Péréquation nationale de l’électricité : des consultations locales « d’ici trois mois » , indique Moerani Frébault

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Après avoir obtenu du gouvernement la création d'un groupe de travail pour étudier la possibilité d'intégrer la Polynésie française dans le système national de péréquation des tarifs de l’électricité et faire baisser les tarifs localement, le député de la 1ère circonscription Moerani Frebault espère également sanctuariser l'aide au logement étudiant pour la rentrée prochaine. Il était l'invité de notre journal, ce dimanche.

Publié le 05/05/2025 à 10:34 - Mise à jour le 05/05/2025 à 10:35

Après avoir obtenu du gouvernement la création d'un groupe de travail pour étudier la possibilité d'intégrer la Polynésie française dans le système national de péréquation des tarifs de l’électricité et faire baisser les tarifs localement, le député de la 1ère circonscription Moerani Frebault espère également sanctuariser l'aide au logement étudiant pour la rentrée prochaine. Il était l'invité de notre journal, ce dimanche.

TNTV : Pour vous, quel est le fait marquant de (la semaine passée ) ?
Moerani Frébault, député de la 1ère circonscription de la Polynésie française :
« Vous en avez parlé pour le 1er mai, les investisseurs ont besoin de se sentir soutenus par le gouvernement et l’absence du patronat à la réunion du 1er mai montre clairement que ce n’est pas le cas » .

TNTV : Un mot peut-être sur le séminaire de la Fedom ?
M.F :
« Oui, c’est extrêmement intéressant. En milieu de semaine, la Fédération des entreprises d’outre-mer a tenu sa réunion annuelle avec l’ensemble des investisseurs et des chefs d’entreprise du fenua. Et on a pu commencer à échanger sur les dossiers importants à porter au prochain projet de loi de finances, notamment pour soutenir la défiscalisation locale et soutenir nos chefs d’entreprise dans toutes leurs demandes » .

TNTV : Vous donnez de votre voix sur plusieurs dossiers à l’Assemblée nationale. Peut-être d’abord un point sur la vie chère et cette péréquation. Un dossier ancien, vous n’êtes pas le premier à le porter. Est-ce un coup de com’ ou vrai projet politique ?
M.F :
« Absolument pas. On a un engagement qui est écrit, co-signé par les deux ministres que sont le ministre de l’Outre-mer et le ministre de l’Énergie. Certes, mes prédécesseurs ont tous tenté. Pour le moment, tout le monde s’est cassé les dents sur ce sujet et on a la chance d’avoir un écrit, un engagement ferme de ces deux ministres. J’ai pu tenir une première réunion de coordination avec les différents services de l’État qui vont nous aider à avancer sur ce dossier. Et on est partis sur un scénario qui est extrêmement pragmatique avec des groupes de travail, avec des scenarii, avec la partie juridique et financière qui sera étudiée pour qu’on puisse atterrir derrière sur une extension de la péréquation, mais aussi des fonds supplémentaires qui seront dédiés à la transition énergétique pour aider la Polynésie à atteindre le cap qu’elle s’est fixée » .

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TNTV : Vous connaissez le raisonnement dans les îles. Il ne suffit pas d’arriver avec un accord national et de pouvoir l’appliquer localement. Sur cette question de la péréquation, il y a ce millefeuille de compétences. Il y a cette organisation en archipel qui justifie le surcoût de l’électricité. Jusqu’où êtes-vous prêt à aller ? Vous allez aller en frontal avec le président, avec le Pays ?
M.F :
« Absolument pas. Le but, c’est qu’on y aille ensemble. Et d’ailleurs, j’ai fait quelques suggestions concernant ces groupes de travail. Je pense qu’ils devraient être les plus larges possibles parce qu’on n’est pas sur une démarche qui est politique. On aura forcément l’exécutif polynésien puisque le président et son gouvernement détiennent la compétence. Je pense que c’est nécessaire aussi d’y associer les communes. J’ai notamment une réunion de travail demain avec le SPCPF à ce sujet. C’est nécessaire aussi, je pense, d’intégrer les partis politiques parce que c’est vraiment important que chacun puisse désigner un membre en son sein, si possible expert dans le domaine, pour qu’on puisse avoir un consensus le plus large possible » .

