Marine Le Pen a inscrit dans son programme pour la présidentielle, 12 points spécifiques à la Polynésie française. La création d’un grand ministère de l’Outre-mer et d’universités internationales de la mer, le respect du statut d’autonomie et la reconnaissance du fait nucléaire et de ses retombées radioactives avaient déjà été inscrits dans sa profession de foi de 2017.
La candidate du Rassemblement Nationale va maintenant plus loin dans la reconnaissance du fait nucléaire en ajoutant : l’indemnisation des victimes, l’accompagnement des personnes souffrant de maladies radio-induites et le remboursement des dépenses engagées par la Caisse de Prévoyance Sociale pour ses malades. Ce dernier point fait écho aux pistes de réflexion pour renflouer les caisses de la CPS. Sur ce point, la branche polynésienne du rassemblement national propose d’obliger la France à prélever 1% du chiffre d’affaires annuel d’Electricité De France pour soutenir la prise en charge des maladies liées aux essais nucléaires.
Pour son porte-parole, Eric Minardi, « si la France dispose de l’arme atomique et de centrales électriques fonctionnant à l’énergie nucléaire, c’est grâce au essais menés à Moruroa et Fangataufa ». Le leader du Te Nati précise que 1% du chiffre d’affaires d’EDF représente à peu près 90 milliards de Fcfp.
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Le « nunaa » est « fiu »
Interrogés sur leur ressenti de la campagne présidentielle dans les communes polynésiennes, les soutiens de Marine Le Pen affirment que « le nuna’a est fiu » (NDLR : le peuple est las). Durant les meetings, sur l’île de Tahiti notamment, la population afficherait son ras-le-bol du gouvernement actuel et une forme de colère vis-à-vis de l’exécutif métropolitain.
Selon le Te Nati RNP, la majorité des personnes qu’ils ont rencontré lors de leurs meetings imputent au Président de la République et au président de la Polynésie les drames et difficultés engendrés par la pandémie de Covid 19. Pour Eric Minardi, il n’y pas de doute, la population veut le changement et le score de Marine Le Pen lors de la dernière présidentielle la place en position de favorite pour apporter ce changement. Mais le leader de Te Nati sait qu’il faudra surtout lutter contre l’abstention. La défiance des électeurs polynésiens vis-à-vis des politiques pourrait jouer de mauvais tours.
Quand bien même Marine Le Pen serait élue le 23 avril prochain Présidente de la République française, le taux d’abstention, s’il est trop important, mettrait à mal sa légitimité.