Se lever à 4 heures du matin pour embarquer à bord d’une navette maritime aux alentours de 5 heures, prendre un truck pendant quelques minutes puis le bus sur plusieurs kilomètres : c’est le quotidien des enfants de Tautira…
« Quand je me réveille tôt des fois, j’ai envie de dormir et des fois j’ai mal au ventre parce que je ne me réveille pas vraiment et je ne mange pas », raconte Tehana Marere.
« Des fois, il y a des cours où on dort, mais bon, on a pris l’habitude depuis petit », témoigne un autre élève.
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Les difficultés de transport sont susceptibles de perturber leur apprentissage. Pour tenter d’améliorer le quotidien de ces jeunes, une mission d’information sur les transports en communs scolaires terrestres a été lancée par l’assemblée :
« Pourquoi améliorer le transport scolaire ? Parce que ça conditionne la suite des études de nos enfants, estime Heinui Le Caill, président de la commission de l’Education, de l’enseignement, de la jeunesse et des sports. Là, on est en phase de passer sur le terrain pour vivre la situation, vivre comme nos enfants. Nos enfants se lèvent extrêmement tôt, notamment ceux de la presqu’île. On a voulu vivre leur parcours pour mieux comprendre leurs conditions et mieux comprendre leur vécu pour prendre les bonnes décisions ensuite. »
En amont de cette mission sur le terrain, pendant 4 semaines, une consultation citoyenne et des auditions ont été organisées. Élèves, associations de parents d’élèves, directeurs d’établissements, maires, transporteurs… Au total, 130 personnes ont été consultées.
« Nos attentes, elles étaient très simples, c’était faire une photographie de la situation actuelle parce qu’on entend si et là qu’il y a des problématiques, explique Cliff Loussan, co-rapporteur de la mission d’information. Plutôt que de se fier à des « on dit », nous avons souhaité faire cette enquête pour faire nous-mêmes les constats. Là, il nous reste à voir les ministres de tutelle et nous allons revoir la DGEE et la DTT. Dans l’ensemble, c’est satisfaisant puisque nous avons pu faire un constat qui met en lumière les défaillances et les améliorations à apporter au transport des enfants.«
D’autres déplacements sur le terrain sont prévus notamment à Raiatea et Moorea. Un compte-rendu des travaux sera rendu mi-avril.