« C’est un sujet très sensible, sur lequel au fond, on a aussi essayé avec notre génération, d’y apporter notre réponse. Les derniers essais nucléaires en 1996, interruption puis reprise par le Président Chirac, j’avais 10 ans. Et le Président de la République avait quelques années de plus. Je le dit parce que le Chef de l’Etat et chef des Armées dispose de la force de frappe et de dissuasion et je crois savoir qu’il en est fier, de l’héritage du Général De Gaulle et que sur cela nous n’avons pas de double discours. Il faut le dire. Est-ce que pour autant on regarde les effets et les conséquences sanitaires humaines, la composante aussi morale, sur l’image de la Polynésie, sur l’environnement… Est-ce qu’on regarde ces conséquences droit dans les yeux ? La réponse est oui. On essaie d’éviter toute forme de duplicité. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, le Président de la République, c’est parce que nous sommes aussi un Pays membre du Conseil de sécurité des Nations unies et doté de la dissuasion nucléaire, ce sont deux éléments qui font que la France est ce qu’elle est, grâce à la Polynésie. Je pense que le Président au mois de juillet, a déjà largement répondu à la question qui m’est reposée. (…) Je vais le dire avec mes mots : il a surtout exprimé une profonde reconnaissance, et nous avons évacué toute forme de mensonge et de cynisme en disant ‘ce qui doit être réparé doit être réparé et mieux réparé, et là où il y a un besoin d’accéder à la vérité, à la transparence, et la question des archives est en ce point historique (…) Après je ne suis pas naïf. (…) J’ai vu aussi une partie d’une certaine classe politique, opposante au président Fritch, faire de ce sujet un sujet politique (…) Ce que je propose c’est que l’on regarde le passé en face. Et quand vous avez quelqu’un dont le papa, la maman, le grand frère… est mort d’un cancer et cherche à savoir si le cancer est lié ou pas aux essais, je pense qu’on ne peut pas lui mettre à la figure un débat politicien. Donc il faut chercher à lui apporter une réponse qui soit la plus digne possible. En tout cas c’est ce qu’on a essayé de faire. (…)
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Sur la dissuasion, derrière, certains posent la deuxième question que votre confrère n’a pas posée c’est « au fond est-ce que vous êtes prêts à renoncer à la dissuasion ? ». Je l’ai entendu ça aussi. Pour ma part, la réponse est non. Nous essayons aussi par ce chemin d’équilibre et d’infini respect, vis à vis des victimes, vis à vis de celles et ceux qui ont travaillé au CEP, militaires ou civils (…), je pense qu’il faut avoir une approche de ce dossier qui soit empreinte de respect et au fond, la question du pardon, je crois que le Président y a répondu avec beaucoup de coeur. Et je crois d’ailleurs qu’il a fait beaucoup d’annonces ce jour là au delà même du sujet nucléaire, qui permettent de projeter la Polynésie dans l’avenir. Parce que la Polynésie ce n’est pas qu’un passé nucléaire. C’est aussi un avenir sur bien des aspects et sur bien des sujets. »
« La dette nucléaire, c’est Jacques Chirac. Mais pour toutes les raisons que je vous ai dites, il avait lui même repris les essais. il avait lui même ces relations avec les élus et y compris un en particulier, de Polynésie.
Edouard Fritch n’est pas de la même génération que son prédécesseur. le Président de la République actuel n’a pas pris les mêmes décisions que le Président Chirac. C’est normal. Tout ça c’est le fruit de l’histoire. Donc les moyens pour le Pays, ils sont là, ils sont sur la table. Je vous ramène au discours du Président de la République sous le chapiteau à Papeete. je crois que des moyens pour la Polynésie, nous en avons mis sur la table. D’ailleurs je vous engage à regarder le suivi de ces annonces. Nous le faisons et je le fais à marche forcée pour que ce soit vite délivré. ce ne sont pas des paroles en l’air. Ça avance. À la question de cette dette, (…) vous savez, que le patron du nucléaire français accepte pendant plusieurs heures de venir à une table et de répondre à toutes les questions sans qu’elles ne soient filtrées, sans qu’elles ne soient préparées à l’avance, peut-être que ce n’est pas assez, je veux bien l’entendre, mais en tout cas c’est la première fois. »
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