Polynésie et Calédonie enfin membres du forum des Iles du Pacifique

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Publié le 08/09/2016 à 18:08 - Mise à jour le 08/09/2016 à 18:08

« In ! » a indiqué le premier ministre des Samoa à la sortie de la retraite.

Les présidents polynésien Edouard Fritch et calédonien Philippe Germain avaient défendu leur candidature devant le forum deux jours plus tôt.

C’est la première fois que des pays non indépendants sont intégrés au forum. La large autonomie des deux collectivités a donc suffi aux yeux des seize Etats, qui siègeront donc à dix-huit à Samoa l’an prochain.

La France soutenait cette candidature portée par Edouard Fritch pour la Polynésie française et Philippe Germain pour la Nouvelle-Calédonie.

Jusqu’ici, elles n’étaient que membres associées de cette organisation qui se penche sur les grands enjeux régionaux, tels que le réchauffement climatique ou la surveillance des pêches.

L’affaire du Rainbow Warrior, et les essais nucléaires réalisés en Polynésie française, ont suscité de vives tensions entre les pays de la zone et la France jusqu’à la fin des années 90.
Les rapports entre la France et les deux pays les plus influents du Pacifique se sont cependant améliorés, d’abord avec l’Australie, puis avec la Nouvelle-Zélande, comme l’a montré la visite de Manuel Valls à Auckland en mai dernier.
Le premier ministre néo-zélandais John Key a pris à plusieurs reprises position en faveur de cette intégration.

Les Chefs d’Etat de l’ensemble culturel polynésien, regroupés dans le Polynesian Leaders Group (PLG) y étaient également favorables, et les Micronésiens affichaient une neutralité bienveillante.

La position la plus incertaine était celles des Mélanésiens, proche du FLNKS en Nouvelle-Calédonie. Un leader indépendantiste kanak, Roch Wamytan, avait écrit au Forum pour qu’il repousse cette intégration au-delà du référendum sur l’avenir statutaire de la Nouvelle-Calédonie, prévu en 2018.
Oscar Temaru avait aussi milité contre l’intégration des collectivités françaises, estimant qu’elles ne pouvaient pas avoir lieu avant l’indépendance.

L’autre collectivité française du Pacifique, Wallis-et-Futuna, n’est que membre observateur.

L’intégration de pays non indépendants entrouvre aussi la porte aux îles autonomes dans l’ensemble états-uniens, telles que Guam ou les Samoa américaines. 

 
Mike Leyral

Edouard Fritch, Président de la Polynésie française, interrogé à Pohnpei

Philippe Germain, Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, interrogé à Pohnpei

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