Territoriales : Où sont les femmes ?

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Les élections territoriales auront lieu les 16 et 30 avril prochain. Jamais la Polynésie française n’a été gouvernée par une femme. Pas de vice-présidente non plus au cours de ces 40 dernières années. Une seule femme, Lucette Taero, a accédé au perchoir de Tarahoi… À l’image de Jacinda Ardern en Nouvelle-Zélande ou Julia Gillard en Australie, pourquoi les femmes Polynésiennes n’accèdent-elles pas aux plus hautes fonctions du pouvoir ? Eléments de réponse.

Publié le 05/03/2023 à 14:57 - Mise à jour le 06/03/2023 à 9:23

Les élections territoriales auront lieu les 16 et 30 avril prochain. Jamais la Polynésie française n’a été gouvernée par une femme. Pas de vice-présidente non plus au cours de ces 40 dernières années. Une seule femme, Lucette Taero, a accédé au perchoir de Tarahoi… À l’image de Jacinda Ardern en Nouvelle-Zélande ou Julia Gillard en Australie, pourquoi les femmes Polynésiennes n’accèdent-elles pas aux plus hautes fonctions du pouvoir ? Eléments de réponse.

Elle aurait pu mener la liste verte de ces Territoriales : Nicole Sanquer préside A Here Ia Porinetia depuis 2020. Mais lors du congrès de la formation fin février, le parti annonce que c’est Nuihau Laurey qui mènera l’équipe. « C’est compliqué d’être une femme en politique, estime Nicole Sanquer. Même dans le gouvernement, quand une femme défend un dossier, elle doit le faire avec plus d’arguments que l’homme. On fera plus confiance à un homme qu’à une femme et on doit constamment se battre pour être prises au sérieux. je trouve regrettable parfois qu’à l’assemblée, j’ai même eu un certain dénigrement de la part du président du gouvernement, alors qu’il n’osera jamais le faire face à un homme. »

« On doit constamment se battre pour être prises au sérieux »

Nicole Sanquer, présidente de A here Ia Porinetia

« Dans un pays où on dit que la femme a un rôle important, c’est vrai que pour les grands partis politiques, on voit malgré la parité, c’est toujours compliqué. Donc on aurait pu donner ce signal, admet Nuihau Laurey. Finalement le conseil politique en a décidé autrement. Mais je pense que les choses changent progressivement. »

La sénatrice Lana Tetuanui n’a jamais caché ses ambitions politiques. Si sa poigne et son franc-parler sont un atout dans une campagne de cette envergure, l’élue des Raromatai se satisfait pour l’instant de son mandat de parlementaire : « Passer un autre cap, une autre strate, c’est-à-dire être présidente de la Polynésie française, ça requiert quand même beaucoup de disponibilité. Si vous êtes une femmes, vous devenez la femme publique, la maman de tout le monde et c’est un sacrifice surtout de la vie privée. Je pense que ce cap là, surtout pour les femmes, n’est pas encore acquis. »

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« Ce sont peut-être les mentalités de notre fenua qui ne sont pas prêtes à accepter des femmes à des postes hauts placés au gouvernement.« 

Minarii Galenon, représentante Tavini Huiraatira

La dernière à avoir brigué le mandat de président était Nicole Bouteau en 2008. Pour Minarii Galenon, représentante Tavini Huiraatira : « Ce sont peut-être les mentalités de notre fenua qui ne sont pas prêtes à accepter des femmes à des postes hauts placés au gouvernement. Nous sommes dans des partis qui sont majoritairement dirigés par des hommes. ce sont les hommes qui ont la parole en dernier. On peut être des femmes fortes, vouloir des postes à haut pouvoir, mais si on n’est pas soutenues, on ne peut pas y accéder. »

Pour Marcel Tuihani,membre du Tapura Huiraatira, le monde de la politique est encore « très masculin. On voit d’ailleurs que dans d’autres pays, l’arrivée de femmes au pouvoir, Présidente du pays ou Première ministre, ne s’est faite que récemment. Pour régler le problème de la parité sur les listes, cette parité n’a pas été mise en place dans un dialogue constructif et dans l’acceptation des hommes et des femmes. C’est la loi, il a fallut se défendre, que les femmes militent. »

Des combats, les femmes en ont encore à mener, en politique. Le gouvernement en compte seulement deux sur 10 ministres, et 6 femmes sont maires dans les 48 communes du fenua.

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