Tout d’abord, une réaction par rapport à la manifestation anti-masque ?
« Ça montre à quel point la société aujourd’hui est très fragile. Là, c’est un problème sanitaire. Mais cette fragilité a aussi été énoncée avec les conséquences économiques. Et ça montre que la problématique de l’insécurité alimentaire, de l’insécurité énergétique et de besoin aujourd’hui d’une transition écologique, parce qu’il y a un lien direct entre ce qui se passe, la propagation d’un certain nombre de virus, qui est le règne animal pour symboliser, vers l’être humain que nous sommes. Il faut se poser la question, mais qu’est-ce qui s’est passé pour que cette passerelle soit créée ? Ce n’est pas la première fois, il y a eu d’autres crises : H1N1, les porcs et compagnie. Mais à chaque fois on rejetait toujours plus loin l’idée que les écologistes de manière générale disaient : il faut faire très attention maintenant à la manière dont nous exploitons notre biodiversité. »
Donc vous pensez que les avertissements des écologistes n’ont pas assez été écoutés ?
« Oui, ça n’a jamais été pris en compte. On a toujours pointé les écologistes comme étant dans une démarche punitive. Aujourd’hui la punition vient de tous ceux qui nous ont fait la démonstration de leur incompétence à répondre à la problématique économique liée à cette crise. On a mis à genoux, par terre, l’économie du pays. Je ne parle pas de l’extérieur. Et donc cette fragilité, cette insécurité, c’est l’opportunité pour nous, dans le cadre des sénatoriales, de porter le débat à l’échelon national, c’est de porter le débat à l’échelon européen, parce que nous aurons besoin d’une contribution de l’ensemble des communautés aujourd’hui, et pas uniquement financière. »
Quels seront vos principaux combats ?
« La transition énergétique aujourd’hui est une nécessité. On arrête les transports maritimes internationaux, on arrête les transports aériens : on a pratiquement 80% de ce que nous consommons aujourd’hui qui ne sont plus alimentés. Donc il y a un besoin de transition énergétique. »
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D’où la création d’une université de la mer ?
« Oui, c’est une réponse pour nous permettre de maintenir le lien et construire un bateau demain capable de faire les liens autrement qu’avec de l’énergie fossile. Il faut des années. Il faut travailler avec les Australiens, il faut travailler avec les Néo-Zélandais qui sont en avance sur nous là-dessus. »
« Petit à petit, la démarche des écologistes va rentrer comme étant une réponse pertinente à toutes les préoccupations que nous avons aujourd’hui »
L’indemnisation des victimes du nucléaire fait aussi partie de vos projets. Comment faire, selon vous, pour faire avancer cet épineux dossier ?
« Il faut arrêter d’amener des sénateurs et des sénatrices au Sénat qui vont défendre la position de l’Etat et qui nient les conséquences liées aux essais nucléaires. Il faut arrêter d’envoyer ceux qui représentent aujourd’hui la majorité. Nous sommes aujourd’hui en difficulté face à l’Etat parce que notre propre sénatrice défend la position de l’Etat. Nous aurions des élus qui manifestent clairement aujourd’hui ce que l’ensemble de la population pense… Aujourd’hui on est tous d’accord dessus, même le président du Pays a reconnu à l’assemblée qu’on lui a menti, que l’Etat lui a menti. »
Qu’est-ce qu’il faut faire alors, concrètement ?
« Il faut nommer des sénateurs et une sénatrice écolo pour porter ce message au plus haut et défendre la position qui a toujours été la nôtre. »
Vous avez choisi de présenter votre candidature devant le camp militaire de Arue. C’est un endroit symbolique pour vous ?
« Oui, ce n’est pas uniquement un clin d’œil. C’est aussi la manière dont l’Etat se comporte à l’égard de nos communes qui laisse penser que la générosité de l’Etat c’est de remettre gratuitement aux communes, pour qu’à leur tour elles puissent porter le développement et un dynamisme économique. On se rend compte aujourd’hui que tous ces bâtiments sont pollués et ça va nous coûter, j’allais dire vulgairement, la peau des fesses pour pouvoir mettre à jour. Il faut des sénateurs pour aller déposer des recours en France pour faire avancer ce dossier et que l’Etat prenne en charge sa propre responsabilité avant de nous confier quelque chose qui est aujourd’hui inexploitable. »
Ce scrutin favorise les grands partis, mieux implantés dans les conseils municipaux. Difficile de se faire entendre. Vous partez confiant pour ces sénatoriales ?
« On est conscient du rapport de force avec ceux qui ont aujourd’hui des responsabilités communales. Mais regardez ce qui se passe en France aujourd’hui. Les Verts ont commencé comme nous, petits, ensuite ils ont réussi à gérer Marseille, ils gèrent Lyon, ils gèrent Strasbourg. Petit à petit, la démarche des écologistes va rentrer comme étant une réponse pertinente à toutes les préoccupations que nous avons aujourd’hui. »