Sénatoriales : Michel Villar, le compagnon de route discret d’Oscar Temaru

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Michel Villar est candidat aux élections sénatoriales sous la bannière du Tavini Huiraatira. "Compagnon de route discret" d'Oscar Temaru depuis une trentaine d'années, il a rejoint le leader indépendantiste de façon plus publique depuis les territoriales, et maintenant les sénatoriales.

Publié le 23/09/2020 à 10:31 - Mise à jour le 23/09/2020 à 10:31

Michel Villar est candidat aux élections sénatoriales sous la bannière du Tavini Huiraatira. "Compagnon de route discret" d'Oscar Temaru depuis une trentaine d'années, il a rejoint le leader indépendantiste de façon plus publique depuis les territoriales, et maintenant les sénatoriales.

Vous vous présentez aux sénatoriales au côté du leader indépendantiste Oscar Temaru. Vous êtes sorti, en quelque sorte, de nulle part. Comment vous présenteriez-vous ?
« Je suis un compagnon de route du président Temaru, mais un compagnon de route discret depuis une trentaine d’années. Depuis le jour où nous nous sommes rencontrés aux Nations unies, où moi j’étais fonctionnaire international. Cette rencontre a marqué ma vie professionnelle et ma vie personnelle parce que j’admire cet homme, j’admire sa vision, j’admire son combat et j’admire ce qu’il souhaite apporter au peuple polynésien. »

Cela fait longtemps que vous êtes au fenua ?
« Je suis revenu en 2014 pour rejoindre ma famille. J’ai été élevé à Papara, mais comme beaucoup d’étudiants polynésiens j’ai fait mes études en France. J’ai travaillé dans des cabinets ministériels des gouvernements Flosse, Léontieff, Teuira… Ensuite j’ai intégré l’Agence française de développement. J’ai aussi été diplomate au Quai d’Orsay. Et maintenant je rejoins le président Temaru de façon plus publique depuis les territoriales et maintenant les sénatoriales. »

Oscar Temaru a longtemps boycotté les élections sénatoriales. Pourquoi ce revirement de position surtout en cette période de crise sanitaire ?
« C’est justement cette crise sanitaire qui a entamé chez beaucoup de monde, chez nous et chez le président Temaru, une prise de conscience que nous sommes dans une société qui est un peu fracturée et qu’il fallait prendre la pandémie de covid comme une opportunité. Une opportunité de faire prendre conscience aux grands électeurs qu’il y avait un tas de choses à changer dans notre société. D’abord un système économique, un système politique, un système social. Et les sénatoriales étaient un lieu où on pouvait débattre de ces choix qui s’imposent à nous parce que nous arrivons au bout d’un système politique qui ne tient plus la route, celui de l’autonomie interne qui arrive à essoufflement. Tous les voyants sont au rouge. »

Il y a toujours une relation avec cet objectif de l’indépendance ?
« Oui. Il y a un programme pour les sénatoriales qui comprend 9 points, qui est dirigé directement sur les grands électeurs, les maires, les tavana. On veut nous aussi réévaluer le FIP à hauteur de 25%, dédier une part à l’investissement. On veut nous aussi créer un guichet pour les investissements des communes. On veut nous aussi développer un arrangement des compétences communes-Pays au bénéfice des communes, notamment dans les services de proximité : éducation, aides sociales. Et enfin se pencher sur les problèmes de l’eau et des déchets qui doivent rester de compétence du Pays. Néanmoins, nous sommes les seuls candidats, et là je parle de l’équipe : Oscar Temaru, moi-même, il y a aussi Eliane Tevahitua et Teumere Atger des îles. Cette équipe a en plus ce que n’a pas les autres, qui eux poursuivent une carrière ou une politique de revanche. Nous, nous avons une vision, et c’est cette vision qui est un plus que l’on veut faire comprendre aux grands électeurs, qu’ils ont maintenant la possibilité de faire une différence d’avec toutes les candidatures classiques. Il faut se projeter vers l’avenir. Le sujet de l’accession à l’indépendance n’est plus tabou, d’autant plus que l’on voit ce qui va se passer en Nouvelle-Calédonie très prochainement. La Calédonie sera indépendante dans les mois ou les années à venir. Ça va changer la donne pour la Polynésie. »

Pourquoi le choix d’Oscar Temaru s’est porté sur vous pour l’accompagner dans ces élections ?
« Parce que je pense que je peux apporter au président Temaru et au parti, le gage d’une ouverture, d’une tolérance, d’une rationalité dans le discours et la vision politique du Tavini. Et c’est la relation que j’ai bâti avec le président Temaru sur ce fil depuis toutes ces années. »

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