Recrutement familiaux à l’Apf: le torchon brûle entre le RMA et Marcel Tuihani

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Publié le 02/02/2017 à 15:24 - Mise à jour le 02/02/2017 à 15:24

Sylvana Puhetini, n’est pas contente et cela se voit. Directement mise en cause par Marcel Tuihani dans l’affaire qui défraye la chronique ces temps-ci, à savoir l’embauche familiale au sein de l’institution, la présidente du groupe RMA a attendu la fin de la séance extraordinaire qui se tenait ce jour pour lui dire le fond de sa pensée, et ce dans l’hémicycle.

Dans sa diatribe contre Marcel Tuihani, dont vous trouverez la teneur en pièce jointe, Sylvana Puhetini reproche au président de l’assemblée de s’être livré « à quelques confidences » envers les journalistes, et qu’elle a été surprise « de voir aussitôt rappliquer dans mon bureau ces mêmes journalistes pour m’interroger sur la prétendue existence de quatre emplois fictifs au sein du groupe RMA que je préside ».

Pour la présidente du groupe RMA, « cette dénonciation n’est que pure calomnie et vous le savez, Je m’en suis expliqué par courrier avec vous, fin octobre. Puis avec le Procureur de la République, M. Leroy, que vous avez personnellement saisi ».

Passant à l’attaque: « Le groupe Tahoeraa, auquel vous appartenez, peut-il en dire autant ? » questionne l’élue. Poursuivant,  » permettez-moi d’en douter après l’affaire – une vraie, celle-ci! – touchant quatre chargés d’études du secrétariat général de l’assemblée pour lesquels, une enquête préliminaire a été dilligentée courant 2016 par la brigade financière de la DSP afin de déterminer si ces quatre personnes avaient effectivement travaillé pour l’institution ou bien pour le parti orange, ce qui constituerait alors un détournement de fonds publics. (…) »

Interrogée à la sortie de l’hémicycle, Sylvana Puhetini n’en démord pas, pour elle, « il n’y a pas eu double salaire, il y a eu une erreur sur la déclaration à la CPS. il y a eu une double cotisation, mais pas une double rémunération, et aujourd’hui, je pense que c’est réglé. »

Courrier de la CPS à l’appui, la présidente du RMA explique que la Caisse de Prévoyance Sociale a prélevé deux fois les cotisations des collaborateurs et qu’elle allait rembourser le trop perçu. Mais qu’en aucun cas, il n’y a eu de « double salaire ».

Directement incriminée par Marcel Tuihani, l’élue défend le cas de son fils, soupçonné de travailler à la fois pour elle en tant que collaborateur et pour le groupe RMA. « Il travaille effectivement pour moi comme collaborateur, et aussi pour le groupe. Mais il travaille 19 heures pour le groupe, et 20 heures pour moi. Ce qui représente 39 heures. il n’a pas de double rémunérations. » Confortée par le courrier de la CPS, Sylvana Puhetini se déclare sereine quant à la suite des événements.
 
Marcel Tuihani, dans le rôle de celui par qui le scandale arrive, reste sur ses positions. Pour lui, il y avait matière à saisir le parquet de Papeete. « Les informations dont j’ai eu connaissance l’année dernière, m’ont interpellées et j’en ai informé les autorités compétentes. J’estime avoir fait mon devoir. »

Rejettant les arguments de Sylvana Puhetini à savoir « une erreur de la CPS », le président de l’Assemblée, n’imagine pas que « la CPS qui est quand même un établissement organisé avec des gens compétents, fasse plusieurs erreurs d’affilée ». Pour Marcel Tuihani, « nous sommes financés par les contribuables, et nous avons des comptes à rendre. »

Quant à proscrire l’embauche de membres de la famille pour mettre fin à ce genre de problème… « Ce n’est pas la solution. Il y a toujours des possibilités de contourner les règles. (…) En faisant en sorte que ce soit un autre élu qui embauche le fils ou la fille d’un élu de son bord. »

Pour éviter cela, Marcel Tuihani extrapole, « A moins d’aller jusqu’au bout de la réflexion, c’est à dire, pour l’ensemble de la représentation au sein de l’assemblée, aucun enfant d’élu ne peut être embauché par quelques élus que ce soient. Si il faut aller jusque là, je laisse les élus se positionner le moment venu. »

Quant à l’argumentation de Sylvana Puhetini expliquant que son fils travaille 20 heures pour elle et 19 pour le groupe RMA, Marcel Tuihani réplique, « le règlement intérieur ne le prévoit pas. »

Le dossier est depuis plusieurs mois entre les mains de la justice. A elle de dire si oui ou non, ces rémunérations de proches d’élus tombent sous le coup de la loi.
 

Rédaction Web avec JB Calvas et Sam Teinaore

Le discours de Sylvana Puhetini, présidente du groupe RMA

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