Territoriales : le Tavini lance un appel à candidatures

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Publié le 28/01/2018 à 12:37 - Mise à jour le 28/01/2018 à 12:37

« On marque une rupture. Globalement, on est dans une logique de renouveau, dans un logique de proposer quelque chose d’un peu inattendu, mais qui nous semble nécessaire », lance d’entrée de jeu, Moetai Brotherson, chargé de communication officiel du parti indépendantiste pour ces Territoriales.  
Le parti bleu change de stratégie par rapport à 2013. Un peu à l’image d’Emmanuel Macron, il espère incarner une nouvelle donne politique. Celle d’un parti plus responsable, et propre : « Nous voulons proposer un programme qui soit raisonnable, aux antipodes des programmes démagogiques qu’on voit à gauche et à droite… avec à ma gauche : 500 milliards d’Arabie, à ma droite : des aéroports internationaux un peu partout. Nous, on se positionne en personnes responsables. On a un programme qui est basé sur les fondamentaux : secteur primaire, atouts de ce Pays et ses ressources. Sa ressource première, ce sont les Polynésiens ». 

Exit l’UPLD (Union pour la démocratie), c’est sous la bannière Tavini Huira’atira que s’élancera la formation pour ce scrutin. Qui figurera sur la liste ? Là aussi, le parti innove : « Ce sera une liste Tavini Huira’atira, mais une liste d’ouverture », indique le parlementaire Moetai Brotherson. « Il n’y aura pas que des gens encartés au Tavini, on peut être sur la liste sans être adhérent dans la mesure où on soutient l’idéal d’autodétermination et d’indépendance. On lance un appel à candidature. On demande à toute personne qui veut figurer sur la liste du Tavini Huira’atira pour les territoriales, d’écrire une lettre de motivation. Les personnes vont expliquer les raisons profondes pour lesquelles elles veulent se présenter à cette élection, et ce qu’elles peuvent apporter à la vie politique et au processus citoyen. Être représentant à l’Assemblée, c’est quelque chose de très sérieux, qui demande beaucoup de boulot. On veut des gens qui travaillent, qui peuvent examiner les dossiers, faire des propositions, aller au combat pour la population. Il faut pour cela expliquer ce que l’on peut apporter ». 

Les postulants ont jusqu’au 24 février pour se faire connaître. 

Le parti dévoile les grandes lignes de son programme. On y retrouve quelques uns des chevaux de bataille bien connus du mouvement : reconnaissance officielle et promotion du reo maohi, autosuffisance alimentaire et exportation de nos produits, reprise de la propriété et de la gestion de l’aéroport international de Faa’a, protection de l’emploi local… d’autres idées émergent, comme le soutien au développement des médecines alternatives, une réforme de l’école maternelle et un aménagement des horaires pour favoriser la réussite.

Si le parti se targue d’aller à l’encontre des pratiques démagogiques de ses concurrents, il formule néanmoins quelques propositions en faveur du pouvoir d’achat des ménages : gratuité du transport public terrestre, de la cantine, et baisse de la facture d’électricité. 
 

Autre actualité du parti qui marque cette campagne électorale : la proposition de loi du député indépendantiste pour rendre inéligibles à vie les élus condamnés. La pétition en ligne lancée par Moetai Brotherson vendredi recueille déjà près de 4 000 signatures. Une consultation locale est en cours : « Dès jeudi, nous avons envoyé des courriers avec l’exposé des motifs et le texte de la proposition de loi à l’ensemble des avocats et juges de Polynésie, puisque ce sont eux les professionnels de la Justice qui auront à mettre en oeuvre cette loi si elle est votée un jour. Même chose pour tous les élus, maires, représentants, et membres du CESC. Nous attendons qu’ils se positionnent. Nous leur avons proposé d’aller signer la pétition en ligne qui a reçu près de 4000 soutiens depuis la fin de semaine dernière. On verra quelle est la position de chacun. »
 

Le nucléaire, enfin, est l’une des grandes questions sur laquelle continue à se mobiliser le Tavini. Le parti lance une pétition populaire pour demander à l’Etat français d’assumer pleinement les conséquences des essais nucléaires : « Aujourd’hui, la santé nous coûte 60 milliards par an », explique Oscar Temaru. « Toutes ces pathologies, les maladies dites de civilisation, n’existaient pas à l’époque! Nous sommes les victimes et c’est nous qui payons 60 milliards par an : vous trouvez ça normal?  L’Etat doit assumer toute sa part de responsabilité dans les conséquences environnementales, sociales et sanitaires de notre Pays! Et il y a un lieu où l’on peut discuter de tout cela : c’est New York!!! »

Le congrès du parti aura lieu le 10 mars prochain au Motu Ovini. C’est à ce moment là qu’il présentera sa liste complète pour ces élections. 

Laure Philiber 

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