TNTV : Un consensus même si on perdrait forcément en autonomie ?
M.F :
« Ça a été un préalable clairement fixé au départ dans les échanges qu’on a eus avec les ministres. J’imagine que vous avez eu accès au courrier et les ministres le reconnaissent bien. L’extension de cette péréquation se fera en tenant compte de la compétence exercée par la Polynésie sans perte, à mon avis, on serait gagnants dans ce domaine. On parle quand même d’une estimation financière des services de Bercy de l’ordre de 11 milliards de francs pacifiques chaque année qui serait dévolue à la Polynésie dans le cadre de cette péréquation pour faire baisser concrètement le prix des factures d’électricité des familles polynésiennes » .

TNTV : Autre dossier que vous portez, l’égalité des fonctionnaires et plus précisément la question des surveillants pénitentiaires. Où en est-on ?
M.F :
« Tout à fait. J’ai abordé ce dossier sous l’angle des surveillants pénitentiaires parce qu’ils sont clairement les plus nombreux. Eux m’ont sollicité au départ via leur syndicat. Les échanges sont constructifs. On traite la demande de manière individuelle avec beaucoup de demandes de soutien à leur demande de mutation ou de reconnaissance de CIMM. D’un point de vue plus global, avec les échanges qu’on a avec le garde des Sceaux, pour les surveillants pénitentiaires, la question est très particulière. On a plusieurs centaines de jeunes Polynésiens qui ont réussi le concours, qui sont affectés actuellement en métropole et qui souhaitent être affectés en Polynésie. Et là, le problème est clairement celui du nombre de postes disponibles. On essaie de faire avancer le sujet, mais ce n’est pas évident » .

TNTV : Quelles échéances pouvez-vous donner ?
M.F :
« Sur les groupes de travail, pour ce qui est de la contribution, de l’élargissement de la solidarité pour l’électricité à la Polynésie, on va les démarrer. On s’est fixé dans le courant de l’été. Donc d’ici 3 mois, on devrait avoir fini les premières consultations avec les autorités locales. Sur les autres dossiers, on le rappelle, concernant les étudiants, notamment pour l’aide au logement, on a un engagement aussi écrit et ferme de ministre avec des actions concrètes qui devraient être menées dès la prochaine rentrée scolaire. Avec l’aide au logement étudiant qui sera sanctuarisée et versée mensuellement, cela permettra aux étudiants de se loger dans le parc privé. Cela va offrir beaucoup plus de logements possibles dès cette rentrée scolaire. Les échéances sont compliquées. On est sur un mandat complexe, qui peut être interrompu plus rapidement que prévu. Donc on essaie de faire avancer les dossiers au mieux, autant que possible » .

TNTV : Vous allez vous déplacer au Timor pour un séminaire régional pour le Pacifique, qui s’inscrit dans le comité spécial de la décolonisation des Nations Unies. Vous ferez partie de la délégation d’autonomistes pour la première fois, sur place. Quel va être le message ?
M.F :
« On mène une toute petite délégation. Avec Tepuaraurii en tant que représentante à l’Assemblée, avec Benoît Kautai en tant que maire des Marquises et président de la Codimn, et moi-même en tant que parlementaire. C’est important qu’on aille porter le message d’une partie des Polynésiens qui ne souhaitent pas de cette indépendance » .

TNTV : Votre présence là-bas n’est-elle pas en contradiction avec votre identité politique ? M.F : « C’est nécessaire qu’on aille apporter cette contradiction et qu’on puisse rappeler le choix de la majorité de la population polynésienne. C’est important et on tiendra une conférence de presse à ce sujet avant le départ. Le séminaire se tiendra du 21 au 23 et on calera une conférence de presse quelques jours avant d’y aller » .

TNTV : Il y a l’éventualité de la dissolution. Vous confirmez cette information ?
M.F :
« Vous savez, je n’ai pas de boule de cristal, mais je pense que compte tenu des échanges qu’on a, de l’inéligibilité qui a été prononcée contre Marine Le Pen et des textes qui arrivent malgré tout à passer au sein de l’hémicycle, on devrait pouvoir avoir un mandat qui arrive à son terme, c’est-à-dire dans deux ans après les « lections présidentielles de 2027 » .

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