Vannina Crolas veut « rendre l’administration beaucoup plus simple et accessible »

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La nouvelle ministre de la Fonction publique, de l'emploi, du travail, de la modernisation de l'administration et de la formation professionnelle, Vannina Crolas était l'invitée de notre JT ce lundi. Toujours impliquée dans le Tavini comme secrétaire générale du parti, cette "rigoriste", des mots de Moetai Brotherson, est ainsi devenue la numéro 3 du gouvernement.

Publié le 16/05/2023 à 14:40 - Mise à jour le 16/05/2023 à 14:54

La nouvelle ministre de la Fonction publique, de l'emploi, du travail, de la modernisation de l'administration et de la formation professionnelle, Vannina Crolas était l'invitée de notre JT ce lundi. Toujours impliquée dans le Tavini comme secrétaire générale du parti, cette "rigoriste", des mots de Moetai Brotherson, est ainsi devenue la numéro 3 du gouvernement.

TNTV : Moetai Brotherson a indiqué qu’il avait été compliqué de respecter la parité homme-femme pour la constitution du gouvernement. Les sacrifices demandés à une femme sont plus importants pour pouvoir gérer ces hautes fonctions. Comment allez-vous gérer votre quotidien, votre vie de famille avec les responsabilités qui vont vous incomber ?
Vannina Crolas, ministre de la Fonction publique, de l’emploi, du travail, de la modernisation de l’administration et de la formation professionnelle : « Cela dépend de l’organisation au sein de chaque famille. J’ai la chance que dans la mienne, les choses soient réparties à égalité. Et puis, mes enfants sont grands, le dernier a 19 ans et fait ses études en France. Cela fait quatre ans que je me suis engagée dans le Tavini Huiraatira et ma famille me soutient. Déjà en 2019, quand j’avais pris le poste de secrétaire générale du parti, je leur avais demandé. Mon fils aîné m’avait dit ‘ça ne changera rien à nos habitudes, tu as toujours été une acharnée du travail’. C’est juste la continuité des choses« .

TNTV : Moetai Brotherson vous a attribué les portefeuilels ministériels qui gravitent autour de l’emploi. Réalisez-vous l’ampleur de la tâche qui vous incombe ?
Vannina Crolas : « Complètement. Je tiens vraiment à remercier Moetai et Oscar (Temaru). C’est lui qui m’a encouragé à intégrer le gouvernement, ce n’était pas du tout dans mes projets […]. J’ai une feuille de route, à savoir le programme sur lequel on s’est engagés devant la population. Au niveau de l’administration du Pays, c’est d’abord de la rendre beaucoup plus simple et accessible, plus proche de la population. Avec un sens des responsabilités, parce que la fonction publique est rémunérée par des taxes, donc par des deniers publics. Il faut mettre toutes les personnes au travail, parce que si tout travail mérite salaire, tout salaire mérite travail aussi. Il faut une juste adéquation« .

TNTV : Cet état d’esprit date de l’époque où vous étiez directrice générale des services à la mairie de Faa’a aussi, où vous aviez une ‘poigne de fer’ ?
Vannina Crolas : « Ce principe de gestion saine des deniers publics n’est pas un principe extraordinaire. On va piocher dans la poche des entreprises et de la population, on se doit de leur rendre ce qu’ils nous donnent« .

TNTV : La délégation interministérielle au handicap est portée par Nathalie Heirani Salmon-Hudry. C’est un grand pas en avant qui vient d’être fait ?
Vannina Crolas : « Oui, on ne se rend pas compte du potentiel qu’il y a dans certaines personnes handicapées. J’ai fait la rencontre de Nathalie aujourd’hui. C’est la première fois que je parle avec elle. C’est une femme vraiment extraordinaire. Mais il y a encore beaucoup à faire. Dans nos recrutements, on ne doit pas faire de différence entre les handicapés et les autres. Cela dépend du profil des postes qu’ils sont amenés à occuper : à Faa’a, on a un aveugle qui répond, qui est standardiste et qui a été primé il y a quelques années » .

TNTV : Dans l’ordre protocolaire du gouvernement, vous êtes à la 3e place, juste derrière la Vice-présidente Éliane Tevahitua. Ce n’est pas un hasard que Moetai Brotherson vous ait installées toutes les deux sur ces postes stratégiques.
Vannina Crolas : « Il a précisé qu’il voulait être entouré de deux ‘rigoristes’. Éliane et moi partageons les mêmes principes de rigueur, de gestion efficace et optimale des deniers publics. C’est aussi le cas en termes de réalisation des projets et d’exécution des promesses que l’on a faites à la population« .

TNTV : Ce mercredi marquera l’anniversaire de la réinscription de Maohi Nui sur la liste des pays à décoloniser de l’ONU. Quelle signification aura cette cérémonie par rapport aux années précédentes ?
Vannina Crolas : « On a trois députés, on a la majorité à l’Assemblée de la Polynésie, nous avons un président de l’Assemblée et un président du gouvernement. Cette année, ce sera une fête. On pense que c’est un pas de plus dans le dialogue avec l’État français sur le processus de décolonisation. Une marche est prévue, en partant des deux côtés de Outuaraea, où se trouve la stèle de la réinscription. Une marche partira de la mairie de Faa’a à 16 heures. Nous appelons toute la population à se rassembler. Pour ceux de la côte Ouest, à la maire de Faa’a, et pour ceux de la côte Ouest à Carrefour Auae. Une messe de remerciement aura lieu devant la stèle. Ce sont les dix ans de la réinscription, on veut manifester à l’État que nous sommes prêts à discuter avec lui et engager ensemble le processus de décolonisation » .

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