Teiva Manutahi fait le bilan de son rôle de médiateur : « un outil formidable »

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Publié le 17/04/2016 à 12:51 - Mise à jour le 17/04/2016 à 12:51

« Je dois dire que c’est un outil qui est formidable. Formidable parce qu’il est vraiment en terme de progrès dans le respect de l’usager du service public », se félicite Teiva Manutahi. Un rôle qu’il assume depuis deux ans. Un poste spécialement créé pour lui par l’ancien président Flosse qui a fait passer une loi du Pays instituant un médiateur de la Polynésie française chargé de favoriser la résolution des difficultés.
 
À quelques jours de la fin de son mandat, Teiva Manutahi nous livre ses impressions après 24 mois à avoir reçu les Polynésiens et leurs difficultés diverses et variées. Des difficultés dans les relations avec le service public, le gouvernement ou l’administration. « Beaucoup de Polynésiens ne sont pas encore procéduriers et certains même de savent pas rédiger les courriers. C’est en cela aussi qu’on a été véritablement un service qui a pu mettre en oeuvre tout cela. Vous savez ça fait plus de 60 ans  qu’on n’a pas, par rapport à une décision qui est prise sur le plan administratif, eu la possibilité de remettre en question telle ou telle décision », se réjouit le médiateur.
 
Trouver des solutions, c’est ce à quoi s’est attelé le Secrétariat général du médiateur de la Polynésie française. C’est entouré d’une petite équipe « remarquable et de qualité, avec le sens du service public ayant des qualités indéniables à tout fonctionnaire », que Teiva Manutahi a su répondre au mieux aux missions qui lui ont été confiées. « Il y a eu des gens de condition modeste avec des problèmes de logement, de condition d’attribution. Des étudiants également avec des problèmes par rapport au capital-décès, les pensions de reversions qui n’étaient pas toujours versées et pas toujours de justification, l’allocation complémentaire de retraite, les problèmes fonciers, mais également, un certain nombre de patentés ou de chefs d’entreprises qui remettent en cause des appels d’offres, de décision de service. Nous sommes bien sûr intervenus dans le monde associatif aussi, parce qu’on a été saisi par le syndicat ».
 
Un panel de sujets, pour un panel d’usagers. 3000 individus environ se sont retrouvés dans les anciens locaux d’un ministère pour tenter de trouver solution à leur problème, parfois en « évitant des procédures judiciaires, et donc de faire des frais supplémentaires à l’administration », ajoute-t-il. Mais pas seulement :  » On a pu éviter beaucoup d’expulsions, des familles démunies, on a sauvé les familles qui étaient surendettées. Il y a à peu près 13 dossiers qui sont passés devant l’IEOM. Des familles qui n’avaient plus aucun recours, qui se sont vues annulées complètement leurs dettes », expose Teiva Manutahi.
 
Ancien employé des affaires sociales, à presque 40 ans, Teiva Manutahi s’est senti à sa place et a su « démontrer d’autres compétences à la population et au service du Pays ». Va-t-il garder son poste ? Ce sera l’une des questions posées lors du conseil des ministres ce mercredi.
 

Rédaction Web (Interview Laure Philiber)

 

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