre action sur le fait que tous nos candidats doivent avoir un casier judiciaire vierge et que quelqu’un qui est condamné doit quitter la politique. Eh bien nous, nous voulons apporter un sang neuf y compris au fenua, sur le territoire de la Polynésie. »
Corruption généralisée c’est quand même beaucoup, c’est un peu exagéré.
« Oh, c’est peut-être une façon un peu exagérée de le dire, mais je pense que ça correspond quand même à un sentiment de même que lorsque je dis que les alliances ici sont un peu aléatoires, c’est quand même… vous n’allez pas dire le contraire. Je pense que c’est assez vrai. Donc nous on est là, on a une liste, j’insiste : la seule liste sur les six qui soit liée à un parti politique national, et puis avec une volonté de moralisation de la vie politique, d’apporter de la sincérité, de la nouveauté et puis le refus de faire prévaloir l’argent sur toute autre chose. On est là pour servir les Polynésiens, et pas pour se servir. «
Dans cette vidéo vous avez aussi évoqué des va-et-vient. Deux membres de l’UPR sont allés récemment sur la liste de Tauhiti Nena E reo manahune dont Dominique Tixier qui était une des cadres du parti qui s’est également présentée aux législatives l’année dernière. Ces va-et-vient dont vous parlez, vous les craigniez pour ces élections territoriales ?
« Maintenant les listes ont été déposées donc elles sont figées. Je regrette le départ des deux membres de l’UPR. Ce sont des choses qui arrivent puisque je l’ai dit, ici il y a un état d’esprit un peu différent de celui de la métropole. Mais je pense que les gens qui sont ici, qui sont sur notre liste, sont des gens fiables et des gens qui partagent un programme auquel il faut s’intéresser, un programme qui vise deux choses très importantes : approfondir l’autonomie du territoire et notamment sa meilleure insertion dans le cadre régional avec des liens avec l’ensemble des pays de la Polynésie. Deuxième chose : c’est la protection de la France notamment en matière de politique de défense, la surveillance de la Zone économique exclusive, mais aussi en matière de défense de niveau de vie et niveau social avec notamment le service de santé. Je crois que ce sont des choses importantes d’avoir un peu en même temps les deux choses : l’autonomie, et la sécurité. »