Présidentielle : qui les élus Polynésiens vont-ils parrainer ?

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L'élection présidentielle aura lieu dans moins de trois mois. Pour se présenter, les candidats doivent totaliser 500 signatures d’élus : c’est le système des parrainages, mis en place pour garantir la représentativité des participants. Au fenua, vers qui se portera le choix des élus Polynésiens ?

Publié le 20/01/2022 à 10:32 - Mise à jour le 24/02/2022 à 15:07

L'élection présidentielle aura lieu dans moins de trois mois. Pour se présenter, les candidats doivent totaliser 500 signatures d’élus : c’est le système des parrainages, mis en place pour garantir la représentativité des participants. Au fenua, vers qui se portera le choix des élus Polynésiens ?

Le Tapura Huiraatira a été la première formation à se positionner officiellement pour l’élection présidentielle. Quelques mois après la visite du chef de l’Etat en Polynésie, les rouges ont annoncé « à l’unanimité faire le choix de soutenir Emmanuel Macron », assurait alors le président du Pays, Edouard Fritch. 59 élus ont même signé une tribune enjoignant Emmanuel Macron à s’engager dans un second quinquennat. Pour l’heure, sa candidature n’est pas encore officialisée et marquera sans doute le début de la campagne au fenua.

Cyril Tetuanui, président du syndicat pour la promotion des communes et signataire de cette tribune, a annoncé chez nos confrères de La Dépêche avoir finalement fait le choix de parrainer la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, tout en soutenant la tête de liste des Républicains, Valérie Pécresse. Une position pour le moins singulière qu’il peine à justifier mais qui surprend au sein de sa famille politique.

Peut-être s’agit-il d’une réponse à l’appel lancé mi-novembre par Louis Aliot, vice-président du Rassemblement national : « je suis venu pour dire aux maires de la Polynésie ‘n’hésitez pas à voter pour nous’. Ce n’est pas non plus un engagement politique. C’est juste pour permettre à une candidate qui a été au deuxième tour de l’élection présidentielle la dernière fois de pouvoir de présenter. Mr Macron n’a pas besoin de parrainage ».

L’extrême droite ne pourra cette fois pas compter sur le Amuitahiraa de Gaston Flosse dont le cœur balance vers Valérie Pécresse. C’est à la fin du mois que le parti orange se prononcera sur son choix définitif.

Le divorce entre les indépendantistes et le parti socialiste est bel et bien consommé. Le Tavini Huiraatira ne souhaite pas pour l’instant s’impliquer dans la campagne, mais le député bleu Moetai Brotherson veut, de son côté, tendre la main aux candidats en mal de parrainage : « je parrainerai un candidat de gauche, ça c’est sûr, puisque je suis de gauche. Et je suis attaché à la notion de démocratie et ce système de parrainage rend très difficile, pour des candidats qui n’ont pas un appareil politique installé dans les communes de France, de se porter candidat. Donc je réfléchis effectivement à la possibilité de soutenir un « petit » candidat qui a besoin d’atteindre ses 500 signatures. Et quand on dit « petit candidat », il ne faut pas penser qu’il s’agit de gens totalement inconnus. Il y a des gens comme Philippe Poutou ou Florence Arthaud qui ne sont pas sur le devant de la scène, mais vous avez aussi quelqu’un comme Jean-Luc Mélenchon qui n’a pas, à l’heure où on parle, ses 500 signatures ».

La France Insoumise, Europe Ecologie les Verts ou encore les partisans d’Eric Zemmour, tous ont tenté d’obtenir le parrainage de Moetai Brotherson. Mais le député regrette « la dimension hexagonale » des programmes des candidats. « Très souvent, la partie Outre-mer et la partie spécifique à la Polynésie, c’est deux lignes dans un paragraphe égaré vers la fin du document ». Et si l’indépendantiste a confié avoir « beaucoup d’admiration » pour la seule candidate ultramarine Christiane Taubira, il déplore néanmoins une « candidature sur le tard » et « l’absence de programme détaillé ».

Le début du recueil des parrainages est fixé au 30 janvier. Les élus auront jusqu’au 4 mars pour se prononcer.

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