Pour Gaston Flosse, Edouard Fritch est « un magicien avec de la poudre de perlimpinpin »

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Publié le 24/09/2018 à 13:15 - Mise à jour le 24/09/2018 à 13:15

Les attaques fusent. Le ton est grinçant. Ce mardi, Gaston Flosse, président du Tahoeraa Huiraatira, a organisé une conférence de presse au siège du parti, près du marché de Papeete. À l’ordre du jour : un point sur les récents changements au sein du groupe et surtout, dresser le bilan des actions du gouvernement en place. Gaston Flosse a demandé à tous les journalistes que la conférence ne soit pas diffusée en direct sur les réseaux sociaux.

Le président du Tahoeraa Huiraatira, a rappelé sa volonté d’être une opposition constructive. Il a déclaré : « C’est ainsi que le Tahoeraa Huiraatira a voté un certain nombre de lois du Pays et/ou de délibérations à l’assemblée. Sans ça, une opposition stricte et sans production, sans dynamisme, consisterait à voter contre toutes les propositions du gouvernement. Ce n’est pas le cas. »

L’ancien président du Pays a dressé un bilan catastrophique des 100 premiers jours du gouvernement. Il a qualifié son ex-gendre de « mauvais magicien avec de la poudre de perlimpinpin ». Il a lancé : « Nous n’avons pas les chiffres, nous ne connaissons pas le PIB. […] Tout est caché, tout est flou… », avant de qualifier l’actuel président du Pays de « roi des flous ».

Pour le chef de file des Orange, le gouvernement s’enlise dans l’inaction depuis son élection en mai dernier. Edouard Fritch et son équipe n’ont, selon lui, pas de gloire à tirer de ces quelques mois passés aux commandes de la Polynésie. « A-t-il réussi quelque chose de bien ? Les courses hippiques ? Les cocotiers sur le front de mer ? Aidez-moi ! »

Interrogé sur un éventuel rapprochement avec le chef du Tavini Huiraatira, Oscar Temaru, pour un déplacement à l’ONU, Gaston Flosse a nié. Mais il a profité de l’occasion pour réitérer ses attaques envers l’Etat français. Selon le Vieux Lion, le statut d’autonomie de la Polynésie française est sans cesse remis en cause par l’Etat. « L’Etat est revenu à la première place dans le Pays ! Je crois que c’est le moment d’aller dénoncer à l’ONU le néocolonialisme qui s’installe chez nous ! »

Pour l’ancien président du Pays, le gouvernement central empiète sur les compétences de la Polynésie dans divers domaines, à commencer par l’éducation. L’ancien professeur des écoles a déclaré : « On voit bien que l’autonomie ne marche plus. C’est à la ministre de l’Education de venir expliquer devant la population pourquoi on ferme des classes. […] Où est la ministre de l’Education ? Dans ce domaine, c’est clair que l’Etat reprend bien l’autonomie et veut faire disparaître l’autonomie. […] »

Si le Tahoeraa peut apparaître fragilisé après le départ de Bernard Natua pour le Tapura et l’exclusion d’Angélo Frébault, son président a souhaité sortir de l’ombre. Pour les mois à venir, Gaston Flosse a promis de devenir une opposition plus efficace. 
 

A.D. avec Laure Philiber et Esther Parau-Cordette

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