« Ici, on a un statut particulier. On a un gouvernement. Et c’est en tenant compte de ce statut particulier qu’il faut que l’Etat puisse donner un nouveau cadre pour permettre aux communes (ou les EPCI), avec le Pays, d’établir un contrat de compétences qui peut être expérimental, et sur la durée. Je crois que c’est important de revoir ce cadre. Aujourd’hui, c’est une hypocrisie : les EPCI ont des compétences qu’ils ne peuvent pas avoir parce-qu’elles appartiennent au Territoire. On a a revoir ce partenariat, et l’Etat a le devoir de permettre ce partenariat. Il nous faudra 8 mois à 1 an avant d’apporter une réponse législative, ce qui n’empêche pas, pendant ce temps là, de se préparer à ce que veulent les autorités. Il va falloir du dialogue en attendant le changement de CGCT. C’est un nouveau partenariat qui doit s’inscrire dans la confiance avec une transparence totale ».
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Annick Girardin ajoute : « Cette différenciation j’y crois au plan national, j’y crois entre l’Etat et les territoires d’Outre-mer, et j’y crois entre l’Etat et tous les territoires d’Outre mer, et j’y crois obligatoirement dans ce Pays qui a plusieurs archipels, et où on voit bien que la notion de mobilité et d’espace énorme que représente la Polynésie nécessite cette différenciation. C’est une question de compétences adaptées au territoire, qui répondent aux besoins de nos concitoyens, ou de compétences partagées… il y a des communes qui ne peuvent pas mettre en place leurs compétences pour des raisons financières. C’est un nouveau contrat qu’il faut pouvoir permettre entre le Pays et les collectivités.
Dans son allocution à la population de Nuku Hiva, Annick Girardin a néanmoins apporté quelques précisions : « Nous avons échangé avec les maires et le président du gouvernement sur les moyens de rendre plus efficaces l’exercice de certaines de vos compétences. L’Etat ne souhaite pas voir remise en cause l’unité de la Polynésie. Votre richesse, c’est cette unité. Mais vous êtes aussi très différents les uns des autres, et le président Macron considère que les différences doivent être prises en compte. Ca signifie, ici, pour les Marquises, que vous avez des spécificités, et que vous devez être accompagnés différemment. Le rôle de l’Etat est d’adapter le caractère législatif de l’intercommunalité, d’ouvrir la possibilité de collaboration plus soutenue entre le Pays et la CODIM. C’est dans un accord transparent, dans la confiance, que l’on pourra avancer davantage sur un certain nombre de compétences et notamment les questions de développement économique ».
La ministre recevra les élus, au mois de juin, pour concrétiser ce nouveau cadre.