Le parti bleu change de stratégie par rapport à 2013. Un peu à l’image d’Emmanuel Macron, il espère incarner une nouvelle donne politique. Celle d’un parti plus responsable, et propre : « Nous voulons proposer un programme qui soit raisonnable, aux antipodes des programmes démagogiques qu’on voit à gauche et à droite… avec à ma gauche : 500 milliards d’Arabie, à ma droite : des aéroports internationaux un peu partout. Nous, on se positionne en personnes responsables. On a un programme qui est basé sur les fondamentaux : secteur primaire, atouts de ce Pays et ses ressources. Sa ressource première, ce sont les Polynésiens ».
Exit l’UPLD (Union pour la démocratie), c’est sous la bannière Tavini Huira’atira que s’élancera la formation pour ce scrutin. Qui figurera sur la liste ? Là aussi, le parti innove : « Ce sera une liste Tavini Huira’atira, mais une liste d’ouverture », indique le parlementaire Moetai Brotherson. « Il n’y aura pas que des gens encartés au Tavini, on peut être sur la liste sans être adhérent dans la mesure où on soutient l’idéal d’autodétermination et d’indépendance. On lance un appel à candidature. On demande à toute personne qui veut figurer sur la liste du Tavini Huira’atira pour les territoriales, d’écrire une lettre de motivation. Les personnes vont expliquer les raisons profondes pour lesquelles elles veulent se présenter à cette élection, et ce qu’elles peuvent apporter à la vie politique et au processus citoyen. Être représentant à l’Assemblée, c’est quelque chose de très sérieux, qui demande beaucoup de boulot. On veut des gens qui travaillent, qui peuvent examiner les dossiers, faire des propositions, aller au combat pour la population. Il faut pour cela expliquer ce que l’on peut apporter ».
Les postulants ont jusqu’au 24 février pour se faire connaître.
Le parti dévoile les grandes lignes de son programme. On y retrouve quelques uns des chevaux de bataille bien connus du mouvement : reconnaissance officielle et promotion du reo maohi, autosuffisance alimentaire et exportation de nos produits, reprise de la propriété et de la gestion de l’aéroport international de Faa’a, protection de l’emploi local… d’autres idées émergent, comme le soutien au développement des médecines alternatives, une réforme de l’école maternelle et un aménagement des horaires pour favoriser la réussite.
Si le parti se targue d’aller à l’encontre des pratiques démagogiques de ses concurrents, il formule néanmoins quelques propositions en faveur du pouvoir d’achat des ménages : gratuité du transport public terrestre, de la cantine, et baisse de la facture d’électricité.
Le congrès du parti aura lieu le 10 mars prochain au Motu Ovini. C’est à ce moment là qu’il présentera sa liste complète pour ces élections.